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Vinícius Júnior et Reguilón, promesses de gauche
Brillants contre le Barça en Coupe du Roi malgré la défaite (0-3), les jeunes Madrilènes Vinícius Júnior et Sergio Reguilón ont montré qu’ils représentaient le futur des Merengues à leur poste. À condition que la direction de la Maison-Blanche continue de leur laisser la possibilité de s’exprimer...
Sur le banc. C’est là où Vinícius Júnior et Sergio Reguilón ont commencé la saison au Real Madrid, et là où ils étaient censés rester. Pourtant, l’ailier brésilien de 18 ans et le latéral espagnol de 22 ans étaient titulaires pour affronter le Barça (0-3) en demi-finales retour de la Coupe du Roi mercredi, aux côtés de Sergio Ramos ou Luka Modrić. Des tauliers madrilènes censés montrer l’exemple à leurs jeunes compères ? C’est pourtant l’inverse qui s’est produit. Contre les Blaugrana, le Real n’a roulé que sur la voie gauche de l’autoroute. Celle des go fast.
Si le score final laisse penser à une correction, il ne reflétait pas la domination des joueurs de la capitale portée par ses deux bolides en première période. Cauchemar de Nélson Semedo, Vinícius Júnior a aimanté tous les ballons et tenté cinq tirs, plus haut total toutes compétitions confondues pour un joueur contre le Barça cette saison. Son exceptionnel rush de quarante mètres à la 67e minute aurait notamment mérité meilleur sort.
L’avenir ? Non, le présent
Quant à son compagnon sous-jacent de cordée Reguilón, il a souvent eu le malheur de voir ses excellents centres gâchés par ses coéquipiers. À son actif : un grand pont monstrueux sur Semedo (60e), et une tête qui aurait terminé au fond des filets si Ter Stegen ne s’appelait pas Ter Stegen (62e).
L’excellente prestation des deux virtuoses merengues n’aura fait que confirmer une tendance prégnante depuis un mois et demi : Reguilón et Vinícius Júnior ne représentent plus le futur du Real, mais déjà le présent. Du moins pour le moment… Car si l’éclosion des deux loustics doit beaucoup à leur talent, elle s’explique aussi par des circonstances favorables.
Les perdants Asensio, Isco et Marcelo
Dans le cas du Brésilien, celui qui vient d’être appelé en sélection par Tite a pris des risques calculés. L’ancien de Flamengo a lui-même fait le choix de ne pas être prêté l’été dernier, s’estimant en mesure de griller la concurrence. Pari gagné, mais autant grâce à son talent qu’en raison de la stagnation de Marco Asensio et de la mise à l’écart d’Isco.
Reguilón, lui, peut s’estimer heureux d’avoir un entraîneur nommé Santiago Solari. Si l’Argentin n’avait pas eu le jeune latéral sous ses ordres à la Castilla, qui aurait donné sa chance à un jeune boudé par Julen Lopetegui car jugé trop juste pour l’équipe première et prié de s’aguerrir par deux fois en prêt en D3 ? Là aussi, Reguilón a profité de la méforme de Marcelo à son poste et ressemble davantage à la solution court-termiste du « moins pire » qu’à un premier choix.
Virage pour Pérez
Finalement, le maintien de Vinícius Júnior et Reguilón dans la durée ne dépend pas que d’eux. Dans quasiment n’importe quel autre club que le Real, les deux jeunes hommes se seraient vus installés dans la durée. Mais l’équipe de la capitale n’a pas l’habitude de privilégier les numéros deux. Sitôt cette saison de transition achevée, les supporters du club le plus riche du monde rêvent déjà de gros coups lors du prochain mercato et d’un retour de José Mourinho sur le banc – un coach pas spécialement réputé pour sa complicité avec les jeunes talents.
Une nouvelle fois, l’avenir des promesses madrilènes semble lié aux desiderata d’un homme, Florentino Pérez, qui devra décider s’il veut poursuivre avec le modèle qui a fait le succès de son Real ou laisser le temps à ses pépites de se développer. À moins que son duo « Reguícius » ne lui laisse pas le choix.
Douglas De Graaf