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- Ce qu'il faut retenir de la 9e journée
Wijnaldum et Payet accompagnent les poids lourds
Des scores fleuves, un quadruplé, un triplé, deux doublés, des cadors en pleine forme, la première encourageante de Klopp et des artistes encore de sortie. Les acteurs de Premier League avaient quelques arguments pour animer votre week-end. Retour sur une 9e journée prolifique où certaines tendances commencent à se dessiner.
L’équipe de la journée : Manchester City
West Bromwich, Chelsea, Sunderland, Newcastle et désormais Bournemouth. À mesure que les journées de Premier League défilent, Manchester City n’en finit plus de coller des branlées à ses adversaires. Samedi, les Citizens ont mis au supplice et enterré des Cherries courageux, mais impuissants devant la force de frappe adverse (5-1). En l’absence de Silva et Agüero, ce sont Sterling et Bony, auteurs respectivement d’un triplé et d’un doublé, qui se sont chargés d’enflammer l’Etihad Stadium. Un deuxième succès consécutif qui permet à Mangala et ses compères de conforter leur place de leader, avec deux longueurs d’avance sur Arsenal et Manchester United. Même si l’ensemble reste perfectible, notamment en défense, les hommes de Manuel Pellegrini montrent clairement qu’ils sont actuellement les patrons outre-Manche. Et qu’il y aura encore, sans doute, beaucoup de branlées à venir…
Le joueur de la journée : Georginio Wijnaldum
Tel un ange survenu de nulle part, il a surgi. Dans une saison jusqu’ici morne et pathétique, Georginio Wijnaldum a donné du baume au cœur à un peuple de St James’ Park qui n’avait pas encore humé le parfum du succès en Premier League. Le milieu de terrain néerlandais, arrivé cet été en provenance du PSV Eindhoven pour environ vingt millions d’euros, a été le grand artisan de la victoire des siens contre Norwich (6-2) en claquant un quadruplé. Une première pour un joueur de Newcastle depuis Alan Shearer en 1999. Bien aidé par un Moussa Sissoko éblouissant (3 assists délivrés), Wijnaldum a offert un véritable récital. Un premier but conclu au terme d’une belle action collective, deux pions inscrits de la tête et un dernier sur une jolie frappe enroulée. « C’était un beau match pour moi, pour l’équipe entière, et les fans dans le stade, mais spécialement pour moi, car j’ai marqué quatre buts, a-t-il confié, enjoué, après sa prestation sensationnelle. C’est magnifique, comme si un rêve devenait réalité. J’apprécie ce genre de moments, car ce n’est pas normal de marquer quatre fois dans un match. » Grâce à cette lueur, les Magpies ne sont plus lanterne rouge, mais restent enlisés dans la zone de relégation (18e).
What a afternoon and what a support from the fans !! Proud of the team and really happy with my 4 goals ⚽️⚽️⚽️⚽️. pic.twitter.com/sChkaqR5c9
— Georginio Wijnaldum (@GWijnaldum) 18 Octobre 2015
Le but de la journée : Dimitri Payet
Mais jusqu’où ira Dimitri Payet sur les terres de Sa Majesté ? Depuis qu’il a posé ses bagages à West Ham cet été, l’ex-Marseillais fait preuve d’une insolence sans nom envers les défenseurs et les gardiens. En neuf journées de championnat, il facture cinq buts et trois passes décisives. Et ce week-end, face à Crystal Palace (1-3), le néo-Hammer a parachevé le succès de sa formation sur une petite merveille. Dans le temps additionnel, Payet, excentré à gauche, reçoit le cuir de la part de Lanzini. Auteur d’un joli contrôle, il se présente devant Hennessey, le feinte et lui fout le cul par terre avant de le tromper d’un délicieux piqué. West Ham tourne bien (4e de Premier League), Dimitri marche sur l’eau. La Dèche, on attend plus que ton appel désormais…
La déclaration de la journée
« Ce n’est pas un résultat de rêve, mais ça me va. Je suis satisfait, car j’ai vu beaucoup de bonnes choses. On a fait vingt très bonnes premières minutes. On était agressifs, bons au pressing et en contre-attaque. Tottenham est une bonne équipe, et ils sont revenus. C’était un match ouvert, on a eu des occasions. On doit s’améliorer, mais aujourd’hui, après trois jours ensemble, ça finit à 0-0. Pour l’instant, ça me satisfait complètement. C’est un bon début, sur lequel on peut travailler. Nous ne devons pas saupoudrer de la poussière magique sur les joueurs et dire : maintenant vous pouvez jouer au football. Ils savent comment jouer. »
Pour sa première en tant que manager de Liverpool, Jürgen Klopp s’est montré résolument optimiste après le nul à Tottenham (0-0). Si les Reds ne sont pas encore adeptes du gegenpressing si cher au coach allemand, ils ont affiché un visage bien plus conquérant que lors des dernières sorties sous Brendan Rodgers. Les progrès seront certainement davantage visibles dans quelques semaines, mais Klopp, soutenu massivement par le peuple rouge d’Anfield, peut d’ores et déjà s’appuyer sur une certitude : il ne marchera jamais seul.
