- Premier League
- J26
- Watford-Chelsea (4-1)
Vole comme le papillon, pique comme le frelon
Coulé à Stamford Bridge mercredi dernier face à Bournemouth (0-3), Chelsea a reçu lundi soir une deuxième baffe consécutive à Watford (1-4) qui était jusqu'ici la plus mauvaise équipe de Premier League à domicile. Drôle de bordel.
« Vas-y cogne, mon gars, cogne. » Drôle de premier combat mené lundi soir par Javi Gracia à Vicarage Road : quinze jours après le débarquement de Marco Silva à la suite des bisbilles en interne et une énième défaite du côté de Leicester (0-2), l’entraîneur espagnol de 47 ans s’est avancé pour la première fois devant sa nouvelle famille, et ce, alors que se présentait face à lui Chelsea. Chelsea, mais quel Chelsea ? La question posée était avant tout celle-ci à l’heure d’enfiler sa serviette et on a vu : lundi soir, on a retrouvé le Chelsea des dernières semaines, celui qui s’est écroulé au retour d’une première mi-temps pourtant maîtrisée à l’Emirates Stadium en demi-finale de FA Cup le 24 janvier dernier, celui aussi qui s’est fait secouer sans broncher au Bridge face à Bournemouth la semaine dernière (0-3). Cette fois, que s’est-il passé ? Une nouvelle fois privé d’Álvaro Morata, Antonio Conte a décidé de repartir, malgré l’arrivée d’Olivier Giroud – qui a quand même connu sa première demi-heure avec les Blues –, avec un trio inoffensif Pedro-Willian-Hazard où le Belge, installé en pointe, a été le seul membre de son équipe à s’agiter correctement.
Bakayoko dans le rouge
Sinon, Chelsea s’est sabordé : Tiémoué Bakayoko a probablement livré la pire première demi-heure d’un joueur de Premier League cette saison en multipliant les pertes de balle au milieu face à, une nouvelle fois, un excellent Abdoulaye Doucouré (près de 70 ballons touchés, trois interceptions, sept ballons récupérés, deux passes décisives, ndlr), avant de se faire expulser sur deux jaunes logiques ; David Luiz, de retour dans le onze pour la première fois depuis fin octobre, s’est noyé et a prouvé que le jeune Andreas Christensen est déjà indispensable à l’équilibre d’une équipe en perdition ; et Conte, lui, est tombé dans la bourrasque. Car oui, c’est une nouvelle fois du coach italien qu’il va être question, lui qui affirme encore tout fort que ses dirigeants croient en lui, mais qui a tendance à volontairement oublier qu’à Chelsea, un coach peut être aussi rapidement grillé qu’une cigarette, aussi brillant soit-il.
Kanté n’est qu’un homme, pas une machine
Aujourd’hui, Chelsea est plus que jamais dans une position délicate, et ce, alors qu’une double confrontation face au Barça en C1 se profile. C’est une situation globale, une histoire de confiance, de physiques usés et d’automatismes perdus. Plus que jamais, sans Matić parti à Manchester United l’été dernier, N’Golo Kanté est seul à tenir la barre et cela nous rappelle que le génial milieu français n’est qu’un homme, pas une machine. Bakayoko n’a pas les épaules pour assumer un tel héritage, ce n’était pas une surprise, c’est désormais une confirmation. Détail de la bataille qu’il ne faut pas mettre de côté : la performance de Watford, pire équipe à domicile de Premier League au coup d’envoi malgré de beaux coups face aux gros (Liverpool, Arsenal, Tottenham), avec laquelle Javi Gracia vient donc de connaître son premier succès. Grâce à un 3-4-3 parfaitement aiguisé, où la paire Capoue-Doucouré a brillé, tout comme Deulofeu, arrivé en prêt du Barça il y a quelques jours et qui a marqué son premier but chez les Hornets, et Richarlison, une nouvelle fois très bon. Ce succès permet à Vicarage Road de respirer, mais aussi aux frelons londoniens de prendre leur revanche sur un match aller amer (2-4) . Et ce soir, la piqûre laisse Conte au bord de l’œdème : « J’essaie de faire mon job. Si cela suffit, ok. Sinon, ils peuvent prendre leur décision. » Retour de sablier.
Résultats et classement de Premier League Retrouvez toute l’actualité de la Premier LeaguePar Maxime Brigand