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Omari : « Parfois, ça fait du bien d'entendre qu'on fait de la merde »

Propos recueillis par Clément Gavard
« Parfois, ça fait du bien d'entendre qu'on fait de la merde »

En un an et demi, Warmed Omari a connu beaucoup de choses : ses débuts dans le monde pro avec le Stade rennais, des déceptions européennes, une longue blessure et les Espoirs, entre autres. Avant d'affronter l'Angleterre, le défenseur de 22 ans parle de tout ça et de son parcours.

Ce samedi, tu retrouves le King Power Stadium un an après la défaite contre Leicester avec Rennes, cette fois avec l’équipe de France espoirs pour affronter l’Angleterre. Qu’est-ce qui a changé pour toi en un an ?

Je pense que j’ai beaucoup plus de maturité dans mon jeu, comme dans les décisions que je dois prendre sur le terrain et en dehors. J’ai gagné en expérience à force de côtoyer des personnes qui sont dans le milieu depuis plus longtemps que moi, ça permet de voir les choses autrement et d’avancer. 

La saison dernière, tu pouvais compter sur l’expérience de Nayef Aguerd, ton compère de charnière. Contre le Shakhtar, à l’aller comme au retour, tu as évolué avec Jeanuël Belocian (18 ans), ça ne fait pas trop bizarre de devoir être le leader à 22 ans ?

Ma saison avec Nayef a été très instructive pour moi. Ce n’est pas spécialement bizarre, l’idée c’était d’aider Jeanuël à se sentir à l’aise, et c’est ce qu’il a fait en étant très bon sur les deux matchs contre le Shakhtar.

Jusqu’à ce but contre son camp en toute fin de prolongation. On l’a vu très marqué sur le terrain après cette erreur, qu’est-ce que ça fait de voir un coéquipier comme ça ? 

Ça a touché tout le monde de le voir comme ça, les joueurs comme le staff. Il y avait tellement de frustration de voir la qualification s’échapper à la dernière seconde de cette manière après 120 minutes parfaites de notre part. Mais il ne faut pas que Jeanuël pense que quelqu’un lui en veut dans le groupe, c’est l’apprentissage du monde professionnel, c’est comme ça. C’est un jeune qui bosse beaucoup, très respectueux et à l’écoute. Il ne faut pas rester sur les erreurs et il le sait. 

Tu as terminé la saison précédente, ta première avec les pros, en jouant blessé et donc en serrant les dents. Comment fait-on pour oublier la douleur une fois sur le terrain ? 

Dans le monde professionnel, il faut parfois faire abstraction de ces petits soucis, c’est ce que j’ai appris l’année dernière. Il n’y a pas que mon objectif personnel qui compte, il y a aussi celui du club, et c’était important que je joue. J’avais mal, mais il fallait que je sois là, même à 70%. C’était un peu frustrant parce qu’il y avait des matchs où j’étais vraiment moins bien et je n’aidais pas trop l’équipe. En attendant, le fait d’être présent et de continuer à pouvoir me donner, ça m’a permis d’apprendre sur moi-même, et plus particulièrement sur mon corps. J’ai compris qu’un footballeur ne jouait jamais sans douleurs, donc il faut faire avec. 

J’ai compris qu’un footballeur ne jouait jamais sans douleurs, donc il faut faire avec.

Comment as-tu vécu cette longue période d’absence après ton opération ? Tu as vu le club recruter deux défenseurs centraux droitiers (Joe Rodon et Christopher Wooh), ça aurait pu t’inquiéter. 

Déjà, quand la saison se termine, je ne sais pas encore pour l’opération. J’ai pu passer mes vacances tranquillement, et à mon retour, on m’a parlé du besoin de me faire opérer pour mes soucis à l’épaule et ma pubalgie. Au début, ça m’a mis un peu un coup. Je n’avais jamais été opéré, il y avait de l’appréhension. Pour le reste, je suis blessé et il n’y avait déjà pas assez de défenseurs centraux la saison dernière, donc c’était tout à fait normal que le club recrute à ce poste. Ça ne m’a pas chamboulé, ça m’a même boosté pour que je revienne montrer mes qualités. 

