- Ligue 1
- J8
- Rennes-PSG (1-3)
Vitinha, retour à l’équilibre
Après trois matchs joués avec seulement deux milieux – pour une seule victoire –, Paris était de retour en 4-3-3 à Rennes. Malgré sa position volontairement haute sur le terrain, Vitinha apporte un certain équilibre à la bande de Luis Enrique.
Luis Enrique avait beau avoir clamé jusque dans la zone mixte de St James’ Park que son choix d’aligner quatre attaquants face à Newcastle puis de ne pas toucher à son système en cours de match était le bon, sa composition d’équipe quatre jours plus tard à Rennes ressemblait à un aveu du contraire. Pour défier les Rouge et Noir, le technicien espagnol a relancé un trio qui a tenu la barque de l’entrejeu tout au long du début de saison, avec Vitinha de retour dans le XI. Si cette marche arrière – et la prestation positive des Parisiens – ne signe pas l’arrêt de mort du 4-2-4 pour un PSG qui se cherche encore, elle interroge forcément sur l’avenir tactique du club de la capitale.
Le missile est lancé
Depuis les premières minutes de la saison, le milieu de terrain de ce Paris Saint-Germain nouvelle version attire de nombreux regards. Marco Verratti parti, Manuel Ugarte justement loué pour ses premières prestations au pied de la tour Eiffel ou encore Warren Zaïre-Emery et sa précocité bluffante se sont retrouvés au cœur de l’attention. Troisième larron de cet entrejeu, Vitinha n’aura pourtant pas du tout été en reste, très à l’aise dans cette position haute sur le terrain côté gauche réclamée par Luis Enrique pour assurer la largeur de son équipe et offrir davantage de liberté à Kylian Mbappé. C’est d’ailleurs dans cette optique que l’ancien coach du Barça a tenté de refiler ce rôle à un pur ailier, Barcola ou Kolo Muani lors des derniers matchs.
Rayonnant à Lyon ou contre le Borussia Dortmund, Vitinha avait pourtant largement autant réussi son début de saison que l’an passé, quand son entente avec Marco Verratti avait sauté aux yeux dès son arrivée, avant que sa confiance ne s’étiole au fil de la saison. Le voilà désormais à même de jouer un rôle majeur dans la construction du jeu parisien, débarrassé des remontrances de certains. Ses 62 ballons touchés sur la pelouse du Roazhon Park, accompagnés de deux passes clés et d’une belle solidité au duel (5 remportés sur 7) l’illustrent parfaitement. Sans compter qu’il est désormais libre de tenter sa chance depuis l’extérieur de la surface, un crédit accordé à bien peu de milieux rouge et bleu ces dernières saisons et une arme supplémentaire à l’arsenal des siens, comme il l’a démontré ce dimanche soir.
En équilibre
Si les Parisiens n’ont pas souhaité s’étendre sur le débat tactique qui agite leurs dernières sorties, à l’image d’Achraf Hakimi, cette victoire en Bretagne fait obligatoirement pencher la balance en faveur d’un milieu à trois. « On a gagné des matchs en 4-2-4 (une victoire en trois matchs, NDLR), mais c’est bien de changer de système de temps en temps », balayait par exemple le latéral marocain au micro de Prime Vidéo. Surtout lorsque l’on a le profil parfaitement adapté pour ce troisième bonhomme, quatrième attaquant de par son placement sur certaines séquences. Sans hésiter à venir compenser plus bas, évitant à Ugarte et Zaïre-Emery de passer une saison entière à devoir lutter à deux contre trois voire quatre joueurs, tout en étant obligés de faire des miracles à la relance pour trouver une ligne de quatre trop figée.
Questionné par Prime Vidéo sur ce fameux « équilibre » si important pour son équipe, Luis Enrique s’est d’abord marré. Avant de botter (à nouveau) en touche : « Comme toujours, on a toujours de l’équilibre. Onze joueurs offensifs et onze joueurs défensifs, c’est la clé. C’est ce qu’on essaie de créer. » « On a plusieurs manières de jouer et c’est important d’avoir beaucoup de solutions dans l’effectif. On est heureux d’avoir cette qualité de joueurs et de systèmes », a pour sa part savouré le Portugais devant les médias, sans beaucoup plus se mouiller. La question est désormais de savoir quelle nouvelle idée tactique va germer dans le cerveau de Luis Enrique pour inventer quelque chose contre Strasbourg après la trêve. Une seule certitude : Vitinha y jouera forcément un rôle, lui qui est en train de se tricoter patiemment une étoffe de titulaire à Paris.
Par Tom Binet