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- Ce qu'il faut retenir de la 10e journée
West Ham continue sa promenade, Chelsea et Aston Villa sombrent
West Ham qui n'en finit plus de se payer les gros, Jamie Vardy toujours in fire, Harry Kane qui se réveille enfin, Arsenal en patron et un derby de Manchester soporifique. La 10e journée de Premier League n'a pas offert la plus belle des publicités, mais il y a tout de même des choses à dire.
L’équipe de la journée : West Ham
Après dix journées de Premier League, qui aurait eu l’audace de parier sur la présence de West Ham, 12e du dernier exercice, sur le podium ? Personne, sans doute. Pourtant, la formation de Slaven Bilić continue d’impressionner tout son petit monde. Et d’asséner quelques claques bien senties à certains cadors. Samedi, les Hammers ont ajouté Chelsea (1-2) à leur tableau de chasse, après avoir fessé successivement Arsenal, Liverpool et Manchester City. Profitant des lacunes défensives d’une équipe toujours aussi méconnaissable, ils ont fait la différence sur deux corners mal dégagés. Mauro Zárate a été le premier à frapper avant d’être suivi par Andy Carroll et sa queue de cheval, répondant à l’égalisation de Gary Cahill. Une rencontre cauchemardesque pour des Blues qui ont dû composer avec l’expulsion de Matić, puis celles de José Mourinho et de l’un de ses adjoints. Pendant que l’escouade du manager portugais flirte dangereusement avec la zone de relégation (15e), le West Ham d’un Payet encore étonnant de facilité continue son bonhomme de chemin. Jusqu’à quand ?
Le joueur de la journée : Harry Kane
Parce que c’est un homme qui a foi en ses capacités ou un éternel optimiste, Harry Kane avait débuté le week-end par un message béat : « Les bonnes choses viennent à ceux qui y croient, les très bonnes choses viennent à ceux qui sont patients et les meilleures choses viennent à ceux qui ne lâchent rien. » Il faut croire que l’international anglais a eu raison de croire en sa bonne étoile. Vilipendé depuis le début de saison pour son faible rendement avec Tottenham (1 seul but en championnat), il a fait parler la poudre dans ce qui a ressemblé à une démonstration contre Bournemouth (1-5). Après avoir remis les siens sur la voie dans la foulée de l’ouverture du score précoce de Ritchie, l’attaquant a participé activement au festival des Spurs. Un deuxième but où il laisse parler son instinct de buteur sur une jolie passe d’Eriksen et une troisième réalisation en vrai renard des surfaces à la suite d’un ballon relâché de Boruc. « Vous ne pouvez pas toujours rester tout en haut, vous connaissez des hauts et des bas, a-t-il expliqué au micro de la BBC au sortir du match. Il fallait seulement rester concentré, ne pas trop paniquer et essayer d’être patient. C’est ce que j’ai fait. » Reste désormais à savoir si la terreur des défenses du Royaume de la saison dernière est bel et bien de retour…
Great result today! Buzzing with the hat-trick!⚽️ Nice little break away with @KateGoodlandx now ☺️👌 #COYS
— Harry Kane (@hkane28) 25 Octobre 2015
Le but de la journée : Gylfi Sigurðsson
Souvent loué pour la qualité de son jeu pratiqué, Swansea n’enflammait plus les foules depuis quelques semaines. Samedi, contre Aston Villa (1-2) les ouailles de Garry Monk ont enfin renoué avec le succès, mettant ainsi un terme à une sale série de cinq matchs sans victoireen Premier League (3 défaites et 2 nuls). Un match où les frères Ayew, tous les deux buteurs, se sont illustrés à Villa Park. Mais la merveille de cette journée est à mettre au compte de Gylfi Sigurðsson. D’un coup franc parfaitement enroulé aux vingt-cinq mètres, le milieu islandais n’a laissé aucune chance à Bradley Guzan, totalement battu. Une délicieuse caresse qui a permis aux Swans d’égaliser et de renverser une partie mal engagée. Seulement la deuxième réalisation de la saison pour Sigurðsson, auteur jusqu’ici comme sa formation de performances pour le moins poussives.
La déclaration de la journée
« C’est seulement un but, seulement un match de football. C’est comme si c’est la dernière chose de ta vie et nous devons apaiser tout cela. Je ne comprends pas cette pression, mais les gars la sentent. J’espère que je ne suis pas la seule personne dans le stade qui pensait : « Ce n’est pas la fin du monde. » Nous pouvons travailler sur ce point. Le problème est que les autres équipes ne nous attendent pas. Elles veulent gagner, elles veulent nous battre. Le football n’est pas un conte de fées. Parfois, nous écrivons des histoires qui y ressemblent, mais aujourd’hui, ça n’a pas eu lieu. » Pour sa première à Anfield, en championnat, Jürgen Klopp a tenu un discours rassurant et a refusé de tomber dans l’inquiétude ambiante. Les Reds ont concédé le point du match nul lors de la réception de Southampton (1-1). Si les soldats du technicien ont montré par à-coups d’alléchants mouvements, ils ont aussi étalé de nombreuses lacunes. Évidentes, tant la patte de l’ancien entraîneur du Borussia Dortmund ne se verra réellement que dans quelques semaines sur les pelouses de Sa Majesté. Mais les motifs d’espoir et d’amélioration sont bien palpables. Le conte de fées ? Seulement une question de temps.
L’analyse définitive du week-end : Leicester peut-il viser plus haut ?
