- Le Français du week-end
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William Saliba, mention excellent
À trois mois du Mondial au Qatar, chaque match compte pour les internationaux français et potentiels membres de la liste de Didier Deschamps. Et ce week-end, c'est William Saliba (5 sélections) qui s'est illustré. Après trois saisons en prêt en Ligue 1, le défenseur de 21 ans a définitivement intégré l’effectif d’Arsenal cet été. Si les attentes envers l’ancien Stéphanois étaient élevées, dire qu’il épate outre-Manche depuis le début de la saison est un doux euphémisme. En trois matchs de Premier League, il a déjà mis l'Angleterre et les supporters des Gunners à ses pieds. Impressionnant.
Les motifs de satisfaction sont légion du côté d’Arsenal en ce mois d’août. Les Gunners réussissent un début de championnat inédit depuis qu’ils évoluent à l’Emirates Stadium (trois victoires consécutives, du jamais-vu depuis la saison 2004-2005, époque où Arsenal jouait dans le regretté Highbury), la série All or nothing diffusée sur Prime Video cartonne, Gabriel Jesus et Oleksandr Zinchenko ressemblent à des cadeaux tombés de la poche de Pep Guardiola et, surtout, William Saliba semble totalement acclimaté à la Premier League. Recruté à l’été 2019 pour 30 millions d’euros, l’international français (cinq sélections) a eu le temps de s’aguerrir trois ans de plus en Ligue 1 avec l’AS Saint-Étienne, l’OGC Nice et l’Olympique de Marseille pour finalement mettre tout le monde d’accord en moins de trois matchs de Premier League : l’Angleterre n’est pas une marche trop élevée et Arsenal, actuel leader du championnat, tient enfin son pilier en défense centrale.
Sur un air de Tequila
Pour sa première officielle, à Crystal Palace lors du match d’ouverture de Premier League il y a deux semaines, Saliba avait été élu joueur du match après avoir tenu la baraque et rendu fous les Eagles. La semaine dernière, pour sa première à l’Emirates contre Leicester, l’international français a effectué un match correct entaché d’un CSC à la suite d’une incompréhension avec Aaron Ramsdale. La réaction du public ? Une longue ovation pour soutenir et encourager le natif de Bondy, immédiatement pardonné. De quoi mettre en confiance ce dernier, qui a inscrit samedi son premier but sous ses nouvelles couleurs, d’une lumineuse frappe du gauche transpirant la confiance et scellant la facile victoire des Gunners à Bournemouth. Il n’en fallait pas plus pour inspirer les fans d’Arsenal qui ont, pendant une dizaine de minutes, entonné un chant à la gloire de Saliba sur l’air de Tequila, le mythique morceau composé par The Champs.
The goal The reaction Believe it yet, Alex? #BOUARS pic.twitter.com/w8jSGdvua8
— Arsenal (@Arsenal) August 21, 2022
Face aux Cherries, Saliba a d’ailleurs réalisé un travail d’orfèvre : 83 ballons touchés, 100% de passes réussies (en 76 tentatives), cinq récupérations de balle et un but, donc. Une performance qui lui a valu les éloges de Mikel Arteta après la rencontre. « On a travaillé ça toute la semaine, a lâché avec ironie le manager d’Arsenal au moment d’évoquer le pion de son poulain. Il s’entraîne tous les jours pour progresser et il a faim de réussite. Mais son but est la dernière chose à laquelle je m’attendais. Je suis vraiment heureux pour lui. Il a aussi un clean sheet à son crédit, ce qui est le plus important pour un défenseur. Marquer est un plus, mais lui et ses coéquipiers en défense font ce qu’ils ont à faire pour n’encaisser aucun but à chaque rencontre. » Une tâche plus simple à accomplir avec Saliba sur le terrain.
Répéter sur la durée
Accompagné de Gabriel, Ben White – replacé avec succès sur le couloir droit pour compenser les pépins physiques de Takehiro Tomiyasu – et Zinchenko, l’espoir de l’année en L1 l’an passé s’est installé avec facilité au cœur de la défense des Londoniens, où il amène un équilibre et une sérénité que l’on ne prêtait plus aux Gunners depuis plusieurs saisons, même s’il ne faut pas occulter le calendrier favorable dont ils ont hérité. Hormis un Manchester United en perdition qu’ils affronteront début septembre, les joueurs d’Arteta ne rencontreront pas de gros poissons avant le mois d’octobre qui servira de juge de paix : Tottenham, Liverpool, Manchester City et Chelsea en un mois, sans oublier le rythme infernal à suivre avec la Ligue Europa et la Carabao Cup. Voilà qui devrait permettre de savoir ce que l’ex-Vert a dans le ventre bien que, après trois ans en Ligue 1 sans pouvoir faire ses preuves outre-Manche, peu de doutes subsistent sur la dalle qui anime Saliba aujourd’hui. Pour le plus grand plaisir de Didier Deschamps, à trois mois de la Coupe du monde.
Par Fabien Gelinat