L’analyse définitive du week-end : les poids lourds du Royaume sont en forme
Les deux Manchester, Arsenal et, dans une moindre mesure, Chelsea. Toutes les grosses escouades du championnat qui peuvent prétendre à la couronne nationale cette saison ont été à la fête ce week-end. City continue de monter en puissance et de s’ériger comme le principal favori au titre de champion. Dans son sillage, Arsenal a enchaîné avec un deuxième succès d’affilée. Manchester United, de son côté, s’est remis la tête à l’endroit et a repris sa marche en avant. Quant à Chelsea, si les maux demeurent toujours perceptibles et que le leader City pointe devant avec dix longueurs d’avance, la formation de José Mourinho s’est rassurée face à Aston Villa. Des états de forme qui demanderont à être poursuivis jusqu’aux fêtes hivernales, période souvent charnière et décisive dans la course au titre.
Vous avez raté Everton-Manchester United et vous n’auriez pas dû
Parce qu’Anthony Martial, élu joueur du mois de septembre, a encore scintillé et causé des tourments à un Seamus Coleman dépassé comme jamais. Parce que Chris Smalling ne fait plus rire personne. Parce qu’Ander Herrera est un joueur délicieux. Pour toutes ces raisons, il fallait se poser sur son canapé devant Everton-Manchester United. En échec à Goodison Park depuis trois déplacements, les Red Devils ont mis un terme à cette sale série en rendant une prestation immaculée (0-3). Dépassés dans des proportions indécentes contre Arsenal, il y a deux semaines, les hommes de Louis van Gaal ont surclassé de pâles Toffees. Schneiderlin, Herrera et Rooney ont ainsi permis à United de s’offrir un solide succès et de préparer avec quiétude le prochain rendez-vous attendu par tout le Royaume, dimanche prochain : le derby de Manchester.
La polémique autour de la théière : Franck Tabanou s’est-il fait avoir par Swansea ?
Si les anciens pensionnaires de Ligue 1, Bafétimbi Gomis et André Ayew, s’épanouissent sous le ciel gallois de Swansea, le crépuscule semble déjà acté pour Franck Tabanou. Débarqué cet été pour six millions d’euros, l’ex-Stéphanois traîne son spleen depuis le début de la saison. Et pour cause, le latéral gauche a seulement été titularisé à deux reprises en League Cup. En Premier League ? Aucune apparition, seulement trois fois sur la feuille de match. Une mise à l’écart difficilement compréhensible pour le Frenchy. « Le plus difficile en fait, c’est de voir qu’il n’y a pas de concurrence ! Je ne suis même pas dans le groupe ! s’est-il indigné dans les colonnes de L’Équipe. Les seules fois où j’y étais, c’est parce qu’il y avait des blessés ou une naissance chez un coéquipier… Je ne comprends pas. Je n’ai pas dix-sept ans, je ne suis pas le gamin qui débarque. Je suis là, je le répète, pour franchir un palier, je n’ai pas de temps à perdre. Je ne dis pas que j’ai tout fait dans le monde du foot, mais j’ai quand même 250 matchs en pro. J’en suis à me demander : mais alors pourquoi ils m’ont acheté ? » Avant d’avouer à demi-mot qu’il avait aussi peut-être sa part de responsabilité dans cette situation : « Au début, je dois le dire, je suis arrivé « à la française ». À l’entraînement, je n’étais pas à fond. Je ne suis pas un mec qui va mettre l’intensité maximale lors des séances. Peut-être que physiquement, j’étais en dessous. Mais maintenant, ce n’est plus du tout le cas. » Du coup, Tabanou envisage un départ dès cet hiver. Et, pendant ce temps-là, les constats successifs de Leonardo, Ancelotti, Jardim, Bielsa et Michel à propos du football français continuent de tomber dans l’oreille d’un sourd…
La stat inutile
13. Comme le nombre de cleans sheets réalisées par Simon Mignolet en Premier League en 2015. C’est plus que n’importe quel autre gardien du championnat.
What else ?
La sensation Jamie Vardy (meilleur buteur de PL avec 9 buts) continue de marcher sur l’eau et a inscrit un doublé ce week-end, permettant à Leicester d’arracher l’égalisation dans le temps additionnel contre Southampton (2-2).
Après deux matchs sans succès, Chelsea a de nouveau gagné. La victime du courroux du Mou s’appelle Aston Villa (2-0).
C’était pas beau, c’était chiant, mais West Bromwich a fait le boulot sur la plus petite des marges lors de la réception de Sunderland (1-0).
Lors de la large victoire d’Arsenal à Watford (0-3), Aaron Ramsey a ouvert son compteur sur sa vingt-septième tentative cette saison.
Bafé Gomis et Swansea ont tout tenté au Liberty Stadium pour revenir lundi soir, mais Stoke City a signé la victoire dégueulasse de la journée. Grâce à un penalty de Bojan (0-1).
En marquant à Goodison Park, Rooney a mis fin à une série de 17 matchs sans faire trembler les filets à l’extérieur, soit depuis novembre 2014.
Avec son triplé claqué samedi, Raheem Sterling est devenu le 11e joueur de moins de vingt et un ans à réaliser cette prouesse en Premier League.
Gareth Barry a honoré sa 550e titularisation en Premier League lors de cette 9e journée. Seul l’ancien gardien David James fait mieux (571).
Avec 82% d’arrêts, Petr Čech affiche le meilleur pourcentage dans ce domaine pour un gardien du championnat.
Seuls Mesut Özil et David Silva, auteurs respectivement de six assists, ont donné plus de passes décisives que le milieu de Norwich City, Wes Hoolahan (5).
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Par Romain Duchâteau