- Liga
- Hercules Alicante
Vive le Roi Trezeguet !
Après dix ans passés à Turin, David Trezeguet a atterri à Alicante, où il pourra se délecter des centres d'Olivier Thomert. L'occasion de rendre un hommage au Roi David, qu'on ne connaît finalement pas si bien que ça de ce côté-ci des Alpes.
« Notre duo est celui qui a inscrit le plus de buts dans l’histoire de la Juventus, plus que Charles et Sivori -deux immenses champions- et c’est est une grande fierté pour nous deux, tu le sais » . L’hommage est signé de l’éternel capitaine de la Juve, Alessandro Del Piero. Pas n’importe qui donc. Ces louanges, adressées à David Trezeguet le lendemain de son départ pour Alicante, en disent long sur la trace laissée par le buteur franco-argentin dans le Piémont. Ses stats ? 171 buts en 309 matchs. Tout simplement exceptionnelles, quand on sait qu’il ne tire jamais les coup-francs et que très rarement les penaltys (on comprend pourquoi). C’est bien simple, sur les quinze dernières années, seuls Van Nistelrooy et Ronaldo (le vrai) affichent une moyenne supérieure à son ratio de 0,55 but par match.
David Trezeguet peut partir tranquille. Tant pis pour la Ligue des Champions -le seul titre qui manque à son palmarès-, ce n’est de toute façon pas cette saison que les Bianconeri auraient pu prétendre à la victoire finale – puisqu’ils ne la jouent pas. Il n’a effectivement plus grand-chose à faire à la Juve, qui se prépare une saison de transition, pour être optimiste. Le double champion d’Europe, en chantier, doit tourner la page. Ne pouvant décemment pas se séparer de Del Piero, c’était à Trezeguet de mettre les voiles. Direction Herculès Alicante, le choix du cœur. Non pas qu’il aime particulièrement le club, mais par amour pour sa femme, originaire de la ville, il a décidé de s’offrir une préretraite sur la côte espagnole. Pas idiot, quand on a 33 ans. Heureusement que sa femme ne vient pas de Sochaux…
Sportivement, c’est évidemment le promu espagnol qui fait la bonne affaire. Trezeguet a résilié son contrat à un an de son terme et s’est donc envolé gratos pour l’Espagne. Et on peut penser que ce n’est pas cher payé pour un mec qui va claquer ses 15 calots au bas mot, si toutefois son corps le laisse tranquille. Vu son style de jeu -j’attends le ballon dans la zone de vérité, et je me charge du reste-, on peut penser qu’il a encore trois saisons minimum dans les jambes. Ce n’est pas comme si on lui demandait de multiplier les sprints…
On l’avait quitté un feutre Veleda à la main, en train d’expliquer aux caméras de Canal comment il aimerait être employé en Equipe de France. Mais la France n’aime pas les renards de surface. Il n’y a qu’à voir le profil des attaquants qui sortent tour à tour des centres de formation pour comprendre que le moule façonné par la DTN ne convient pas à Trezeguet. On préfère des mecs “qui prennent la profondeur”, pour ne pas dire des sprinteurs aux pieds carrés. La France du foot ne comprendra donc jamais le Roi David. La preuve, elle croit que son but le plus important en Bleu fut celui de la finale de l’Euro 2000, face à l’Italie -un match dont l’issue ne laissait plus aucun doute dès lors que Wiltord avait égalisé. Alors que c’est bien évidemment son but inscrit face à l’Islande huit mois plus tôt qu’il faut retenir, sans lequel la bande à Lemerre serait restée à Paris. Un but sale, mais un but quand même. Comme ceux qu’il a toujours marqués.
Par