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Will.je.suis de partout
Mondial 2010, inauguration du Parc OL, Euro 2016, finale de C1 samedi soir, Will.i.am, le chanteur des Black Eyed Peas, est sur tous les fronts. Mais pourquoi truste-t-il toutes les offres ?
« J’espère que, la prochaine fois, les Philippines participeront à la Coupe du monde parce que je ne sais toujours pas pourquoi les Philippines n’ont pas d’équipe… Ah ? Ils ont une équipe ? Hey Apl (son collègue philippin des Black Eyed Peas, ndlr), tu m’as dit qu’ils n’en avaient pas ! » En 2014, en plein milieu du Mondial brésilien, pour une émission de télévision américaine où des artistes expriment leur culture foot, Will tente de se la jouer fin connaisseur. Erreur, car il ne trompe personne. Quand il parle de Pelé, c’est maladroit et très court : « Un classique ! » Son joueur préféré de la compétition en cours ? Kaká, qui aurait pu être un choix intéressant, pertinent et même gourmet si seulement le mec avait été sélectionné par Scolari. Et finalement, son approximation à propos de la sélection des Philippines, alors qu’il aurait très bien pu faire comme toute personne qui ne maîtrise pas du tout son sujet : s’abstenir.
Président et ambassadeur
Finalement, rien de très grave. Tout le monde n’aime pas le foot, tout le monde ne s’y intéresse pas non plus, encore moins aux États-Unis, et c’est très bien comme ça. Sauf que Will est de partout, ou du moins souvent associé aux événements footballistiques et que ça la fout un peu mal quand on lui pose des questions sur le sujet et qu’il veut faire croire qu’il y connaît quelque chose. Pas besoin de ça, tout le monde sait qu’il n’est pas là que pour la dimension populaire. En 2010, en Afrique du Sud, lui et ses Black Eyed Peas ouvrent le bal avec Shakira, John Legend et Alicia Keys. Et la fête est réussie. Aucun d’entre eux ne cherche vraiment à sortir de son cadre. Le foot c’est super, c’est une grand-messe, on regarde quelques matchs gratuits et puis c’est tout.
@OL @ussoccer @ussoccer @UWCL @alexmorgan13 @kohara19 the best women team in Europe is Olympique lyonnais pic.twitter.com/xTghlwnKJs
— Jean-Michel AULAS (@JM_Aulas) 4 mars 2016
Pour l’inauguration du Parc OL début 2016, idem. Sa collaboration avec Jean-Michel Aulas marche bien puisqu’il tient parfaitement sa place d’ambassadeur culturel. Maillot lyonnais sur le dos, Will est même présent en conférence de presse aux côtés du président : « Je crois qu’il a été assez bluffé par le spectacle, explique Valérie Fontaine, responsable des relations publiques à l’OL. Il a assisté au match en tribune présidentielle et même si c’est un artiste américain qui n’est pas forcément au fait de toutes les règles du soccer, je crois qu’il a passé un bon moment. Il a complètement joué le jeu et s’est montré vraiment enjoué par le nouveau stade. Il s’est engagé à le promouvoir auprès de ses camarades artistes internationaux. » L’Américain devient même un argument de poids quand JMA cherche à attirer Alex Morgan dans ses filets.
Cercle fermé
Alors qu’est-ce qui ne va pas ? Simplement le sentiment que le disque est rayé, que le foot n’est encore et toujours qu’une grosse vitrine, l’impression que les footeux ne peuvent qu’aimer la pop commerciale puisque c’est le sport populaire par excellence. Et ça n’a rien de personnel avec will.i.am. Son retard sur le tempo, largement approuvé par la SNCF, en ouverture de notre Euro est même pardonné.
La synchro catastrophique de Will i am au #ShowEuro2016 😱 pic.twitter.com/zofQ9wJ5B1
— Olivier Palud (@olivierpalud) 9 juin 2016
Il faudrait même, quelque part, le remercier parce que lui, au moins, répond à l’appel. Olivier Cachin, spécialiste de rap US, détaille la méthode de recrutement : « Pour ce genre d’événement, la short list est limitée. Il faut dégoter quelqu’un que tout le monde connaît pour satisfaire tout le monde, car on ne peut pas malheureusement pas mettre un mec qui sort son premier album pour des raisons de crédibilité. Il faut donc que ce soit du gros calibre, disponible et qui soit adapté à un événement sportif. Ce qui réduit encore plus la liste. Ensuite, on procède par élimination et c’est rarement le premier choix qui est pris d’ailleurs. » Il faut donc croire que will.i.am et ses trois acolytes sont les mieux placés pour cette finale de C1. À défaut d’en contenter certains, l’UEFA ne veut simplement décevoir personne. Prise de risque minimum, en somme. Tant pis si certains artistes un peu moins connus, partageant également certaines valeurs avec notre sport, auraient plus à gagner que will.i.am. Et puis, qui sait ? C’est peut-être tout simplement un moyen de rendre hommage à un autre Fergie, dont les grandes oreilles avaient déjà poussé à neuf ans d’écart, en 1999 et en 2008.
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Par Ugo Bocchi