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Vincenzo Italiano, le maestro de Florence

Par Tristan Pubert

En l’espace de deux ans, Vincenzo Italiano est parvenu à hisser la Fiorentina en finale de Coupe d’Italie et de Ligue Europa Conférence. Des résultats probants qui se caractérisent par une philosophie ambitieuse. Mourir pour ses idées, l’Italien en a fait son mot d’ordre depuis la quatrième division italienne.

Vincenzo Italiano, le maestro de Florence

Au même titre que Gian Piero Gasperini, Roberto De Zerbi ou encore plus récemment Raffaele Palladino, Vincenzo Italiano fait partie de ces tacticiens apportant un bol d’air frais au football transalpin. Celui qui développe un football offensif et intense, finalement aux antipodes des traditions tactiques de la Botte. « Les tacticiens comme lui révolutionnent notre football et prouvent que l’on peut gagner sans faire le catenaccio », résumait de la meilleure des manières Gasperini, « un des modèles » de l’intéressé. Installé sur le banc de la Fiorentina depuis bientôt deux piges, l’ancien milieu de terrain n’a jamais dérogé à ses principes et voit son travail récompensé avec cette finale de Coupe d’Italie face à l’Inter de Simone Inzaghi, ce qui sera une véritable opposition de style. Une identité de jeu que le Mister développe depuis ses débuts dans la profession, en quatrième division.

L’histoire débute à l’été 2017 à Arzignano, modeste bourgade de 25 000 âmes située en Vénétie, plus précisément devant une pâtisserie. « Je me présente à lui, je lui parle de notre projet et je lui demande de ne parler à personne de cette discussion. Il m’a donné sa parole, j’ai compris alors que c’était l’homme de la situation » , se remémore Mattia Sefarini à la Gazzetta dello Sport. Le directeur sportif du FC Arzignano, alors pensionnaire de Serie D, est tombé sous le charme du divin chauve. Si Vincenzo Italiano n’a aucune idée de qui est ce jeune homme de 25 ans, ce dernier le connaît déjà par cœur, lui qui n’a cessé de l’observer alors que le néo-tacticien dirigeait Vigontina San Paolo, club de la même poule qu’Arzignano en Serie D. Seulement 56 kilomètres séparent les deux patelins, Mattia en profite alors pour multiplier les allers-retours, carnet de notes sous le coude : « Même si Vincenzo n’a pas forcément obtenu de bons résultats (son équipe descendra au niveau régional à l’issue de la saison 2016-2017, NDLR), j’ai été séduit par le football qu’il développait. Je l’ai observé au moins huit fois avant cette fameuse rencontre devant la pâtisserie. À la suite de ce rendez-vous, j’ai immédiatement appelé notre président pour l’informer que c’était le bon. » Le coup de foudre. Vincenzo Italiano prend alors les commandes d’Arzignano et obtient rapidement des résultats. L’écurie des Dolomites parvient à arracher une troisième place synonyme de play-off qu’elle remportera. « Au début, il y avait au maximum 150 personnes qui assistaient à nos matchs. À la fin de saison, on était plus de 1500 » , se souvient Mattia. Mais malgré cette victoire finale, le FC Arzignano ne peut finalement pas monter à l’échelon supérieur, en raison d’une restructuration de la troisième division transalpine.

L’essentiel est ailleurs. « Vincenzo nous a fait prendre énormément de plaisir », rappelle Lino Chinese, toujours pour la Gazzetta dello Sport. Le président du club assiste aux prémices d’un futur très grand dans la profession : « Parfois, lorsque l’on menait de deux buts, je lui disais de passer à cinq derrière et de conforter le résultat. Mais il ne m’a jamais écouté, me disant toujours qu’il voulait imposer son jeu. » Après une fantastique saison en Vénétie, Vincenzo Italiano met le cap sur la Sicile (dont ses géniteurs sont originaires) et accède au monde professionnel en prenant les commandes de Trapani, alors pensionnaire de Serie C. Avec la même identité de jeu basée sur la possession, le Mister se voit récompensé par une montée en Serie B. Mais comme à Arzignano, le divin chauve réalise une prouesse et puis dit « ciao », pour de nouveaux horizons.

