- Mondial
- Espagne/Portugal (1-0)
Viva Villa
L'Espagne a dominé dominé dominé un Portugal qui n'attendait que ça pour jouer le contre. N'y parvenant pas, ils ont dû se découvrir. Et l'Espagne a enfin pu concrétiser, et l'emporter.
C’est simple. L’Espagne a la balle, le Portugal contre. La Roja, comme à son habitude, combine bien mais n’arrive pas à trouver de solutions dans les vingt-cinq derniers mètres. Impossible de rentrer dans la surface adverse, d’autant que Torres est toujours un peu emprunté. Reste la frappe de loin, de Xavi, d’iIniesta… Heureusement Xabi Alono a une bonne frappe. Les Portugais défendent groupés, serrés, disciplinés et jouent leurs coups à fond. Leurs offensives sont plus rares, mais aussi plus tranchantes. La vitesse de Simao ou Ronaldo peut mettre à mal l’arrière-garde espagnole. Leur force de frappe(s) aussi, gros coup-franc de Cristiano Ronaldo, le Jabulani flotte bien, mais Casillas parvient tout de même à s’en sortir.
Autour de Busquets, pourtant clairement un peu juste pour diriger la manœuvre, l’Espagne s’installe dans le camp portugais. Un peu trop même. Du coup, ils n’ont pas assez d’espaces devant eux, ni de terrain pour prendre de la vitesse. Les Portugais, eux, ont bien moins le ballon certes, mais bien plus d’espaces à exploiter. Défendre et guetter le contre, ça leur va bien. Eux qui n’ont toujours pas encaissé de but dans cette coupe du monde sont confortables avec le scénario de la rencontre et laissent volontiers l’Espagne en sur-possession de la balle. Au pressing, Tiago, Raul Meireles et Pepe s’en donnent à cœur joie. Du bel ouvrage. Et plus le temps va passer, plus les Espagnols vont commencer à flipper. Surtout que le Portugal ressemble un peu à une équipe de José Mourinho…
Le match suit tranquillement son cours. Reste à savoir qui va marquer le premier, l’Espagne sur une attaque placée, ou le Portugal en contre ? L’Espagne continue de dominer, et le Portugal de bien la bloquer. Aussi, le ballon se retrouve trop souvent dans les pieds des seuls joueurs espagnols qui ont un peu d’espace pour manœuvrer : le milieu défensif ou les latéraux. Problème, Busquets, Ramos et l’affreux Capdevilla ne sont pas les plus à même de percer une défense ou de faire la passe qui tue. Ce match ressemble fortement au Espagne-Italie du dernier Euro.
Nouveau contre portugais, Hugo Almeida passe Pique et centre, détourné par Puyol, le ballon a bien failli tromper Casillas. C’est l’heure de jeu, soit le moment où le Portugal décide d’entrer un peu en action. Ils s’avancent davantage dans le camp espagnol. Au lieu d’attaquer à deux, ils s’y mettent maintenant à trois, quatre. Logiquement, ils se découvrent donc un peu plus. Mais l’Espagne n’en profite pas. Enfin pas tout de suite.
Les entraîneurs réorganisent Danny (belles tresses) pour Hugo Almeida. Ronaldo va donc finir en pointe. Côté catalan, pardon espagnol, Torres (qui n’est toujours pas entré dans sa coupe du monde, cannibalisé par Villa) cède sa place à Llorente. Qui s’illustre d’entrée par une tête (sur un centre de Ramos) mais le ballon est trop sur Eduardo, le très bon portier portugais. C’est ensuite Villa (définitivement trop fort) qui place une bonne frappe, à côté. Mais sur une nouvelle attaque, les Espagnols parviennent enfin à déstabiliser l’axe guesh, et Iniesta fixe, sert Villa un peu sur la gauche et le néo-Barcelonais, en deux temps, ouvre le score. L’Espagne a fait le plus dur. Le Portugal est sorti à peine dix minutes, et doit déjà le regretter. On va voir ce qu’il a dans le ventre.
Ben pas grand chose. Aucune réaction ou presque des hommes de Queiroz. Leur capacité de réaction est aussi faible que décevante. Et comme Queiroz empile les attaquants au lieu d’essayer de remporter la bataille du milieu, que l’Espagne n’en finit pas de contrôler… Tant pis pour le Portugal. Ils avaient pourtant un plan (bétonner et contrer), et ont eu le malheur de s’en détourner un tant soit peu, mais suffisamment pour laisser l’Espagne en profiter. Une Espagne qui a montré qu’elle pouvait tenir la balle, combiner à loisir au sein du milieu adverse, mais déjà moins dans les derniers mètres. Heureusement, il y a David Villa.
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