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Virginie Ramé : « Ce n’est pas un rapport sexuel qui va tout gâcher »

Propos recueillis par Mathias Edwards
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Virginie Ramé a suivi Ulrich en Belgique lors de l'Euro 2000, et surtout en Corée du Sud lors de Coupe du monde 2002. Une dernière expérience à douze heures de vol de la France, qui lui permet de deviner ce qui attend les compagnes des Bleus au Brésil : beaucoup de visites, peu de temps avec leur chéri, et pas mal de batailles d'ego.

Comment s’était organisé le déplacement des femmes des joueurs de l’équipe de France en Corée, en 2002 ?

Quarante-huit heures après que Roger Lemerre a donné sa liste des vingt-trois, la Fédération nous a donné les dates auxquelles nous allions partir à Séoul. Les joueurs, eux, étaient partis un mois à l’avance, contrairement à ce qu’il se passe cette année. Nous les avions rejoints pendant quinze jours durant la compétition. Il y avait douze heures de vol, c’était forcément plus compliqué que pendant l’Euro 2000 en Belgique, où nous avions simplement pris le train pour Bruges. C’était très bien organisé, nous étions logées dans un très bel hôtel de Séoul, avec les journalistes, à cinq ou six kilomètres de celui des joueurs.

Vous voyiez votre mari souvent pendant la compétition ?

Un jour et demi par semaine, il me semble.

Et que faisiez-vous le reste du temps ?

J’étais avec les autres femmes de joueurs. Nous avions des activités organisées par la Fédération pour que l’on ne s’ennuie pas. Mais je l’ai un peu mal vécu. Ce n’était pas que les Coréens étaient désagréables ou que l’équipe de France était nulle, mais c’est quand même un pays particulier. J’aurais préféré partir au Brésil ! En Corée, on ne vit pas de la même manière. Les gens sont très respectueux, ce qui est bien sympathique, et ils ont beaucoup de choses à visiter, mais ils ont une façon d’évoluer totalement différente. Nous, la discipline, on connaît moins. Là-bas, ils sont une centaine à attendre le bus bien assis, bon bah nous, on passe devant tout le monde, comme en France. C’était drôle. Et quand vous arrivez à l’aéroport, vous voyez des gens qui portent tous des masques. On se demandait s’ils avaient la grippe aviaire. Là-bas, les femmes se couvrent les mains et le visage, et portent un parasol, parce que la couche d’ozone est percée au-dessus de Séoul. Et nous, en les voyant, on se demandait ce que l’on allait attraper comme maladie.
Dans ce milieu, les femmes sont menées par la carrière de leur mari. Et les moins intelligentes se font passer pour ce qu’elles ne sont pas

Comment est l’ambiance, entre femmes de joueurs ?

Je venais d’accoucher, donc je n’étais pas très en forme. Et puis j’avais quatre ans de vécu en équipe de France de moins que la plupart des autres, qui s’étaient connues en 1998 et qui étaient très soudées. Donc ce n’était pas facile pour moi de me faire une place. Et puis si on a toutes eu la même éducation, il y en a qui ont oublié leurs classiques. Moi, j’arrivais d’Angers, tandis qu’elles, elles venaient du Real. Donc on ne vivait pas dans le même monde, même si on faisait partie d’une même équipe. On est comme les joueurs, tout va bien lorsqu’on gagne, mais en cas de défaite, les défauts apparaissent. Et c’est là que la superficialité de certaines peut ressortir. C’est comme partout, il y a les femmes intelligentes et les femmes bêtes. Dans ce milieu, les femmes sont menées par la carrière de leur mari. Et les moins intelligentes se font passer pour ce qu’elles ne sont pas.

Pour certaines, femme de footballeur est un métier à part entière ?

Bien sûr. Quand j’en entends certaines dire qu’elles rêvaient depuis toute petite d’épouser un footballeur, j’ai envie de leur mettre des claques. Ce n’est pas un métier, on épouse quelqu’un par amour, pas par intérêt.

Quels sont les sujets de discussion entre femmes de joueurs ?

On parle beaucoup des enfants, parce qu’on en a toutes. Même si c’est un milieu un peu bling-bling, j’ai apprécié certains moments. Et j’ai appris, parce qu’on ne vit pas toutes les mêmes choses. Ce qui est particulier, c’est que nous vivons ensemble, nous faisons partie de la même équipe, nous partageons les mêmes objectifs, mais nous n’avons pas la même vie en dehors de la compétition. Certaines n’ont pas envie de travailler, tandis que d’autres, comme moi, refusent de vivre au crochet de leur mari.

La FFF vous avait alloué un personnel dédié, pour s’occuper de vous ?

Non, pas du tout, nous prenions le bus comme tout le monde pour faire nos visites organisées par l’agence de voyage. Sans être particulièrement bichonnées, nous étions bien, comme lors d’un voyage organisé classique. Et vous savez bien que si les femmes sont bien, les joueurs sont bien, c’est comme partout !

Lors de vos journées avec vote mari, vous faisiez quoi ?

On se baladait dans le parc du Sheraton. Les joueurs n’avaient absolument pas le droit de sortir.

Vous aviez des consignes du staff, concernant les relations intimes ?

Pas du tout ! Et puis ce débat qui revient lors de chaque compétition est limite déplacé, c’est uniquement pour faire du buzz. Il faut laisser les joueurs tranquilles, il n’y a pas de règle. Une Coupe du monde, c’est important, mais ce n’est pas un rapport sexuel avec leur femme qui va tout gâcher. Parfois, ils feraient même mieux de nous voir plus souvent au lieu de rester mal rasés pendant toute la compétition. Et cette histoire d’influx nerveux, c’est des conneries. Et quand vous jouez une Coupe du monde, vous pensez surtout à la gagner, pas à autre chose.

Quand la compétition se passe mal pour les joueurs, comme ce fut le cas en Corée, est-ce que cela influe sur l’ambiance dans le groupe des femmes ?

Pas du tout, et je vous assure que l’ambiance chez les garçons était compliquée. Les femmes sont toujours restées soudées, grâce à celles de la génération 98.

Vous parliez de foot entre vous ?

Avec celles qui aiment ça, oui. Nous parlions de nos expériences, même si la mienne est un peu mini, vu que je n’ai connu que les Girondins. Après, s’il y a une concurrence entre deux joueurs, soit leurs femmes sont très copines, soit elles ne se parlent pas. Entre femmes de gardiens, les rapports étaient bons parce que la hiérarchie était claire, même si nous avions eu quelques petites altercations au départ, parce que j’ai du caractère.

Les rapports sont hiérarchisés comme sur le terrain, avec les femmes de titulaires au-dessus des femmes de remplaçants ?

Pas forcément, il y a certaines femmes de remplaçants qui étaient leaders. Par contre, il y a un respect pour les anciennes, on ne se parle pas toutes de la même manière. Et puis il y en a certaines qui n’ont pas inventé l’eau tiède. Mais oui, en général, les leaders du groupe de femmes sont les épouses des leaders sur le terrain. Ce que j’aurais aimé, cela aurait d’être accueillie par les anciennes comme je l’ai été à Bordeaux. Et comme je l’ai fait par la suite pour les nouvelles. Pour l’harmonie chez les garçons, c’est bien de savoir que leurs femmes s’entendent bien.
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Propos recueillis par Mathias Edwards

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