Tu as disputé 40 matchs de manière assez inattendue pour ta première saison au niveau professionnel. Ton corps était-il prêt pour ça ? 

Je ne pense pas. Je n’avais pas beaucoup joué les années d’avant à cause du Covid et de l’arrêt des championnats chez les jeunes. Même si j’avais fait une bonne préparation estivale, j’avais peut-être encore quelques manques au niveau physique par rapport à ce que demande le monde professionnel. Mais il n’y a pas que ça non plus : l’hygiène de vie, l’environnement, tout ça compte aussi. 

J’ai mal réagi au début. Je n’étais pas assez professionnel, j’étais un peu dans mon délire personnel à être énervé d’être sur le banc et ce n’était pas la bonne solution. Et ça s’est vu : j’étais mauvais sur le terrain.

Après la Coupe du monde, tu as connu un retour difficile à la compétition en passant à côté de tes matchs à Reims et Clermont avant de retourner sur le banc. Est-ce que tu as eu peur d’être mis au placard ? 

Je l’ai très mal vécu. Il y a ce match à Reims où l’équipe fait une contre-performance collective après laquelle le coach décide de faire certains choix et on se sent automatiquement visé… Je me disais que j’allais retrouver ma place, puis j’ai vu les matchs s’enchaîner et je me suis dit que ça allait devenir compliqué. J’ai mal réagi au début. Je n’étais pas assez professionnel, j’étais un peu dans mon délire personnel à être énervé d’être sur le banc et ce n’était pas la bonne solution. Et ça s’est vu : j’étais mauvais sur le terrain. Il a fallu que je comprenne qu’on comptait sur moi au club, ça m’a permis de faire abstraction de tout ce qui avait été négatif depuis mon retour. J’ai réussi à bien m’entraîner, retrouver ma place petit à petit et montrer que le positif de la saison dernière ne s’était pas envolé. J’ai toujours mes qualités, même si je dois encore progresser. Je vais retenir cette période pour le reste de ma carrière, il ne faut jamais oublier les mauvaises passes. 

Quand tu dis que tu n’étais pas professionnel, comment ça se traduisait ? 

Il n’y avait pas un manque de motivation, elle est toujours là. Je ne suis pas un joueur confirmé, je n’ai fait qu’une année chez les professionnels, je ne vais pas faire le mec expérimenté qui doit absolument jouer. En fait, j’ai senti un froid dans ma relation avec le staff, mais c’est peut-être moi qui l’ai installé aussi. Je n’étais plus souriant sur le terrain ni en dehors. Quand tu n’as pas un minimum de joie dans ce que tu fais, tu ne peux pas être productif. 

Quel a été le déclic pour changer d’attitude ? 

Il y a eu des discussions avec le coach et Flo Maurice. Ils m’ont rassuré et m’ont fait comprendre que je me trompais de chemin, qu’il fallait que je me remette dedans et que ce n’était pas le bon Warmed qu’on était en train de voir. J’ai écouté leurs conseils, ceux de mes agents aussi, ça fait du bien parfois d’entendre qu’on fait de la merde. Il faut savoir se le dire quand c’est le cas. J’ai décidé de changer d’attitude et je suis content maintenant.

 

Il paraît que tu étais très nerveux sur le terrain plus jeune. Comment exprimais-tu cette nervosité ? 

Ce n’est pas très loin tout ça, c’est récent, c’était encore le cas quand je jouais avec la réserve de Rennes. J’étais très mauvais joueur. Dès que je perdais ou que ça n’allait pas pour moi, je réagissais directement, je me braquais. C’est encore présent en moi, mais beaucoup moins. Ça m’a permis de me construire. J’ai réussi à gommer tout ce qui était inutile pour mon foot : toujours aller parler à l’arbitre, toujours réclamer… C’est mieux de garder ça en soi et de le mettre dans le prochain duel ou sur le prochain ballon. C’est une meilleure chose pour l’équipe et pour moi-même. 

