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Viva España ?

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Viva España ?

Ils étaient beaux, ils étaient rouges et ils sentaient bon le sable chaud. L'Espagne allait convertir le tricot de ballon en machine à gagner. Mais l'Espagne n'a tenu que la moitié de sa promesse. La victoire ? oui. Le beau jeu ? non. Alors l'Espagne 2010 : bon plan ou arnaque ?

« Si je suis aussi ému c’est parce que je joue en sélection depuis 10 ans. J’y ai vécu des moments très difficiles comme le Mondial de 2002 (élimination contre la Corée en ¼, ndrl) ou l’Euro au Portugal (élimination au premier tour). Maintenant, je peux partir à la retraite tranquille » . Casillas a pleuré mais San Iker part avec la coupe et Sara Carbonero. L’Espagne en a fini avec la malédiction. 46 millions d’habitants, 12 Champion’s, 11 UEFA, 6 Supercoupes et 5 Intercontinentales. L’Espagne des clubs a plus gagné que n’importe qui. Mais l’Espagne en sélection, c’était le summum de la lose. En remportant le mondial 2010, la génération Casillas vient de corriger une erreur historique. L’Espagne a découvert le Nouveau Monde, celui de la gagne.

On s’est moqué de « Bambi » (The Guardian, après la défaite contre la Suisse), on a ri de l’inefficacité de Torres et on s’est gaussé de toutes ces occasions perdues. La terreur des défenses, c’était l’Argentine avec son insensé système à quatre attaquants en ligne. Mais l’Argentine n’a cadré que 5 frappes par match, l’Espagne 9. L’Allemagne, c’était la gloire du collectif et l’avènement d’un nouveau football venu du froid. Mais c’est l’Espagne qui a le plus combiné : 3800 passes (soit presque 700 passes par match) contre 1000 de moins aux teutons. Le football c’est quand même un sport collectif dont l’objectif est de gagner par un but d’écart. Pour info, la savate n’en est qu’une variante.

On peut continuer à dire que l’Allemagne est plus prometteuse, que la Hollande c’est quand même l’autre pays du football, que les Etats-Unis c’est le top du hip-hop et que Xavi ça vaut quand même pas Sneidjer et ses coups de pattes dans le vent. Mais l’équipe la plus crainte et la plus attendue de tout le mondial c’était l’Espagne, pas la Hollande. Même les allemands ont eu les foies et un peu de respect aussi. « Même l’Allemagne a du changer son style de jeu contre nous, fanfaronne Xavi. On leur faisait peur. Ca se voyait non seulement à leur façon de jouer mais aussi à leur façon de nous regarder » . Pour la première fois de l’histoire, l’Espagne a fait peur à quelqu’un d’autre qu’à elle-même. C’est déjà pas mal.

Le foot vu de la Hollande

Après sept matchs à jouer contre des murs, à prendre des tacles par derrière (134, soit 20 par match) à s’acharner à construire de loin et à produire (un peu) de jeu, la Roja a gagné son mondial à coup de défense en ligne, de pressing au milieu et de Toque défensif – bon, et au prix de quelques décisions arbitrales litigieuses. En bon Cruyffiens, les lutins barcelonais savaient bien que la meilleure défense c’est la conservation du ballon. Selon le théoricien, pour éviter d’être pris en contre, une possession ne peut se terminer que par un but ou un six-mètres. C’est simple le foot, vu de la Hollande.

Sauf qu’on a le droit de penser que gagner un Mondial en ne marquant que 8 buts, c’est une honte. Les espagnols ont même fait pire que les italiens de 2006 (12 marqués, 2 encaissés) ou que les brésiliens de 1994 (11 plantés, 3 encaissés). Jamais un champion du monde n’avait aussi peu planté avant de soulever l’or. Avant le Mondial, on allait voir ce qu’on allait voir. Le Toque allait faire tourner les têtes et les défenses. Finalement, l’Espagne termine avec des victoires à l’arrache, en prolongations, 8 misérables pions et la meilleure défense du tournoi. Un comble pour le futbol: l’Espagne, c’est l’Allemagne.
Le sage et son doigt

Mais à mesure que les choses sérieuses se sont présentées, Del Bosque a eu l’intelligence d’utiliser toutes les variables disponibles pour surprendre. Tandis que le bloc défensif ibérique se solidifiait davantage – même si les Hollandais ont ouvert quelques brèches en finale entre Piqué et Puyol -, le mauvais rendement de Torres, lui, a permis de rendre le système moins rigide. Exemple : l’Espagne bloque contre le mur portugais. Torres ne parvient pas à fixer Carvalho et Alves dans l’axe. Llorente entre, fixe, et but de Villa. En demi-finale, Pedro fout le bazar sur l’aile droite allemande pour éviter les montées assassines de Lahm. Et hop, les allemands. En finale, Fabregas se glisse entre Van Bommel et De Jong. Et hop, une passe décisive pour Iniesta. Le Toque ? Quand le sage montre l’étoile, les imbéciles regardent son doigt.

Thibaud Leplat, à Madrid

Griezmann, comme un poisson dans l’Atlético

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