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Violence dans les stades de Ligue 1 : un jour, une bagarre

Par Nicolas Kssis-Martov
Violence dans les stades de Ligue 1 : un jour, une bagarre

Les affrontements entre supporters marseillais et angevins, que quasiment personne n’avait anticipés, mercredi soir au stade Raymond-Kopa, semblent installer une terrible routine. Alors que tout le monde se réjouissait du retour du public dans les tribunes et des déplacements des « visiteurs » en parcage, pas une journée ne se déroule sans que des débordements ne défraient la chronique. Alors que faire, comme disait l’autre ?

On a le sentiment de se répéter chaque semaine. De rappeler le contexte post-Covid, des traces qu’elle a laissées dans la société et donc auprès du petit monde des tribunes. De signaler que depuis longtemps existent envahissements de terrain et heurts entre ultras ou hooligans (en séparant bien les deux). Mais il devient difficile de se contenter de balancer ces évidences, sociales ou historiques. Si effectivement, par exemple du côté de la ministre des Sports Roxana Marcineanu et dans une moindre mesure de la LFP, on semble insister davantage sur le besoin de nouer le dialogue avec les groupes, les kops ou les virages (ce qui permet l’expérimentation de l’autorisation des fumis en L2) et si l’idée de privilégier les sanctions individuelles commence à faire son petit de bout de chemin dans les têtes de nos dirigeants plutôt que les coups de massue collectifs, la multiplication quasi systématique des débordements et violences risquent d’entraîner des mesures légales ou de maintien de l’ordre beaucoup moins constructives.

Le piège de la facilité

Car il se fait entendre une autre musique. Interdire les déplacements, instaurer automatiquement les huis clos. Bref éteindre l’incendie en supprimant l’étincelle. L’expérience du passé et divers rapports parlementaires en ont pointé l’inefficacité ou les effets pervers. On sent toutefois bien à la commission de discipline de la LFP l’envie de taper désormais plus fort en imaginant intimider les futurs fauteurs de troubles et contraindre les clubs à serrer la vis. Des clubs qui semblent tiraillés entre leur problématique économique (maintenir la billetterie ouverte, d’autant plus depuis la chute dramatique des droits télé) et leur nécessité de travailler avec les forces vives qui habitent leur enceinte et font vivre leur club, valorisant aussi en retour une Ligue 1 qui en a bien besoin.

Quelque chose s’électrise en ce moment. Quelque chose qui, entre impatience, frustration et effet de mode, installe une habitude.

Parce que le drame tient dans ce paradoxe. Contrairement à ce que l’on peut entendre sur les plateaux télé, il ne s’agit pas de quelques « excités » ou de « faux supporters ». Ceux qui sont impliqués dans les événements à Nice ou à Lens en sont presque l’inverse. La plupart du temps, ils doivent même être l’exemple type de ces fans enthousiastes qui poussent leur équipe et dont on chante les louanges par ailleurs. Ils ne viennent pas au stade pour cela. Mais quelque chose s’électrise en ce moment. Quelque chose qui, entre impatience, frustration et effet de mode, installe une habitude. Il serait difficile de l’éclaircir sans une enquête de terrain général, toutefois, on doute que fermer les gradins se révèle dissuasif ou fasse retomber la tension.

Que faire ?

Face à ce contexte qui effectivement gâche non seulement la fête, mais surtout peut et va aussi gâcher des vies, comme pour ce supporter niçois condamné hier, sans parler des blessés, voire pire, il faudrait que l’ensemble du monde du foot et des pouvoirs publics arrive à se réunir, à s’écouter et trouver des solutions au lieu de se renvoyer la balle et la faute, entre les clubs et le préfet, entre les divers protagonistes des affrontements, entre la LFP et la ministre, etc. À chacun ses responsabilités et la charge de préserver un football si souvent qualifié de « populaire » (et économiquement rentable pour les pensionnaires de L1) en jouant son rôle : les groupes (par exemple pour ce qui concerne les jets d’objets sur le terrain ou vers les autres tribunes), les forces de police (sur la prévention des heurts), les clubs (dans la relation avec les divers acteurs), la ligue (en ne laissant plus les arbitres seuls face à des décisions difficiles telles qu’arrêter un match)… Cela n’empêchera pas que les choses dérapent. Cependant, les sanctions individuelles se révéleront dès lors plus légitimes et faciles à prendre et à cibler, sans avoir besoin de recourir aux peines collectives faute d’avoir su mener une politique préventive.

Dans cet article :
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