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What’s up Morgan Schneiderlin ?
Grosse recrue du mercato d'été, Morgan Schneiderlin devait franchir un palier à Manchester United. Mais sous la houlette de Louis van Gaal, le Français ne profite pas du turn-over incessant et des difficultés collectives mancuniennes. Malgré les critiques de certains experts sur son faible apport offensif, son absence lors des principaux fiascos du club tendent néanmoins à le conforter comme un élément important.
« Si je suis un milieu de terrain face à Schweinsteiger et Morgan Schneiderlin, je ne suis pas inquiet. Ils ne représentent aucune menace. Ce ne sont pas des joueurs capables de donner le ballon comme Paul Scholes ou Andrea Pirlo et ils ne vont pas vers l’avant. Ils sont juste posés devant les quatre défenseurs. Donc si je suis un adversaire, je peux d’abord me concentrer sur ce que j’ai à faire avant de savoir ce qu’eux feront. » Dans le Sun, Rio Ferdinand n’a pas été tendre à l’égard des recrues estivales de Manchester United. Il faut dire que depuis le début de saison, l’Allemand comme le Français n’ont pas encore répondu à toutes les attentes générées par leur arrivée à Old Trafford.
Le premier, champion du monde en titre, s’est défendu personnellement dans la presse allemande, quand le second attend visiblement l’occasion de jouer pour répondre. Recruté pour 35 millions d’euros à Southampton cet été, l’Alsacien a laissé un immense vide dans son ancienne équipe, où ni Clasie, ni Wanyama, ni personne d’autre ne l’a fait oublier. Ainsi qu’à Arsenal, où le Français a longtemps été présenté comme la recrue idéale et un transfert quasiment bouclé. Jusqu’à ce qu’Arsène Wenger ne décide de préserver une place pour Francis Coquelin, l’homme de la seconde moitié de saison 2014-2015.
Victime du turn-over de Van Gaal
En traversant l’Angleterre du Sud vers le Nord pendant la période estivale, Morgan Schneiderlin a-t-il perdu son talent ? Autre ancienne gloire des Red Devils, Johnny Giles y est allé de sa critique en estimant que l’international français n’était pas un vrai box to box, car il ne jouait pas assez vers l’avant et pensait trop à ses statistiques de passes réussies pour prendre des risques. Il faut dire que depuis le début de son séjour mancunien, Schneiderlin n’a pas des stats de folie : un seul but contre Everton et aucune passe décisive.
À sa décharge, aucun joueur de Manchester United n’affole les compteurs, et Louis van Gaal procède à un turn-over qui, jusqu’à présent, n’a pas forcément aidé l’ancien des Saints. Ni l’ensemble du collectif de MU. Moins utilisé que Carrick ou Schweinsteiger, Schneiderlin n’a vraiment commencé à donner sa pleine mesure qu’en octobre, avec, entre autres, une performance aboutie contre Everton à Goodison Park. Habitué à être le premier nom sur la feuille de match avec Southampton, le Français a donc dû s’adapter à la méthode du Pélican et au fait de ne pas débuter chaque rencontre.
Absent lors des défaites
Mais pour beaucoup d’observateurs et pour une grande partie des supporters de Manchester United, Schneiderlin est néanmoins un élément indispensable à la bonne tenue de sa nouvelle équipe. Avec lui, les Red Devils n’ont perdu qu’une seule fois – à Swansea le 30 août – et lorsqu’il était absent, le onze de Van Gaal en a souffert, comme lors de la débâcle à Arsenal ou de l’élimination européenne à Wolfsburg. Son absence sur blessure lors des désillusions récentes contre Bournemouth et Norwich ne fait que réaffirmer son importance.
Car s’il n’impressionne par pour le moment à coups de frappes de loin et de passes décisives, Schneiderlin reste néanmoins le meilleur ratisseur de ballons à disposition de Van Gaal, que ce soit par ses interceptions ou ses tacles énergiques. Avec des statistiques dans la lignée de ses prestations pour les Saints ces trois dernières saisons, ce qui laisse à penser qu’avec le temps, il ne bougera plus des compositions d’équipe de Louis van Gaal. Ou alors, c’est le Néerlandais qui bougera du banc mancunien à force de se priver d’un des éléments stabilisateurs de son milieu de terrain. Début de réponse avec les affiches du Boxing Day, la période traditionnelle où se font et défont les futurs champions.
Par Nicolas Jucha