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Voilà pourquoi le Bayer Leverkusen va passer
Victorieux du match aller sur le score de 1-0, le Bayer Leverkusen n'est pas vraiment considéré comme un favori à quelques heures de fouler la pelouse de l'Atlético Madrid. Et pourtant, plus que jamais, le Bayer possède de sacrés arguments en sa faveur pour enfin dépasser les 8es de finale de la compétition, ce qu'il n'a pas fait depuis... 2002.
Parce qu’ils sont en pleine bourre
Après un début de saison impressionnant, Leverkusen était gentiment revenu dans le rang au point de finir 2e d’un groupe de Ligue des champions pourtant à sa portée. Mais depuis mi-février, la « Werkself » est de nouveau en pleine bourre. Depuis leur victoire étriquée au tableau d’affichage, mais large sur le terrain contre l’Atlético, les hommes de Roger Schmidt n’ont plus perdu un match. Cinq matchs consécutifs sans défaite, voici le joli bilan du Bayer sur un mois. Il y a bien eu ce match de Pokal bien galère contre Kaiserslautern (victoire 2-0 a.p.), mais dans l’ensemble, Leverkusen n’a pas tremblé, et a même impressionné sur ses deux derniers matchs en collant sept buts (avec cinq buteurs différents). Le Bayer n’a évidemment pas rencontré que des cadors, loin de là, mais pour se mettre en confiance, rien de mieux qu’une belle série surtout lorsqu’on est un club connu pour son irrégularité.
Parce que l’Atlético est loin d’être en pleine bourre
« Je ne crois pas que l’Atlético soit dans une mauvaise passe. Ils ont battu le Real Madrid il n’y a pas longtemps, et ils auraient pu gagner contre l’Espanyol dimanche dernier alors qu’ils étaient à 10 » , a déclaré lundi Roger Schmidt, sans doute pour ne pas paraître trop confiant ou assuré. Car si on y regarde de plus près, il n’est pas nécessairement faux d’affirmer que l’Atlético connaît une période compliquée. Depuis la « presque manita » contre le Real mi-février, les hommes de Diego Simeone calent, avec une seule victoire en six matchs. Certes, le club de la capitale n’a pas beaucoup perdu, mais il a enchaîné trois matchs nuls, dont deux face à des concurrents directs au podium : le FC Séville et Valence. Pour ce match retour, Simeone devra en plus composer sans Godín ni Tiago, suspendus. La meilleure chance du Bayer est peut-être encore d’attendre une défaillance de l’Atlético.
Parce que le Bayer possède enfin un entraîneur costaud
Roger Schmidt, arrivé cet été sur les bords du Rhin après deux saisons au Red Bull Salzbourg, a son idée bien à lui du football avec un jeu qui repose sur un gros pressing, la verticalité et la rapidité offensive. Une idée qui n’a rien de révolutionnaire, bien évidemment, mais à laquelle il tient. Or à Leverkusen, cela faisait un moment qu’on n’avait pas croisé un entraîneur avec un schéma tactique bien défini. Cette saison, le Bayer ne gagne pas toujours, loin de là, mais montre presque systématiquement quelque chose. Conséquence directe, Roger Schmidt compte un nouveau fan depuis son retour en Allemagne en la personne de Pep Guardiola. « J’aime énormément le jeu du Bayer Leverkusen. Les joueurs adhèrent complètement au projet de Roger Schmidt. Je pense que son arrivée en Allemagne est une très bonne chose pour la Bundesliga » a lâché le coach du Bayern en décembre dernier. Ce mardi soir, Roger Schmidt compte bien appliquer la méthode qu’il a fait sienne. « Nous ne voulons pas garder le 1-0 du match aller, nous voudrons attaquer tôt dans le match. (…) Nous devons casser l’ambiance au Vicente-Calderón. » Si ses hommes prennent à la gorge les joueurs de l’Atlético comme au match aller, ça devrait rouler.
Parce qu’Hakan Çalhanoğlu sera sur le terrain
Si jamais Simeone, après deux buts, décide de fermer boutique et de jouer la montre en mettant tout le monde derrière, le Turc, déjà buteur au match aller, pourra toujours faire sauter la banque de cette manière :
Parce que la lose s’arrête toujours à un moment (sauf lorsqu’on s’appelle le Stade rennais)
Leverkusen ne gagne jamais rien, ok. Leverkusen n’a pas de supporters (même si la BayArena remplit à près de 90%), ok. Mais Leverkusen a un jour fait rêver l’Europe entière en sortant de la C1 Liverpool et Manchester United et en faisant jeu égal avec le Real Madrid en finale. Le Bayer a vu passer dans ses rangs Wörns, Ballack, Zé Roberto, Ramelow, Berbatov, Schürrle et tant d’autres gars avec du talent plein les pattes. À un moment, ce club va finir par gagner des titres – du moins des matchs importants. Cette saison, la « Werkself » possède l’effectif et l’entraîneur pour aller loin. Et surtout pour être l’équipe frisson de cette Ligue des champions. Les hommes de Roger Schmidt ne sont pas favoris. Malgré un superbe match aller, personne ne les voit passer. C’est ça la dure vie du Bayer Leverkusen : ne jamais être pris au sérieux. À eux de changer tout ça ce mardi soir, et de redevenir ce club qui a fait rêver l’Europe il y a 13 ans. Pour ne plus être appelé, au moins pour quelques mois, Neverkusen.
Par Sophie Serbini