- Mondial
- 1/2
- Allemagne/Espagne (0-1)
Visca España !
La Seleccion jouait le match « le plus important de son histoire » (Marca). Compte-Rendu en direct du fond de l'Andalousie.
« C’est comme ça qu’on joue au foot au Paradis » . L’équipe d’Espagne est en finale et s’enflammer est la moindre des choses pour le quotidien As. Pour Del Bosque, la gagne c’est la marque de fabrique. Du coup, lui, il nous sert tout le contraire: « les victoires doivent se célébrer avec modération et froideur. Notre responsabilité est maintenant de trouver un point d’équilibre et de ne pas nous aveugler (sic) par ce que nous venons de faire, mais plutôt penser à ce qui nous attend : le plus beau » . La Moustache, c’est toujours un peu ringard mais ça rappelle à toute l’Espagne qu’arriver en finale c’est bien, mais pas encore top. L’Espagne vient (encore) de s’imposer 1-0. Sur corner, en plus. A Alcala de los Gazules, on n’en revient toujours pas.
Il faut dire que l’Allemagne, à côté du Paraguay et du Chili, c’est de la choucroute garnie. Même Capdevilla s’est régalé: « le foot européen, on préfère » . Le mondial espagnol a basculé avec un but inespéré de Villa au bout d’un quart d’heure contre le Chili lors du troisième match de poule. Les espagnols ne touchaient pas une bille. Mais à ce moment précis, le réalisme est devenu une valeur espagnole. Le Paraguay a ensuite fait les frais d’une mentalité différente où le Toque n’était plus qu’un amuse-touriste en ballade à cheval en Andalousie. L’Espagne en Afrique du Sud c’est la gagne, rien que la gagne. Si l’Espagne a battu la meilleure équipe du Mondial en demie, c’est parce qu’elle a pris des coups en quart et qu’elle a gagné à l’arrache en huitième. Il a fallu attendre 2010 pour que les espagnols comprennent que pour gagner un mondial, il fallait avoir le goût de la souffrance.
Barça (+ invités) Vs Reste du monde
« L’Espagne c’est la meilleure équipe du monde » reconnaît le brave Joaquim Löw, le match à peine terminé. Mais Löw s’est trompé. La meilleure équipe du monde ce n’est pas l’Espagne, c’est le Barça (et un peu le Real aussi). Sur 11 joueurs, seul Capdevilla n’est ni culé, ni merengue. Avec 7 culés sur 11, il ne manquait plus que Pep et ses costards ajustés pour nous rappeler le Camp Nou. Ce qui est drôle pendant ce mondial, c’est que Marca peut se palucher sur Xavi et Iniesta, sans se soucier du qu’en-dira-t’on. Même Sergio Ramos en profite : « celui-là il ne joue bien qu’avec les types du Barça » crie Inigo, madridiste de cœur, accroché à sa CruzCampo. Transparent toute la saison au Real, Sergio est monstrueux sur sa bande droite depuis trois matchs. Le fait-il exprès ?
« La Hollande c’est du bidon » analyse très finement Juan Carlos, tenancier d’un drôle de troquet au milieu d’un village aux façades blanches. A Alcala de los Gazules (50 kilomètres au nord de Cadix), il n’y a rien à part du jambon, des chevaux et des bistrots: « La spécialité de la région c’est le chômage et la sieste » . 40% de chômeurs et 40 degrés à l’ombre donnent le temps de peaufiner son maquillage, de déplier les drapeaux sang et or et de peaufiner ses arguments. « Robben et Sneidjer n’ont pas la moitié du talent de Xavi et Iniesta » reprend le taulier. Car, après tout, « le Barça c’est l’Espagne, non ? » . Amen.
Thibaud Leplat, perdu à Alcala de los Gazules
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