J’ai réussi à gommer tout ce qui était inutile pour mon foot : toujours aller parler à l’arbitre, toujours réclamer… C’est mieux de garder ça en soi et de le mettre dans le prochain duel ou sur le prochain ballon.

Tu faisais quoi concrètement, ça pouvait aller jusqu’aux insultes ? 

Non, insulter c’est un grand mot. Je pouvais m’embrouiller fort avec l’arbitre ou même me prendre la tête avec un coéquipier à l’entraînement. Ça a dû arriver une ou deux fois que ça en vienne aux mains… C’est bien que ce soit terminé tout ça. 

Tu avais même été convoqué devant la commission de discipline quand tu étais en U13 à l’US Saint-Méen (Ille-et-Vilaine). Tu t’en souviens ? 

Je m’en souviens. (Rires.) Par contre, c’était un malentendu. Je m’étais embrouillé avec l’arbitre, et il pensait que je lui avais fait un doigt d’honneur, ce qui n’était pas du tout le cas. J’avais seulement fait un geste de la main. Ils m’ont emmené devant une commission composée d’arbitres dans un bureau à Rennes. J’ai dû m’expliquer devant eux, c’est très bizarre à cet âge-là. (Il se marre.) Il y a aussi eu des discussions et des convocations plus tard avec des entraîneurs ou Landry Chauvin au Stade rennais. Ils m’ont aidé à me canaliser et m’ont fait comprendre que c’était mauvais pour moi. Je les remercie pour ça aujourd’hui. 

 

Tu as joué ton premier match avec les pros à 21 ans. Ce n’était pas trop frustrant pour toi à une époque où les jeunes veulent jouer très tôt ? 

Je n’ai pas brûlé les étapes. Ceux qui ont beaucoup de talent ont peut-être appris moins de choses, et c’est leur talent qui leur a permis d’arriver plus vite plus haut. Je voyais des personnes de mon âge signer pro, c’est sûr que c’est frustrant. Pourtant, j’étais souvent surclassé plus jeune, mais mon nom n’arrivait jamais pour les contrats à venir. On n’a pas tous le même chemin, ça m’a fait comprendre que je devais travailler un peu plus, car je n’avais pas ce petit truc pour signer pro tout de suite. 

On n’a pas tous le même chemin, ça m’a fait comprendre que je devais travailler un peu plus car je n’avais pas ce petit truc pour signer pro tout de suite.

C’est aussi pour cette raison que tu as continué les études après le bac en passant un BTS gestion et unités commerciales ? 

Non, ça n’avait rien à voir avec le foot, c’était plus pour moi. J’étais encore chez ma mère, je ne voulais pas aller à l’entraînement, rentrer chez moi et ne rien faire. C’était pour faire quelque chose d’autre que du foot et avoir un bac+2, c’est toujours un truc qui pourra me servir plus tard après ma carrière. 

Tu signes ton premier contrat pro en juin 2020, mais seulement pour un an avec deux années en option. Tu étais content ou frustré ? 

À la base, ça devait être trois ans, comme Lorenz (Assignon). Finalement, ça a été un an plus deux. Quelques semaines plus tôt, j’avais eu une petite altercation avec Denis Arnaud, le directeur du centre de formation, après un match contre la TA Rennes où je m’étais embrouillé avec l’arbitre, le coach adverse et un peu tout le monde. Le club estimait que je ne méritais pas les trois ans sur le coup, ils voulaient que je sois capable de montrer que je pouvais être pro dans mon attitude. J’étais frustré, mais je savais que c’était de ma faute et j’ai pris ce qu’on me proposait. 

Qu’est-ce qui fait que le centre de formation du SRFC forme autant de joueurs qui réussissent à performer au haut niveau ? 

