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Wiggle, Wiggle, Weigl

Par Charles Alf Lafon
Wiggle, Wiggle, Weigl

En quelques mois, Julian Weigl, tout juste 20 ans, est passé du relatif anonymat de la 2. Bundesliga au cœur d'un BvB éblouissant, balayant ainsi tous les doutes sur son recrutement. Peut-être la plus belle preuve du renouveau du club.

Depuis le début de la saison, Dortmund semble être redevenu l’équipe qui faisait frémir l’Europe entière, surtout les sans-équipe-fixe. Du but à foison, un jeu offensif bien huilé, une possession nouvelle, une efficacité défensive retrouvée. Pourtant, au-delà de l’effet Tuchel, le onze type est quasiment identique à celui de l’an dernier. Bien sûr, Aubameyang marque toujours autant, voire plus, Mkhitaryan est redevenu la gâchette, Kagawa et Gündoğan reviennent à leur niveau, respectivement pré-Angleterre et pré-blessure. La seule différence notable, c’est un gamin de tout juste 20 piges (il les a fêtés le 8 septembre) titulaire en 6, répondant au doux nom de Julian Weigl. Un joueur que personne n’avait vu venir, surtout que Bender et Castro, recruté lui aussi cette année, sont disponibles. À sa signature, Michael Zorc, le directeur sportif du club, avait d’ailleurs déclaré : « Julian Weigl est une perspective d’avenir pour le poste de milieu central. Nous croyons fermement en son potentiel. » Un potentiel payé 2,5 millions d’euros, qui laissait plus d’un observateur sceptique. Après tout, Weigl sortait d’une saison loin d’être éclatante à Munich 1860 en 2. Bundesliga, malgré la narrative parfois retenue. Au moment de son départ, les fans des Lowen se demandaient même s’il allait vraiment manquer. Pareil à Stuttgart, qui a fini par refuser le joueur, alors que tout était réglé, par peur d’une erreur de recrutement.

Capitaine de soirée

Si l’on ne lit que les grandes lignes, la carrière de Weigl est une success story des plus évidentes. À 14 ans, il rejoint Munich 1860. À 18 ans, il devient le plus jeune capitaine de l’histoire du club. Mais tout n’est pas si facile. Ainsi, sa nomination en août 2014 est le fait de Riccardo Moniz, alors nouvel entraîneur. « Julian est maintenant un homme » , déclare-t-il, avant de lui retirer le brassard après deux matchs et autant de défaites pour le mettre sur le banc. En effet, Weigl s’est fait choper en ville à 2h30 du mat avec trois coéquipiers quatre jours avant la dernière rencontre. « Il avait une chance et ne l’a pas saisie. C’est assez décevant. » De toute façon, Moniz ne tiendra que jusqu’à fin septembre, remplacé par Markus von Ahlen, qui a lui-même cédé sa place à Torsten Fröhling en fin de saison. Bon gré, mal gré, Weigl enchaîne les matchs, souvent titulaire. Il faut dire que 1860 était tout simplement l’un des pires clubs du pays, un champ de ruines ambulant, au milieu duquel essayait d’exister Julian, à un poste qu’on a même du mal à remarquer dans les meilleures équipes. « En 2. Bundesliga, les duels aériens et les longs ballons sont omniprésents, des domaines dans lesquels il doit encore progresser » , posait ainsi Fröhling, qui ne l’a pas titularisé lors des barrages de relégation.

Mais à Dortmund, tout a changé : « Il montre les qualités qui sont les siennes dans un championnat qui le lui permet. Il demande toujours la balle, c’est un courage que je n’avais jamais vu chez un si jeune joueur auparavant. » Au BvB, être long, fin et élégant – « Je peux manger ce que je veux et ne pas prendre un gramme, alors je le fais » , a-t-il ainsi déclaré – n’est plus un problème. Dans un entretien donné au site de l’UEFA, Thomas Tuchel est déjà sous le charme : « On peut voir tous les jours que les choses avancent, qu’il profite à fond, et c’est pourquoi nous le faisons autant jouer. Julian fait une très bonne impression depuis son arrivée. Il nous réjouit avec sa vivacité et son insouciance. En même temps, il a la capacité d’apprendre et d’engranger des connaissances. C’est un jeune homme totalement sûr, cordial et ouvert d’esprit. »

Le bouche-trou

Weigl aurait pu être prêté à une autre équipe de Bundesliga, ou du moins apprendre de loin, du banc. Tuchel a préféré lui faire confiance, dans la foulée d’une très bonne préparation, le titularisant pour le premier match de la saison contre Gladbach. À la clef, une performance parfaite, 94% de passes réussies, souvent vers l’avant, des duels gagnés, une défense parfaitement protégée. Tout simplement parce que ce système, faux 4-3-3, vrai 4-1-4-1, est rempli une fonction bien spécifique : celle de Nuri Şahin en pointe basse du triangle du milieu. Un rôle que personne ne parvenait à occuper dignement depuis la mystérieuse blessure du Turc. Gündoğan est bien trop attiré par l’avant, Castro se retrouve trop souvent d’un côté ou l’autre, et Sven Bender remplit certes plus que de raison son devoir défensif, mais il est trop rustre techniquement pour garder et donner la balle. Parce que contrairement au BvB de Klopp, où Bender pouvait récupérer la balle et la donner à l’homme devant lui le plus vite possible pour contre-attaquer, celui de Tuchel aime volontiers la possession et une construction plus léchée. C’est là que Weigl intervient, lui qui ne rechigne pas devant une petite transversale, tout en couvrant efficacement Kagawa ou Gündoğan lorsque l’un des deux monte, les remplaçant effectivement sans que la comparaison ne soit ridicule. En attendant le retour de Nuri, et peut-être même après, Julian dispose donc d’un boulevard dans l’entrejeu du BvB. Et qui sait, pourquoi pas en Nationalmannschaft ?

@juweigl made my day 😆😂😂 sorry bro was 2 easy 😂💃🏻🙈🎉😘

Une vidéo publiée par Aubameyang (@aubameyang97) le 10 Août 2015 à 2h32 PDT

P.S: En allemand, son nom se prononce un peu comme l’anglais « why » (avec un accent allemand, comme dans « wei » ) + « gueule » . Le jeu de mot ne marche donc pas, mais ça n’a pas empêché Aubameyang de l’utiliser sur son Instagram.

« D’ici deux ans, le gardien de l’équipe première aura un casque »

Par Charles Alf Lafon

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