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Wilfried Moke : « J’ai eu de l’espoir au moment où j’ai quitté la France »

Propos recueillis par Babacar Sall
Wilfried Moke : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>J&rsquo;ai eu de l&rsquo;espoir au moment où j&rsquo;ai quitté la France<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

À vingt-huit ans, Wilfried Moke découvre enfin le haut niveau. Il savoure et reconnaît la chance de pouvoir évoluer au Steaua Bucarest, un des plus grands clubs de Roumanie.

Depuis que tu as commencé ta carrière, c’est la première année où tu évolues en première division. Un rêve devenu réalité ?En effet, c’est la première saison que j’entame vraiment en Liga 1 roumaine. La saison dernière, j’étais arrivé en décembre pour connaître enfin la première division. Plus qu’un rêve, c’était un objectif d’y jouer au moins une fois dans ma carrière.

Avec le Steaua, tu découvres par la même occasion la Coupe d’Europe…C’est un réel plaisir ! Je le vis d’une façon assez bizarre d’ailleurs, comme un mec qui n’a pas « percé » . Il y a un an et demi, j’étais en D3 espagnole, et là, je joue la Ligue Europa, c’est vraiment quelque chose d’énorme. J’essaye de prendre du plaisir au maximum parce que je ne sais pas si ça va se reproduire, donc je profite de tous les moments.

Comment s’est passée ton intégration dans cette équipe du Steaua ?

Je me demandais si les internationaux allaient se la raconter, mais en fait, pas du tout, ils sont tous super humbles.

Franchement, ça s’est super bien passé, j’ai été super bien accueilli, autant par les gens du club que par mes coéquipiers. Je n’ai vraiment eu aucun problème non plus par rapport à mon adaptation à cette équipe. J’appréhendais clairement parce que bon, tu arrives dans un club où il y a pas mal d’internationaux. Je me demandais s’ils allaient se la raconter, mais en fait pas du tout, ils sont tous super humbles et j’espère que ça va continuer comme ça.

D’ailleurs depuis le début de la saison, tu as été titulaire à quasiment tous les matchs. Tu t’attendais à ça ?C’était vraiment surprenant à vrai dire. Je me suis dit qu’il y avait une équipe qui était déjà en place, c’est la meilleure équipe de Roumanie, donc bon… Je me suis dit que ça allait être dur, mais je crois en mes qualités. Il y a énormément de concurrence et je suis agréablement surpris de faire à ce point partie des plans du coach, qu’il me fasse confiance. C’est pour ça que je donne tout, à tous les matchs, pour essayer de lui rendre cette confiance.

En regardant de plus prêt ton parcours, on voit qu’en une année, c’est déjà ton troisième club en Roumanie.Quand j’arrive en Roumanie, en D2, j’arrive dans un très bon club qui est le Rapid Bucarest. Ça se passe bien, je joue tous les matchs, on gagne, c’est cool. Mais il y a pas mal de problèmes économiques, donc je prends la décision de partir en décembre. Et Voluntari, club de première division, vient me chercher. Je m’étais fixé des objectifs. Je voulais à tout prix rejoindre un grand club roumain en fin de saison. Quand j’ai commencé à jouer là-bas, vu que c’est un club de Bucarest, pas mal de gens nous suivaient et des clubs étaient aussi intéressés. Et fin août, j’ai signé au Steaua. Les problèmes économiques du Rapid m’ont « beaucoup aidé » pour pouvoir grimper d’un échelon. Même si je ne leur souhaitais pas ça.

J’ai entendu dire que ça s’était mal passé au Rapid…Malheureusement, c’était un club qui était vraiment en début de crise économique. Le club a d’ailleurs dû déposer le bilan, c’est dire. J’ai un peu expliqué ici en Roumanie ce qu’il s’était passé, mais bon, je ne peux pas trop revenir dessus par respect pour mon club. Ça a gâché un peu le truc à la fin, mais c’est un mal pour un bien et je suis content d’être là où je suis aujourd’hui.

Où se situe le championnat roumain en matière de niveau ?Ce n’est pas forcement un niveau super élevé.

La plupart des équipes roumaines, c’est du niveau D2 voire D3 espagnole, c’est le seul point de comparaison que je peux avoir.

La plupart des équipes, c’est du niveau D2 voire D3 espagnole, c’est le seul point de comparaison que je peux avoir. Après, notre équipe a un bon niveau, plus deux, trois équipes qui pourraient être plus haut, notamment en matière de jeu. Après, le football, c’est étrange. Certaines équipes peuvent avoir un très bon niveau, mais ne pourraient pas se fondre dans un championnat plus huppé. Sans nous jeter des fleurs, je pense que le Steaua pourrait avoir sa place en Liga. D’ailleurs, j’aurais bien voulu jouer en Liga.