Déjà, c’est un club qui attire les jeunes talents. Quand on voit tous les noms qui sortent du centre, ça montre qu’il y a une place importante accordée aux jeunes. Les meilleurs de chaque génération pensent à venir à Rennes. Ils laissent aussi du temps pour l’apprentissage et pour grandir, ça aide. Personnellement, j’estime que si je n’avais pas été au sein de cette génération 2000 avec autant de talents, je n’aurais pas été aussi prêt. Cette génération m’a marqué. 

Ton coach en N3, Romain Ferrier, nous disait qu’ils avaient voulu te faire jouer au milieu de terrain dans ta dernière année de formation. Qu’est-ce que ça a apporté à ton jeu ? 

Quand on est au milieu, on doit s’orienter différemment, regarder autour de nous, c’est un poste qui oblige à être plus mobile et à courir beaucoup plus. Ça m’a aidé physiquement, car je n’étais pas très endurant, j’ai gagné en coffre. Dans ma visibilité et les duels, aussi, parce qu’il y a plus de densité au milieu et ça permet de s’améliorer techniquement. 

Tu as montré des vraies qualités de relance depuis un an et demi. Qu’est-ce que tu préfères entre un beau tacle glissé et une belle passe qui va casser une ligne ? 

(Rires.) Ça dépend du contexte. C’est vrai que j’adore faire des belles passes, mais s’il faut tacler, je peux le faire sans souci. Casser des lignes avec une passe, c’est sûrement ce que j’aime le plus dans mon jeu. Et encore, je dois m’améliorer sur mes longues passes aériennes, ce n’est pas du 100%. Ces passes font du bien à l’équipe et permettent d’apporter le danger dans le camp adverse.

 

Qu’est-ce que ça fait de jouer devant Steve Mandanda ? 

Ça fait du bien. C’est quelqu’un de très rassurant, il prend de la place sur le terrain comme dans le vestiaire. Dans les moments durs, il va nous faire du bien en parlant. Son expérience nous oblige à l’écouter. 

Beaucoup de jeunes sont pressés de partir à l’étranger et tu vas fêter tes 23 ans le mois prochain. Tu es un enfant de Villejean, un quartier de Rennes, ça peut jouer dans ton envie de rester encore un peu au club ? 

Je vis à Rennes depuis 11 ou 12 ans, bien sûr que ça va jouer dans mes décisions. Pour l’instant, je n’ai la tête qu’au Stade rennais, où j’ai la confiance du coach. Je n’ai pas encore fait tout ce que j’avais à faire ici, je me vois encore rester un peu. Je n’ai même pas fait une saison entière cette année, je ne vais pas commencer à penser à partir ailleurs. 

Tu penses quand même aussi un peu à l’équipe de France Espoirs avec l’Euro à venir en juin. Ce groupe peut le gagner, non ? 

Vu le vivier, il y a moyen. C’est normal de viser la victoire. Maintenant, il y a le talent, et ce qu’on montre sur le terrain, à nous de travailler là-dessus. Ce serait ma première compétition internationale, je suis excité et déterminé à bien bosser en club pour que le coach m’appelle pour cet Euro. 

Tu as été approché par les Comores avant la dernière CAN, sans y répondre favorablement. Les Bleus, c’est un rêve et un objectif ? 

Avec les origines de mon père, je peux aller avec les Comores, mais je n’ai pas encore pensé à faire ce choix. Pour l’instant, je suis avec les Espoirs. Les Bleus, c’est un rêve pour tout joueur français. Mais il y a beaucoup de défenseurs de grande classe actuellement, à moi de me différencier et de montrer mes qualités pour pouvoir y prétendre un jour. Si ça doit arriver, ce sera magique, sinon, ce n’est pas pour autant que je me prendrais la tête. Je ne me presse pas et je prends le temps de construire ma carrière.

JO : l’important n’est ni de gagner ni de participer

Propos recueillis par Clément Gavard

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