- EURO 2016
- GR. C
- Angleterre-Galles (2-1)
Wayne Rooney, juste milieu
Depuis le début de l'Euro, Wayne Rooney évolue dans un rôle de milieu relayeur qui touche beaucoup de ballons, mais a peu d'occasions de marquer. Et cela ne devrait pas changer si l'on en croit Roy Hodgson, parfaitement satisfait de son numéro 10 qui joue désormais en 8.
« Jamie Vardy est en confiance, je n’ai pas hésité un instant à le faire entrer. Je n’ai d’ailleurs pas hésité pour Daniel Sturridge et Marcus Rashford également. Ces joueurs nous donnent des choix différents en attaque, c’est bien d’avoir des profils différents pour jouer dans les 16 mètres adverses. » Aucune mention de Wayne Rooney comme possible choix en attaque par Roy Hodgson lors de sa conférence de presse d’après-match contre le pays de Galles. Alors quand on lui pose la question du rôle du Mancunien, une nouvelle fois aligné en milieu relayeur aux côtés du jeune Delle Alli, le vétéran anglais se veut clair. Dans son groupe de 23 et dans son 4-3-3, Rooney est destiné à évoluer dans le cœur du jeu. « L’importance de Wayne n’est pas qu’offensive » , assure le sélectionneur anglais, même si en effet « il peut marquer, il a d’ailleurs une belle frappe détournée » . Mais pour Hodgson, la plus grande utilité de son capitaine réside « dans le calme qu’il apporte à l’équipe, ce qui est précieux quand on est mené au score » . Et surtout, son faible déchet technique fluidifie le jeu des Trois Lions, comme en attestent ses statistiques d’après-matchs : 91% de passes réussies, dix centres, cinq situations offensives créées, « et beaucoup de transversales qui sont arrivées à destination » . Souvent pour Kyle Walker, élu homme du match pour ses nombreuses montées rageuses.
Roy Hodgson : « J’aime l’idée d’avoir ce profil à ce poste-là »
Déjà loué par Jack Wilshere pour sa performance contre la Russie, Wayne Rooney a encore livré une prestation solide, même si ses détracteurs diront qu’il s’est contenté de passes faciles et perd le ballon qui amène le coup franc victorieux de Gareth Bale. Roy Hodgson est visiblement satisfait de l’apport d’un attaquant de formation qui a touché beaucoup de ballons, mais en a perdu très peu, n’a jamais déjoué et n’a pas hésité à redescendre très bas, parfois jusqu’au niveau de ses centraux, pour diriger le jeu. Sur le but égalisateur de Vardy, le danger arrive d’ailleurs d’un centre de sa part, qui aurait pu être directement décisif, comme son corner repris par Chris Smalling en première période. Aujourd’hui, Wayne Rooney est moins en lumière, plus rarement amené à soigner ses statistiques personnelles. Mais Roy Hodgson a tranché : « J’aime l’idée d’avoir ce joueur, ce profil capable de marquer des buts et à la fois de jouer juste au milieu, dans ce positionnement-là. » Certains pourront penser qu’il est bridé, d’autres qu’il est recyclé, car il n’a plus les qualités pour assurer sa place en attaque. Il serait peut-être simplement plus sage de constater que Roy Hodgson a choisi un système où le poste habituel de Wayne Rooney n’existe pas. Mais même s’il n’est pas totalement à l’aise, Wayne Rooney est-il un joueur dont l’Angleterre peut se passer ? Delle Alli, la grande révélation de l’année en Angleterre, n’a pas forcément tenu la comparaison contre le pays de Galles. Et pour Hodgson, la réponse est claire : Wayne Rooney est le premier nom sur sa feuille de match, en plein milieu.
Par Nicolas Jucha, à Lille