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William Carvalho Moustache Club
Avant même de disputer son dernier match face à la Pologne, ce mardi soir à Guimarães, le Portugal est déjà qualifié pour le dernier carré de la Ligue des nations. Une performance que la Selecção doit, en partie, à William Carvalho, impérial dans son nouveau rôle de milieu relayeur. Et ce n'est pas son club du Betis qui va dire le contraire.
Adil Rami a beau être champion du monde, marcher main dans la main avec Pamela Anderson et jouer nu à Fortnite, le défenseur de l’OM n’a pas le monopole de la moustache. Pire, Adil Rami suit finalement le mouvement. Rasé de près pendant ses années lilloises, le natif de Bastia a laissé pousser sa barbe comme le reste de la société occidentale avant d’exhiber depuis mai dernier une jolie moustache digne des meilleurs hipsters. Dans le même temps, un homme n’a jamais changé de direction, restant fidèle à sa moustache, peu importe le mois de l’année et la mode du moment : William Carvalho. Et finalement, le Portugais est à l’image de sa bigode. Longtemps critiqué pour sa pseudo lenteur, William Carvalho est désormais sur le devant de la scène et regardé à sa juste valeur : celle d’un milieu capable de casser deux lignes en une passe et de récupérer vingt-cinq ballons par match. Le tout en marchant ou presque. Un changement de perception largement dû à son nouveau poste de milieu relayeur après des années à être cantonné à un rôle de sentinelle.
La boussole William Carvalho
« Je suis une boussole, je cherche toujours à faciliter les choses. Si je dis que l’équipe doit jouer à droite, elle va à droite. Si je dis qu’elle doit jouer à gauche, elle joue à gauche. Je contrôle le rythme du jeu. » C’est par cette belle métaphore que William Carvalho décrivait son jeu à EFE España. Et c’est dans ce rôle à la Sergio Busquets que le Portugais a traversé la majeure partie de ses cinq saisons au Sporting, gagné le trophée du meilleur joueur de l’Euro Espoirs 2015, remporté l’Euro 2016 et disputé la dernière Coupe du monde. Une compétition que Sir William a survolée, étant, avec Cristiano Ronaldo, le Portugais le plus régulier du Mondial russe. Une surprise ? Pas vraiment tant Carvalho n’a que très rarement déçu avec la Selecção dans ce rôle de sentinelle.
Sauf qu’il suffit de voir un ou deux matchs du milieu de 26 ans pour comprendre qu’il n’est pas une simple « boussole » . Et ça, les dirigeants du Betis l’ont bien compris cet été en profitant du bordel au Sporting Portugal pour lâcher 20 millions d’euros et faire de William Carvalho le deuxième plus gros transfert du club andalou pendant que d’autres, comme l’AS Monaco, le Paris Saint-Germain ou encore West Ham, sont finalement restés dans la case « rumeurs » . Une arrivée surprenante sur le papier, alors que l’ancien milieu de Fatima et le Betis étaient faits pour se rencontrer, tant ils partagent la même vision du football : un maillot vert et blanc – qui lui rappelle celui du Sporting Portugal, son premier amour –, un public en feu et un jeu porté sur la possession, la passe et la technique. Trois caractéristiques qui pourraient servir à décrire William Carvalho.
Aller plus haut, se rapprocher de l’avenir
Et si le mariage entre William Carvalho et le Betis semble être réussi, c’est en grande partie grâce à Fernando Santos. Depuis la fin de la Coupe du monde, le sélectionneur du Portugal profite de la Ligue des nations et des matchs amicaux pour tester des nouveaux joueurs et des nouvelles formules. Comme ce trio au milieu Ruben Neves-Pizzi-William Carvalho qui a disputé tous les matchs de cette Ligue des nations. Un trio dans lequel Carvalho délaisse son rôle de sentinelle pour le laisser au milieu des Wolves et se charge du poste de relayeur. Et cela fonctionne, comme en témoigne Zlatko Dalić, le sélectionneur de la Croatie après le match nul de son équipe à Faro le 6 septembre dernier (1-1) : « Le Portugal a une très bonne équipe, j’ai été impressionné notamment par le niveau de Bruma, Bernardo Silva et William Carvalho. »
Zlatko Dalić n’est pas le seul à avoir apprécié le nouveau rôle de William Carvalho. De retour en Andalousie, le Portugais voit son coach Quique Setién faire de même en lui adossant Andrés Guardado derrière lui pour faire le travail défensif et lui permettre d’aller s’amuser avec Giovani Lo Celso dans le camp adverse. Pour le plus grand bonheur de Quique Setién : « C’est un joueur extraordinaire qui s’adapte, peu à peu, à notre jeu. Il commence à très bien le comprendre. Il s’exprime mieux. » Et si l’entraîneur du Betis s’est montré si dithyrambique envers son numéro 14, c’est que quelques minutes plus tôt, William Carvalho avait tout simplement croqué le FC Barcelone au Camp Nou et ses Busquets, Rakitić et Arthur (3-4). Le tout avec une vitesse moyenne de 2 kilomètres par heure et une jolie moustache au-dessus des lèvres.
— helner (@blackregista) vids (@brgvid) 12 novembre 2018
par Steven Oliveira