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Wang Shuang, prophète hors son pays
Ce samedi (15 heures), la Chine commence sa Coupe du monde à Rennes face à un très gros morceau : l’Allemagne, quatrième du dernier Mondial. Pour espérer tirer leur épingle du jeu, les Roses d’acier peuvent compter sur leur meilleure ambassadrice : Wang Shuang.
Lionel Messi a de la chance. Partout dans le monde, on lui trouve des équivalents féminins : Estefanía Banini en Argentine, Sam Kerr en Australie, Lieke Martens aux Pays-Bas, Alex Morgan aux États-Unis ou encore Wang Shuang en Chine. Pas de bol pour cette dernière, son joueur préféré, c’est Cristiano Ronaldo, dont elle apprécie particulièrement « l’engagement dans le jeu et le professionnalisme » . De toute façon, comme les autres copies supposées de la Pulga, Wang préfère qu’on la reconnaisse pour son propre nom : « Messi est un joueur extrêmement doué. Il est intelligent, rapide, peut éblouir les spectateurs et battre ses rivaux grâce à ses talents sublimes. C’est une grande star que peu de gens peuvent égaler. Je pense donc que mon surnom est un peu exagéré. »
Future déjà grande
De toute façon, toute « Lady Messi » qu’elle est, Wang Shuang n’a pas besoin de comparaison, aussi flatteuse soit-elle. Ni avec l’Argentin donc, ni avec Wen Sun, véritable légende féminine du football chinois, élue joueuse du siècle par la FIFA en l’an 2000 et qui a pris sa retraite six saisons plus tard, affichant un bilan solide de 106 buts marqués en 152 sélections avec les Roses d’acier. Wang n’en est pas encore là, mais l’attaquante semble en bonne voie pour marquer à son tour l’histoire de son sport. Sa deuxième Coupe du monde, la native de Wuhan l’attaque dans la peau d’une titulaire indiscutable qui, du haut de ses 24 ans, compte déjà 95 capes et 26 pions inscrits. Le plus important d’entre eux ? Peut-être celui marqué en mars 2016 contre la Corée du Nord et qui a envoyé la Chine aux Jeux olympiques.
Et le plus symbolique ? Incontestablement celui marqué le 16 décembre 2015 en amical face aux États-Unis. Déjà parce qu’il est venu mettre fin à une décennie de suprématie américaine sur l’Empire du milieu, mais surtout, parce qu’il a complètement ruiné les adieux d’Abby Wambach, alors sur le point de tirer sa révérence après quatorze années de bons et loyaux services envers la Team USA. Autant dire que Wang Shuang sait répondre présente malgré la pression. L’Allemagne, grandissime favorite de ce groupe B, est prévenue.
Reculer pour mieux sauter
La France, elle, l’est déjà. En tout cas pour les suiveurs de la D1 féminine, puisque Wang défend les couleurs du PSG depuis la saison dernière. Huit buts en 25 matchs, dont un en Ligue des champions contre Linköping, le premier inscrit par une Chinoise dans l’histoire de la compétition et surtout, une minasse marquée au bout de seulement dix-sept secondes de jeu face à Montpellier, l’attaquante a enfin réussi le pari d’une aventure loin de chez elle, après un premier essai non concluant en Corée du Sud en 2013. C’est d’ailleurs aujourd’hui la seule de la liste des 23 de Jia Xiuquan à évoluer hors de la mère patrie. De quoi lui assurer, en plus de son image de pépite des terrains, celui d’une ambassadrice de choix pour tout le football chinois.
Pour preuve, lors de la venue du PSG à Shenzhen pour disputer le Trophée des champions, l’annonce de sa signature dans le club parisien a reçu davantage d’écho que la présence de Neymar et consorts en Chine, et ce, malgré le lobbying de la LFP pour y implanter la Ligue 1. Élue joueuse asiatique de l’année 2018, Wang Shuang sait que son transfert à Paris est un excellent moyen de préparer la Coupe du monde, en se confrontant au jeu à l’européenne, plus physique et plus intense que celui pratiqué en Chine, de son propre aveu. Cela suffira-t-il pour s’extraire du groupe B ? Élément de réponse à Rennes, ce samedi contre l’Allemagne. Avant de jouer (presque) à domicile au Parc des Princes contre l’Afrique du Sud le 13 juin prochain.
@neymarjr et notre nouvelle joueuse du @PSG_Feminines Wang Shuang #PSGAsiaTour pic.twitter.com/RR9iroPuq2
— PSG Féminines (@PSG_Feminines) 3 août 2018
Par Julien Duez
Propos de SW recueillis par l’agence Xinhua, L'Équipe et FIFA.com.