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ACTU MERCATO

Wesley Sneijder est-il encore un bon coup ?

Par Markus Kaufmann
5 minutes
Wesley Sneijder est-il encore un bon coup ?

Après une saison et demie paisible à Istanbul, Wesley Sneijder est à nouveau courtisé par les gros sous de l'Europe occidentale. Pisté par Manchester United, c'est au tour de l'AS Monaco de s'intéresser à Wesley Sneijder. Mais à 30 ans, le numéro 10 peut-il encore être le leader technique d'un club ambitieux en Europe ?

Forcément, les interrogations fusent, au nombre de trois : la santé d’un joueur connu pour son manque de constance, le niveau de ses dernières performances, et enfin les conditions d’accueil d’un profil aussi atypique. Commençons par l’état de santé. Évidemment, le conditionnel s’impose : la santé d’un joueur est impossible à prédire, d’autant plus quand il s’agit d’un Néerlandais. Trop d’éléments entreront en compte d’août à mai, de sa motivation personnelle à son entente avec son prochain entraîneur, en passant par le bien-être de sa femme dans la ville choisie. Ce qui est certain, c’est que Wesley Sneijder a retrouvé une bonne forme physique à Istanbul. Alors qu’il n’avait disputé que 20 rencontres de Serie A lors de ses 18 derniers mois à Milan, Sneijder vient de disputer 40 matchs de Süper Lig en une saison et demie. La saison dernière, il a enfin dépassé la barre des 50 rencontres toutes compétitions confondues, chose qui n’arrivait plus depuis 2010. Enfin, Wesley a disputé la Coupe du monde orange de A à Z, sans pépin physique. Après, il ne reste plus qu’à s’habituer à la mention « incertain » tous les vendredis.

Des buts, du rythme et des responsabilités

Avec Galatasaray, Sneijder sort d’une saison à 42 matchs, 17 buts et 9 assists. Tout simplement ses plus belles statistiques depuis la saison 2006/2007. Sneijder aura été décisif dans la victoire de Galatasaray en Coupe de Turquie, et aura offert un derby aux Stambouliotes, d’une jolie frappe brossée. Et, pour couronner le tout, une jolie demi-finale de Coupe du monde, qui était loin d’être gagnée lorsque Van Gaal avait été nommé sélectionneur… Aussitôt arrivé à la tête de la sélection orange, le coach prend la décision de retirer le brassard de capitaine au surdoué, lui préférant Van Persie. Sneijder attendra l’amical France – Pays-Bas (2-0) du mois de mars pour retrouver une place de titulaire, après des mois de travail à Istanbul. Mais une fois que le moment crucial arrive, Van Gaal laisse de côté les sentiments : au Brésil, Sneijder aura joué 585 minutes, n’étant préservé que pour le dernier quart d’heure contre le Chili, en poule. Un but, deux passes décisives et 18 tirs tentés pour le chauve. Dans les systèmes de Van Gaal – en défense à trois ou à quatre -, Sneijder a évolué milieu intérieur gauche. Pas vraiment numéro 10, pas vraiment milieu central non plus, et encore moins ailier gauche. Sa mission : résoudre des matchs tactiquement longs.

Un coup franc, une frappe lointaine, une passe inspirée. Contre le Mexique, il sauve les siens à dix minutes de la mort. Contre le Costa Rica, il envoie un coup franc sur le poteau, un autre dans la lucarne (intercepté par Navas) et une frappe sur la transversale. Contre l’Argentine, il passe à côté et rate même son pénalty. Conclusion : en 2014, dans les mains d’un entraîneur ultra-exigeant, Sneijder sera resté indispensable (même s’il faut prendre en compte les blessures de Van der Vaart et Strootman). Mais il y a deux bémols. D’une part, ses performances d’une saison à l’autre n’ont jamais respecté une quelconque règle. D’autre part, ses exploits avec les Pays-Bas n’ont jamais eu d’influence sur ses performances en club : membre de l’équipe type de l’Euro 2008 et de la Coupe du monde 2010, il avait enchaîné sur des demi-saisons au Real et à l’Inter. Et on le sait, la Ligue 1, ce n’est pas la Coupe du monde brésilienne. En revanche, il est désormais prouvé qu’au début de chacune de ses nouvelles expériences, Sneijder est au top. Comme s’il voulait rapidement prouver qu’il avait plus de talent que les autres, pour ensuite se donner le droit à l’erreur. Ses plus belles saisons, il les a offertes à ceux qui lui ont fait comprendre qu’il fallait être en forme au printemps.

Sous quelles conditions peut-on voir le meilleur Sneijder ?

Le monde du football a toujours voulu croire que Wes pouvait construire le jeu à l’espagnole comme Xavi, ou faire le regista à la Pirlo, mais il n’en a jamais eu la patience. Dopé par les exploits de Ronaldo durant son adolescence, son truc a toujours été de « résoudre » les matchs. Des coups francs, des frappes, des passes. Le genre de joueur qui serait capable de signer un contrat s’il a la garantie de pouvoir tirer tous les coups de pied arrêtés de l’équipe. Un joueur tout en éclats de classe qui a toujours semblé se situer au-dessus des débats tactiques, à condition qu’on lui donne le ballon avec fréquence… Et pour cela, rien de mieux que de porter le numéro 10. « J’ai toujours porté le numéro 10, au Real, à l’Ajax, avec la sélection et à l’Inter. Je l’ai même tatoué sur mon bras » , raconte-t-il à La Gazzetta dello Sport en 2012. Mais cela ne suffit pas toujours. Nous sommes à Istanbul en mars 2014, et Galatasaray vient de perdre toute chance de rattraper le rival Fenerbahçe en s’inclinant à domicile contre la lanterne rouge Kayserispor, sur un contre à la dernière seconde… Les ultrAslans exigent la démission de Mancini, et les joueurs ont du mal à contenir leur frustration en zone mixte. Aurélien Chedjou admet ne pas avoir compris son éviction du groupe avant le match. Wesley Sneijder, lui, se plaint de ses coéquipiers. « Le problème, ce n’est pas de jouer numéro 10 ou de jouer milieu gauche, c’est qu’on ne me donne pas assez la balle. Moi, qu’est-ce que je peux faire sans le ballon ? »

Bien vu. D’une part, Wes est lent balle au pied et n’a jamais pu bien jouer sur un côté ; d’autre part, il aime jouer proche du but, lâcher des « assists » et marquer (près de 140 buts en carrière). Si nous raisonnons en termes de rôle, celui de Sneijder est donc de faire basculer les matchs, peu importe la construction du jeu. Pour une équipe qui manque de temps pour se construire, Sneijder est une sorte de raccourci efficace. En termes de schémas, on peut difficilement imaginer un milieu à trois derrière le 10, car cela réduirait ses munitions à deux attaquants (et les latéraux) : il a toujours brillé dans le 4-2-3-1, devant deux milieux centraux. Sous Mourinho et Van Marwijk, Sneijder avait détonné dans ce rôle, faisant de l’Inter et des Oranje les équipes les plus rapides au monde. Une récupération, une passe à Sneijder, et en quelques instants le ballon se retrouvait dans les pieds d’un avant-centre lancé. Idéal pour une équipe de contre sans hiérarchie au milieu de terrain, et en manque de création dans la zone de vérité. Sans oublier que plus il sera attendu, plus il sera motivé.

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Par Markus Kaufmann

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