Comment est la vie en Roumanie ?Je suis vraiment très bien là-bas. Bucarest, c’est une ville qui bouge beaucoup, je ne suis absolument pas dépaysé par rapport à la France. Ni de l’Espagne d’ailleurs. Mais on va dire que j’ai eu de la chance de vivre seulement dans la capitale. En arrivant ici, je pensais que la température allait être hardcore, mais en fait, c’est plutôt cool. Puis maintenant, je gère assez bien le roumain, donc c’est un plus. Je peux tranquillement communiquer avec les gens de mon équipe en roumain. C’est une langue latine, donc ce n’est pas difficile à apprendre.

Pourquoi es-tu parti si vite de France ?Je suis parti au moment où j’ai vu qu’il n’y avait plus rien pour moi au niveau du football en France. On me fermait pas mal de portes, j’étais clairement sur le point d’arrêter le foot, quoi. Après, j’ai rencontré des gens qui m’ont remotivé pour que je puisse continuer ce que j’aime. Je me souviens très bien, c’est un préparateur physique qui m’a présenté à un agent qui m’a envoyé à l’essai en Espagne et de fil en aiguille, voilà où j’ai atterri.

Qu’entends-tu par « il n’y avait plus rien pour moi » ? Malheureusement, certains clubs amateurs ont tendance à bloquer certains joueurs, ne serait-ce que pour faire des essais dans certains clubs professionnels. À ce moment-là, j’étais assez dégoûté et j’ai songé à arrêter le foot. Je jouais à Noisy-le-Sec et je comptais retourner au Blanc-Mesnil pour continuer mes études, tranquille.

T’as quand même cru jusqu’au bout à un avenir dans le foot ?J’ai eu de l’espoir au moment où j’ai quitté la France. À partir de là, j’ai vraiment cru en mes possibilités, j’ai jamais perdu confiance en moi et je me suis donné à fond pour réaliser un de mes rêves.

Tu penses qu’on ne donne pas assez de confiance aux jeunes en France ?

La France est l’un des meilleurs pays au monde niveau formation, mais qui laisse énormément de joueurs s’échapper.

Pas comme dans les autres pays en fait. Je pense que ça pourrait beaucoup plus servir aux clubs français qu’aux autres clubs. De toute façon, y a déjà plein d’exemples avec Griezmann notamment, Lucas Hernandez de l’Atlético ou encore Aymeric Laporte… La France est l’un des meilleurs pays au monde niveau formation, mais qui laisse énormément de joueurs s’échapper.

Donc l’Espagne a été salvatrice pour toi ?Totalement ! Ça a été un gros changement dans ma vie. En arrivant là-bas, la langue n’était même pas un obstacle. J’ai appris très vite et il y a un truc qui a fait la différence : là-bas, ça parle football, c’est le ballon qui parle. Les coachs trouvaient toujours le moyen de me faire comprendre ce qu’ils attendaient de moi. Quitte à prendre des papiers, à faire des flèches, on arrivait toujours à se comprendre. Les coéquipiers étaient super accueillants. Les gens du Sud sont ouverts, donc ça m’a bien aidé. Je n’ai aucun point négatif sur ce pays.

D’année en année, tu as pas mal bougé et tu t’es posé à Cadix pendant trois ans.C’est vrai que j’ai pas mal bougé : Puertollano, Socuéllamos, Ecija… Cadix, ça a été un tournant. Déjà, je n’avais jamais fait plus d’un an dans un club. Là-bas, j’ai appris à supporter la pression, j’ai appris à vraiment vivre une vie de footballeur. Tu as énormément de supporters derrière toi, ils sont super exigeants, tu as pas mal d’objectifs à atteindre. Quand j’y étais, l’objectif était de monter. Et ça, ça m’a donné une force mentale que j’ai aujourd’hui grâce à Dieu, qui me permet de surmonter les moments difficiles, sans pression. Pour certains joueurs, c’était vraiment compliqué. Mais moi, ça m’a vraiment fait mûrir, tant au niveau de la mentalité que de mon football. J’aurais vraiment aimé monter avec ce club en Liga Adelante, ce qui reste un petit échec.

Tu disais précédemment que tu te « donnais à fond pour réaliser un de tes rêves » . T’en as d’autres dans le foot ?

Mais un de mes rêves serait d’être appelé en sélection nationale de la République démocratique du Congo. En plus, le maillot du Steaua ressemble grave à celui de la sélection, je sais qu’il m’ira parfaitement !

Clairement, si je peux jouer à un niveau plus élevé, je ne vais pas me priver, je reste quelqu’un d’ambitieux, même si je sais que je suis déjà très bien où je suis. Mais un de mes rêves serait d’être appelé en sélection nationale de la République démocratique du Congo. Je suis français, mais je suis aussi très proche du pays de mes parents et ça serait une énorme fierté de pouvoir porter le maillot des Léopards. Je sais que j’ai beaucoup de boulot, mais je vais me donner à fond pour y arriver. En plus, le maillot du Steaua ressemble grave à celui de la sélection, je sais qu’il m’ira parfaitement !

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