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Willy Caballero : « Parfois, les surprises arrivent tard dans la vie »
À trente-cinq ans, Willy Caballero en est là : après avoir poussé Joe Hart vers le Torino, il s'apprête à profiter de la suspension de Claudio Bravo pour tenir les cages de Manchester City. Et le gardien argentin a les idées bien claires sur la façon dont il doit s'y prendre pour saper le moral de l’extraordinaire attaque catalane. Et ainsi mieux avaler la pilule de l'aller (4-0).
Le match de ce soir est-il vital pour Manchester City ?Tout à fait. Le Borussia Mönchengladbach a juste un point de moins que nous et il va jouer à la maison, donc il aura des possibilités de victoire. Il faut donc absolument gagner contre le Barça. Ce serait un grand résultat et aussi une joie énorme pour nous et les supporters.
Comment doit-on s’y prendre pour battre le Barça ?Ah ben, c’est facile, tu lui enlèves le ballon… (rires) Il ne faut pas les laisser dominer le jeu, bien serrer les espaces et ne pas donner trop d’occasions comme au match du Camp Nou, quand pendant toute la première mi-temps, on avait bien joué et défendu. Après, sur le but de Messi, on n’a pas eu beaucoup de chance et ça a influencé le développement du match…
Comment avez-vous vécu votre entrée après l’expulsion de Bravo ?Ça a été quelque chose de soudain, je n’ai même pas eu le temps de m’échauffer. Mais dans ces compétitions, il faut toujours être préparé. Ce n’était pas le meilleur contexte pour entrer, car on avait un joueur en moins, ce qui a permis au Barça d’avoir assez d’espaces et de finir par nous mettre une raclée. Mais j’espère qu’on a bien appris la leçon.
Quel type de match allez-vous essayer de faire ?
Un match parfait. La seule manière de battre le Barça est de tout donner sur le même modèle que la première mi-temps au Camp Nou et profiter des occasions qui arrivent pour marquer. Bref, il faut être parfait en tout.
L’efficacité de vos attaquants sera essentielle alors…C’est ça. Je sais que Kevin (De Bruyne, ndlr) n’est pas au top, mais j’ai beaucoup de confiance en lui, Agüero et Sterling. Mais je crois que si on peut gagner ce match, c’est grâce à la puissance du collectif.
L’équipe a enchaîné une série de six matchs sans gagner. Peut-on dire que vous avez passé un moment de crise ?
Oui, on doit voir ce moment comme une période de crise, il ne faut pas cacher la vérité. Et on sent du malaise surtout parce qu’on avait très bien commencé la saison, on était seuls au sommet de la Premier League avec un avantage qu’on n’a plus. C’est vrai aussi qu’ici, la presse n’est pas si dure qu’en Espagne ou en Argentine, mais on sait qu’il faudra se relever et commencer à jouer comme avant.
Tu n’étais pas titulaire lors de la pré-saison. Ensuite, tu as gagné une place grâce au départ de Joe Hart et te voilà titulaire pour l’un des matchs les plus importants de la saison. Considères-tu qu’il s’agit du pic de ta carrière ?Je pense que le foot est composé par des choses ordinaires et extraordinaires. Cet été, il y a eu des rumeurs sur un possible départ de Manchester, mais j’ai travaillé et lutté pour gagner cette place, et c’est pour ça que maintenant, j’ai cette opportunité incroyable voire extraordinaire. Tu vois, des fois, les surprises arrivent tard dans la vie, mais si t’as fait ton taf, c’est une juste récompense.
Il t’a dit quoi, Guardiola, quand il est arrivé ?Rien de particulier. Il m’a fait tourner avec Hart dans la pré-saison, et finalement, il m’a choisi comme titulaire jusqu’à l’arrivée de Bravo. Il m’a donné beaucoup de confiance, et devenir titulaire a été une très belle surprise.
Est-ce que tu as parlé avec Messi avant le match d’aujourd’hui ?Non, on s’est juste salué dans le tunnel après le match, avant de rentrer dans les vestiaires. Rien de plus.
Qu’est-ce qu’il se passe dans le football argentin où la Fédération ne sait pas quoi faire et l’équipe nationale n’a pas de jeu et d’identité ?
En tant qu’Argentin qui ne joue pas en sélection, je peux te dire ce que je comprends des discours de mes collègues à City. Je crois que les trois finales perdues ces trois dernières années ont mis trop de pression à l’équipe. À côté de ça, les adversaires font toujours le match de leur vie face à l’Argentine. C’est un peu comme en Espagne contre le Barça ou le Real, ils donnent tout ! Le match contre le Brésil sera important mais pas décisif, car il y a encore beaucoup de points en jeu. Mais c’est vrai aussi que jouer les éliminatoires en Amérique est plus dur que de jouer en Europe. Avec tout le respect, je crois que jouer en Bolivie est beaucoup plus compliqué que jouer en Andorre…
Au fait, que fait un Argentin à Manchester après avoir savouré le soleil et la bonne cuisine espagnole à Málaga ?Je suis arrivé ici il y a deux ans grâce à Pellegrini. C’est vrai que c’est une ambiance complètement différente, et même si Manchester est une ville pratique pour sortir, je passe une grande partie de ma vie en famille et à la maison à cause du temps. Les premiers jours ont été compliqués pour s’adapter, mais maintenant, je me sens bien ici, surtout car j’ai un type de vie tranquille et ordonnée avec ma femme et mes filles.
Avec Zabaleta, Otamendi et Agüero, vous formez une petite communauté argentine à City. Est-ce que les ordres stricts de Guardiola vous empêchent de faire des asados ?
Ah non, pas du tout ! On se voit souvent, même si c’est plutôt pour boire du maté, on parle de l’Argentine et du championnat espagnol, où on a tous joué avant. Tu sais, ici, en Angleterre, les maisons n’ont pas de terrasse comme en Espagne. C’est le temps qui nous empêche d’organiser des asados, pas Guardiola !
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Propos recueillis par Antonio Moschella