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Vite, reprends-toi vilain Villa !

Par Florian Lefèvre
4 minutes
Vite, reprends-toi vilain Villa !

Plus dure sera la chute. De l’avènement de la Premier League en 1992 jusqu’en 2015-16, Aston Villa a toujours été un pensionnaire de l’élite. À la rue la saison passée, le club de Birmingham se retrouve aujourd’hui 19e de Championship malgré 50 millions de livres dépensées au mercato estival. Steve Bruce a été appelé à la rescousse.

Supporter Aston Villa nécessite un sens de l’humour aiguisé. C’est ce qu’a confié un jour le bassiste du groupe de rock Editors, originaire de Birmingham. Pour ceux qui avaient des doutes, la saison passée a de quoi les convaincre. Les Villans ont vécu un calvaire, un vrai : 17 points en 38 journées avec seulement trois victoires au compteur, empêtrés en position de lanterne rouge d’octobre à mai, et de loin la pire attaque et la pire défense du championnat. Ce qui n’a pas empêché l’homme d’affaires chinois Tony Xia d’afficher des ambitions débordantes quand il a repris le club relégué en Championship au printemps dernier. « J’espère que dans cinq ans, les gens parleront d’Aston Villa comme d’un top club du niveau du Real Madrid ou de Barcelone » , a osé le nouveau boss. Sauf que quelques mois plus tard, le vainqueur de la Coupe des clubs champions 82 paraît toujours aussi loin de retrouver ses titres de noblesse.

Bataille de Bannockburn et déclin progressif

Entre les résultats pourris, les entraîneurs qui défilent – Tim Sherwood, Rémi Garde, Eric Black – et les dirigeants qui se barrent – le directeur sportif, Hendrik Almstadt, le directeur général, Tom Fox –, « la saison dernière nous a affectés, c’est sûr » , reconnaît l’international béninois Rudy Gestede. L’ancien propriétaire Randy Lerner a même comparé l’exercice 2015-16 des Villans à la raclée reçue par les Anglais lors de la bataille de Bannockburn, pendant la première guerre d’indépendance écossaise (1296-1328). Plus qu’une saison noire à oublier, le club doit se relever de quatre, cinq années de stratégie à vue dudit Randy Lerner. De là à se retrouver cette saison dix-neuvième (sur vingt-quatre équipes) de Championship après onze matchs et aller chercher un énième entraîneur ?

L’homme de la reconstruction devait s’appeler Roberto Di Matteo. Comme Aston Villa, le coach présente une C1 au palmarès. Rappel : l’Italien a débuté dans le métier en se faisant lourder au bout d’une saison à Milton Keynes Dons. Idem plus tard à Schalke 04. Et lorsqu’entre-temps, il est parvenu à hisser West Bromwich en Premier League, il a giclé dès l’hiver suivant. À Aston Villa, son passage aura duré… 124 jours. Le couperet est tombé lundi 3 octobre, deux jours après la défaite 2-0 à Preston North End. « On savait que le coach était sous pression à cause des mauvais résultats, mais en même temps, on n’a rien vu venir. On a tous été surpris qu’il se fasse éjecter si vite. Ce n’est pas un bon signe » , juge Rudy Gestede, plutôt utilisé en tant que joker depuis le début du championnat.

Des fins de match qui font mal

En revanche, chez les forumeurs de Heroes and Villains, l’un des principaux fanzines du club, le choix de virer Di Matteo aussi rapidement fait l’unanimité. Sur le banc des Lions, le technicien n’a jamais trouvé la bonne formule et a encore moins été capable d’apporter les solutions en cours de match. Contre Huddersfield, Nottingham, Brentford et Barnsley, Villa a craqué dans les dernières minutes. Résultat : une seule victoire en onze rencontres. Un bilan faiblard, mais Rudy Gestede fait dans l’optimisme : « Au vu du contenu de nos prestations, on devrait être en haut du classement. » Car cet été, Villa s’est outillé en attaque en recrutant Ross McCormack (ex-Fulham) et Jonathan Kodjia (ex-Bristol) – 39 pions à eux deux la saison passée en Championship. Au total, environ 50 millions de livres ont été dépensés au mercato estival par l’ambitieux Dr Tony Xia !

Redresser la barre, c’est donc la mission de Steve Bruce, fraîchement présenté à Villa Park. Un coach qui a fait monter Hull City la saison passée. Un coach, aussi, qui connaît bien les West Midlands pour avoir joué (1996-98) et entraîné (2001-07) à Birmingham City, le grand rival des Villans. Malgré un manque certain au milieu de terrain, l’ancien Mancunien dispose d’un effectif largement capable de batailler pour les barrages d’accession. Après tout, il reste trente-cinq journées. Voire un peu plus si affinités.

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Par Florian Lefèvre

Propos de Rudy Gestede recueillis par FL, ceux de Tony Xia rapportés par la BBC

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