« Pas de limites, que de l’horizon »

À l’été 2019, le nom de Vincenzo Italiano est sur les bouches de nombreux dirigeants de Serie B. La bataille fait rage et c’est finalement le Spezia Calcio qui a le dernier mot. Le quadragénaire en profite pour amener dans sa valise M’Bala Nzola, son fidèle soldat auteur de onze pions la saison passée à Trapani. Les débuts en Ligurie sont délicats, avec cinq défaites lors des sept premières journées. Mais pas de quoi inquiéter ses hommes, séduits d’emblée par la philosophie du bonhomme : « Il est arrivé avec une idée de jeu novatrice et différente de ce qu’on avait connu auparavant. Malgré les débuts compliqués, l’équipe a toujours été derrière lui parce qu’il était convaincu et convaincant. Et ensuite, tout a fonctionné parfaitement », se remémore Claudio Terzi. L’ancien défenseur – actuellement collaborateur technique, toujours à Spezia – insiste surtout sur le côté perfectionniste de Vincenzo : « On travaillait énormément sur la possession et comment imposer son jeu face à tel adversaire. Aux entraînements, du lundi au vendredi, c’était essentiellement de la mise en place en fonction de l’équipe adverse du week-end. D’un point de vue défensif, il cherchait systématiquement à récupérer le ballon haut avec un bloc compact. Il était très minutieux et perfectionniste. »

Une fois la machine lancée, les résultats suivent. À tel point que le Spezia Calcio se voit jouer les premières places. Avec son leitmotiv « Pas de limites, que de l’horizon » qu’il affiche dans le vestiaire, Italiano parvient à obtenir une promotion historique, la première de l’histoire du club, en Serie A. « Nous voulions entrer dans l’histoire du club et nous y sommes parvenus. Je me rappelle encore les débuts compliqués, mais les garçons n’ont cessé d’y croire, et nous voilà maintenant en Serie A. Ces émotions sont fantastiques », lâchera, les larmes aux yeux, le Mister après ce match face à Frosinone.

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En Serie A, le Spezia Calcio d’Italiano ne déroge pas à ses principes. Explications du Maestro : « Pour moi, sans organisation et idées, on ne va nulle part, et c’est vrai dans la vie comme dans le football. On m’a juré qu’il était impossible de gagner en Serie D sans faire des changements à chaque match, et pourtant, à Arzignano, nous y sommes parvenus. Pareil à Trapani, en Serie C, on me disait que je ne pourrais pas gagner si je ne changeais pas mon jeu. Même chose en Serie B, mais avec Spezia, nous avons réussi l’exploit de se hisser en Serie A. Mes principes restent inchangés. Je peux vous dire que j’avais raison. » Pour sa première saison dans l’élite, le Spezia Calcio arrache son maintien (15e avec six longueurs sur la zone rouge), mais les dirigeants comprennent aussi que Vincenzo est devenu trop grand pour la maison.

Florence la belle

À l’été 2021 donc, ce dernier s’engage avec la Fiorentina, club qui ambitionne de retrouver le gratin du football transalpin et la Ligue des champions. « Italiano nous fascine, son football nous a séduits. De son côté, Vincenzo était lui aussi séduit par notre projet », lâchera Rocco Commisso lors de l’arrivée de Super Vincent en Toscane. Le propriétaire italo-américain le sait, il dispose désormais de la crème de la crème à la tête de son équipe de football.

Milenković, Igor, Bonaventura, Castrovilli, Amrabat, Ikoné, Sottil, González, l’upgrade en matière de qualité intrinsèque permet à Vincenzo Italiano d’assouvir sa vision. Pour sa première saison à la tête de la Fiorentina, il obtient une convaincante septième place, synonyme de qualification pour la Ligue Europa Conference, sept ans après la dernière campagne européenne de la Fiorentina. Mais surtout, il fait de cette Viola l’une des équipes les plus séduisantes de la Botte. « Si tu veux avoir de bons résultats, tu ne peux pas mal jouer. Bien jouer ne veut pas seulement dire faire plaisir aux spectateurs, cela se caractérise par plusieurs facteurs : être attentif et maîtriser son sujet, se montrer conquérant et pas passif, proposer quelque chose » , philosophait le tacticien florentin au Corriere dello Sport. 

« Si la Fiorentina était parvenue à garder Vlahović, elle serait sur le podium », résumait un certain Bobo Vieri. Une déclaration loin d’être infondée tant les Florentins ont connu d’importants problèmes dans le dernier geste. Un défaut depuis gommé qui a fait de cette Fiorentina une équipe conquérante, en témoigne sa série de dix victoires consécutives en avril dernier. Cerise sur la crostata, la bande à Ikoné va disputer deux finales en l’espace de trois semaines. Une surprise ? Pas vraiment selon Terzi : « Je ne suis vraiment pas surpris pour être honnête. C’est l’entraîneur qui m’a fait le plus progresser. Sa vision du football, ses idées et surtout ses compétences lui permettent d’être performant. J’étais certain que Vincenzo allait réussir à obtenir de tels résultats. » Même son de cloche pour Mattia Sefarini : « Ce qu’il réalise avec la Viola, il le faisait chez nous. Vincenzo est un petit Guardiola.  » Rien que ça.

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Propos de Claudio Terzi recueillis par TP.

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