Porté par un Jamie Vardy qui éclate tout sur son passage, Leicester effectue jusqu’ici une saison sans fausse note. Les hommes de Claudio Ranieri ont remporté ce week-end leur cinquième succès contre Crystal Palace (1-0). Une belle récompense pour l’une des équipes les plus enthousiasmantes du Royaume. Audacieux en attaque, solides derrière, les Foxes font preuve d’insouciance, et cela leur réussit à merveille, eux qui ont évité de peu la relégation en fin de dernier exercice. Cinquième du championnat à seulement trois longueurs du leader, Leicester, qui ne s’est incliné qu’une seule fois pour l’instant, peut légitimement nourrir d’autres ambitions que le maintien désormais. Gare à l’euphorie excessive et tâche aux coéquipiers de Riyad Mahrez de garder la tête afin de confirmer cette régularité.
GALLERY: @Neil_PlumbImage captures every moment from a brilliant 1-0 win for #lcfc – https://t.co/Kw1UtcAX6n #LeiCry pic.twitter.com/qOZgY8mzIv
— Leicester City (@LCFC) 24 Octobre 2015
Vous avez raté Sunderland-Newcastle et vous n’auriez pas dû
« Big Sam » Allardyce a beau être un loser patenté, il a su profiter de la belle réussite de Sunderland face à Newcastle afin de s’adjuger son premier succès sur le banc des Black Cats. Dimanche, à l’occasion du derby électrique du Tyne and Wear, sa nouvelle équipe a étrillé les Magpies devant son public du Stadium of Lights, étirant sa série d’invincibilité à huit matchs consécutifs contre son rival honni (la dernière victoire de Newcastle remonte au 20 août 2011). Une partie dont le tournant a eu lieu lors de l’expulsion de Coloccini. Après l’expulsion du défenseur argentin, les compères de M’Vila ont déroulé. Sans jamais s’arrêter. Adam Johnson a d’abord ouvert le score sur penalty dans le temps additionnel de la première période avant que Jones ne double la mise. En fin de rencontre, c’est l’élégant Steven Fletcher qui, d’une belle reprise de volée, a donné un peu plus de crédit à une victoire ne souffrant aucune contestation. La première de Sunderland cette saison en championnat et la fin d’un long chemin de croix.
La polémique autour de la théière : Wayne Rooney est-il en train de devenir un boulet à Manchester United ?
Vingt-huit ballons perdus. 54,8% de passes réussies. Seulement cinquante ballons touchés. Tel est le pâle et famélique bilan de Wayne Rooney dans le 170e derby de Manchester, au spectacle tout aussi maussade (0-0). Habitué à briller face à City (11 pions claqués en 22 rencontres, soit un record), celui qui vient récemment de souffler ses trente bougies a livré une prestation indigne de son rang. Une de plus dans une saison que le capitaine des Red Devils traverse actuellement comme une ombre. Et, forcément, c’est lui qui cristallise les critiques, lesquelles ne cessent de s’amonceler depuis plusieurs semaines maintenant. « Il faut chaque semaine que je parle de Rooney, pourquoi donc ? Vous avez votre opinion, écrivez-la. Je ne donne plus aucune réponse sur Wayne Rooney, je n’en peux plus » , a préféré éluder Louis van Gaal en conférence de presse, passablement irrité par ce sujet lancinant. Les supporters mancuniens, eux, commencent à perdre patience. D’autant que l’Anglais contraint Anthony Martial, l’un des seuls à être au rendez-vous dimanche, à évoluer sur le côté gauche. Un poste qui, pour beaucoup, le bride et l’empêcherait d’exploiter au maximum ses capacités, contrairement à l’axe. Plus le temps passe et plus le record de Bobby Charlton, meilleur buteur de l’histoire de United (Rooney n’est plus qu’à 13 longueurs), ne semble plus qu’illusoire…
La stat inutile
100. Comme le nombre de cleans sheets réalisés par Joe Hart avec Manchester City en Premier League.
What else ?
– En inscrivant le seul but du match qui a donné la victoire à Leicester face à Crystal Palace (1-0), Jamie Vardy affiche dix buts au compteur, soit plus que cinq équipes du championnat cette saison (Liverpool, Aston Villa, Stoke City, Watford, et West Bromwich). Les Foxes ont, aussi, enregistré la 100e victoire de leur histoire en Premier League.
– Arsenal a confirmé son excellente forme contre Everton (2-1) et signé une quatrième victoire d’affilée en championnat.
– Engagé dans la course au maintien, Watford s’est donné de l’air après trois matchs sans succès en battant Stoke (0-2) au Britannia Stadium.
– Pour voir le leader de Premier League avec si peu de points (22) après dix journées, il faut remonter à la cuvée 2000/2001.
– Contre Bournemouth, Christian Eriksen a réalisé 106 sprints au cours de la rencontre. Total le plus élevé pour un joueur dans un match cette saison.
– Dimitri Payet a créé 39 occasions de but depuis le début de la saison, soit plus que n’importe quel autre joueur.
– José Mourinho a perdu 6 de ses 12 derniers matchs. Avant cela, il n’avait perdu que 6 matchs en 64 matchs de Premier League.
– Tim Sherwood a pris la porte dans la foulée de la défaite de Villa contre Swansea. Le manager anglais part avec 26,1% de victoires, soit mieux que ses deux prédécesseurs (Lambert 24,8%, McLeish 18,4%).
– Après United-Liverpool, le derby de Manchester est la deuxième rencontre de la saison où il n’y a eu aucun tir cadré en première période.
– Le but de Matt Richie contre Tottenham est venu après seulement 49 secondes de jeu. C’est le plus rapide claqué en Premier League cette saison.
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Par Romain Duchâteau