- Liga
- J26
- Real Madrid-Barcelone (2-0)
Vinícius Júnior est devenu grand
Si le Real Madrid s'est imposé face au Barça (2-0) lors du Clásico au Santiago-Bernabéu et a récupéré la tête de la Liga, c'est en grande partie grâce à un homme : Vinícius Júnior. Auteur de l'ouverture du score, le Brésilien (19 ans) n'a cessé de provoquer pendant 90 minutes. Et tant pis s'il y a eu beaucoup de déchets techniques.
Vinícius Júnior est un jeune homme bien élevé. Alors, lorsque son aîné Toni Kroos lui demande d’un grand geste de partir en profondeur, le Brésilien s’exécute. Et il fait bien, puisque trois secondes plus tard, il récupère le cuir envoyé par l’Allemand, avant de s’en aller battre Marc-André ter Stegen grâce à l’aide de Gerard Piqué qui contre sa frappe. Une ouverture du score en guise de record, puisqu’il permet à Vinícius Júnior de devenir à 19 ans et 233 jours le plus jeune buteur d’un Clásico au XXIe siècle. Dépassant un certain Lionel Messi. Costaud. Présent en tribunes, Cristiano Ronaldo n’a pas pu s’empêcher d’applaudir le pion du Brésilien qui le lui a bien rendu en imitant sa célébration. Une passation de pouvoir ?
Dans les pas de Neymar
Alors non, Vinícius Júnior n’est pas encore mûr pour être le nouveau Cristiano Ronaldo, même si son arrivée à Madrid coïncide avec le départ du Portugais. La direction du Real Madrid, qui n’a pas hésité à lâcher 45 millions d’euros à Flamengo pour récupérer le joyau brésilien, a surtout comme idée de ne pas rater le prochain Neymar, après avoir manqué le vrai de peu. C’est pour cela, que dès qu’un ailier brésilien fait parler de lui au pays de Pelé, les Merengues n’hésitent pas une seconde à sortir le chéquier, comme cela a été le cas pour Vinícius Júnior donc, mais aussi pour Rodrygo Goes et plus récemment pour Reinier. Avec l’espoir que l’un d’eux deviendra aussi puissant que l’attaquant du Paris Saint-Germain.
Sauf que, là encore, Vinícius Júnior n’est pas encore Neymar. Il n’y a qu’à regarder son Clásico pour le comprendre. Car avant d’inscrire son pion, le natif de São Gonçalo a montré ses défauts. À savoir un manque de technique dans certains contrôles ou certaines passes, que des passements de jambes et des crochets destructeurs ne peuvent pas faire oublier. Mais surtout, un manque de science tactique qui fait que Vinícius Júnior fait souvent le mauvais choix. Un centre puissant alors qu’il fallait mettre le cuir en retrait, une passe en profondeur alors que Karim Benzema l’attendait dans les pieds ou encore une frappe au lieu d’une passe. Autant d’éléments qui expliquent le fait que le Brésilien ait été très peu utilisé par Zinédine Zidane lors de la première partie de saison (6 titularisations jusqu’au 18 janvier).
Vinícius, vidi, vici
Mais ça, c’était avant la blessure d’Eden Hazard, qui a mis un terme à sa saison. Mais aussi avant la baisse de régime de Rodrygo Goes, révélation du début de saison, les mauvaises performances de Lucas Vázquez et la préférence pour le golf de Gareth Bale. Résultat, Vinícius Júnior a enchaîné deux titularisations consécutives, ce qui ne lui était plus arrivé depuis mars dernier, face à Manchester City en Ligue des champions et contre le Barça lors du Clásico. Et lors de ces deux rencontres, Vinícius Júnior a été le joueur le plus remuant malgré une bonne dose de déchets techniques dans le dernier geste. Pas étonnant, tant l’ancien de Flamengo aime provoquer balle au pied ou en utilisant sa vitesse. Une volonté d’aller toujours vers l’avant et de faire mal à l’adversaire qui permet au Real Madrid de mettre en danger l’équipe adverse, quand bien même le jeu des Merengues est stérile.
Une chose est sûre : Zinédine Zidane est heureux de voir son diamant brut enfin décisif : « Les efforts de Vinicius ont payé et pas seulement en ce qui concerne l’attaque. Il a beaucoup défendu aussi. Il a marqué un but très important pour nous, mais aussi très important pour lui. » Ne reste plus qu’à inscrire un doublé à l’Etihad Stadium pour donner la qualification au Real Madrid en Ligue des champions, et Vinícius Júnior pourra définitivement être adopté par les supporters.
Par Steven Oliveira