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William Rémy : « Bollaert mérite la Ligue des champions »
Formé à Lens, révélé à Dijon, William Rémy fait ses preuves en Ligue 1 avec Montpellier. Actuellement arrière droit de fortune, le défenseur central de formation nous parle de ses regrets d'avoir quitté l'Artois, de Gaël Kakuta ou encore de Loïc Rémy.
Tu étais libre cet été, à part Montpellier, il y avait combien de clubs intéressés par ton profil ?Ce sont des trucs que je laisse à mes agents. Je savais que des équipes étaient intéressés, mais je n’ai pas posé de questions, ils ne m’ont informé que des choses concrètes. Quand Montpellier s’est positionné, je n’ai pas attendu.
Qu’est-ce qui t’a fait opter pour Montpellier ?C’est un bon club, qui a été champion de France il n’y a pas longtemps, qui a terminé à une bonne place la saison dernière. C’est un club stable, c’est bon pour ma progression. Par rapport à mon plan de carrière, c’est une étape naturelle après Dijon.
Tu as été recruté par un entraîneur qui n’est plus là, Rolland Courbis. Comment as-tu vécu l’arrivée d’un autre coach ?Je l’ai vécu assez bien, dans la mesure où le nouveau coach est venu avec ses idées, mais n’a pas tout chamboulé. Frédéric Hantz, c’est un entraîneur qui sait faire la part des choses. Qui peut blaguer comme crier si c’est nécessaire. Quand c’est l’heure de bosser…
Avec Montpellier, tu as joué au milieu, en défense centrale et maintenant arrière droit… Tu préfères quel poste ?Mon poste de prédilection c’est défenseur central, mais après je m’adapte. Je ne vais pas me plaindre de jouer. Déjà en formation au RC Lens, j’alternais entre le milieu et la défense, et cela allait assez bien. Enchaîner maintenant avec le poste d’arrière droit, c’est nouveau. J’avais joué un peu à ce poste par le passé mais jamais aussi longtemps qu’actuellement. Il y a des consignes spécifiques à assimiler pour ce poste, alors qu’entre le 6 et la défense centrale il y a des similitudes. Arrière latéral, c’est un positionnement totalement différent, le travail de replacement, les repères visuels sont différents.
En 2012, tu disposais d’une offre de prolongation de quatre ans avec Lens, mais tu as décliné pour partir à Dijon. La première grosse décision de ta carrière ?Grosse décision et aussi grosse erreur. Une erreur de jeunesse, j’écoutais plus mon agent, ou plutôt mon ancien agent, et au final, je me suis retrouvé à Dijon. J’ai passé trois belles années à Dijon mais j’aurais préféré rester à Lens. Je faisais confiance à mon agent, qui m’avait dit certaines choses. J’ai dit : « Je te suis, ok » . Alors, quand Lens a fait l’offre de prolongation, je me voyais rester, mais cet agent m’avait fait comprendre que je pouvais avoir mieux. Au final, je n’ai rien vu venir, et voilà…
Tu avais aussi une relation assez froide avec l’entraîneur de l’époque Jean-Louis Garcia ?En fait, cela allait. Il m’a fait jouer pas mal de matchs quand même, mais avec les tractations autour de ma prolongation de contrat, mon niveau avait baissé et comme je n’ai pas resigné, cela a compliqué certaines choses. Avec lui, je n’avais pas une relation extra, mais ce n’était pas non plus dégueulasse. On arrivait à travailler ensemble.
Tu continues de suivre le RC Lens ?Toujours, c’est mon club formateur. Quand cela passe à la télé, je regarde. La situation actuelle du club me fait chier. J’aimerais bien les voir en Ligue 1, que ce club brille. De l’extérieur, on ne sait pas trop ce qu’il se passe, c’est frustrant. Quand Mammadov est arrivé, je n’imaginais pas que Lens allait devenir comme le PSG mais j’imaginais quand même que le club aurait de bons moyens. Le voir là, alors qu’au départ on parlait de Ligue des champions, cela fait bizarre.
Le public de Bollaert mérite mieux que cela… C’est un public qui mérite la Ligue des champions. Tous ceux qui ont joué à Bollaert peuvent en témoigner, c’est un public exceptionnel. Franchement, c’est la plus belle ambiance que j’ai connue en Ligue 1 avec celle, ancienne, à Paris. En même temps, je n’ai pas joué dans énormément de stades.
Tu es arrivé à Lens à 12 ans, comment cela s’est passé avec tes parents, ils t’ont suivi ?J’ai intégré le CRAF, le « Clairefontaine du Nord » (à Liévin ndlr), et pendant deux ans j’étais dans ce Pôle Espoirs et je ne rentrais que le week-end à Paris. À Lens, c’est Pierre Foissac qui m’a recruté.
À Lens, tu as côtoyé Gael Kakuta. Cela ressemblait à quoi ? C’était impressionnant, plus que maintenant. C’était du très haut niveau. Il avait une facilité à éliminer les joueurs, il finissait, il avait une vision de jeu au-dessus. Il était au-dessus de la moyenne dans tous les secteurs. C’était plus facile pour lui. Quand il est parti à Chelsea, Lens voulait le garder, mais quand un tel club se présente, c’est dur de dire non.
Il est parti en Chine cet hiver. Sa carrière est quand même décevante par rapport à ce qu’il pouvait faire, non ?Ah, il méritait mieux. Après, c’est le destin, cela devait se passer comme ça. Nous à l’époque, on le voyait titulaire indiscutable dans un top club européen, disputer la Ligue des champions et tout le reste. On le voyait même Ballon d’or (rires). On lui prédisait le même destin qu’Eden Hazard.
Gamin, tu as grandi en Essonne avant d’arriver à Lens, tu rêvais de quelle équipe ?Je jouais au foot parce que tout le monde y jouait à l’époque dans la rue, et je supportais Paris car j’étais en région parisienne et que mes potes supportait Paris. À part ça, je n’étais pas trop dans l’optique de supporter une équipe. Mais la première équipe qui m’a fait kiffer, c’est le PSG avec Ronaldinho.
Tu as fait le championnat d’Europe U17 en 2008. Tu as manqué la finale à cause d’un nouvel avertissement durant la demi-finale…
(Rires) Ah ouais, celui-là… En plus, c’était une faute bête, banale. Le pire, cela a été de voir l’équipe perdre 4-0 contre l’Espagne, alors qu’on avait fait 3-3 contre eux en poules. On était dans les tribunes, on perd 4-0 en étant impuissant. Faudrait qu’ils modifient la règle à l’approche de la finale, qu’ils remettent les compteurs à zéro. Il y a beaucoup de matchs, et un défenseur a plus tendance à prendre des cartons qu’un milieu ou un attaquant, donc c’est un peu cruel comme règle.
On te demande souvent si tu es le frère de Loïc ?
(Rires) Très souvent. Si je dis « William Rémy » , on m’associe automatiquement à Loïc Rémy. On me dit : « T’es son frère ? » Quand je réponds non, certains ne me croient pas (rires). On ne se connaît pas du tout. On est peut-être des cousins éloignés ?
Propos recueillis par Nicolas Jucha