- Ligue 2
- J33
- Chambly-Amiens (2-0)
Vincent Planté : « Tant que mon physique tient, je peux continuer à dépanner ! »
Cinq ans après son dernier match en professionnel, Vincent Planté a fait son retour sur les pelouses de Ligue 2 à 40 ans, en remplaçant Xavier Pinoteau, blessé au mollet. L'intéressé, habituellement entraîneur des gardiens de Chambly, revient sur cette renaissance totalement inattendue, alors que les quatre gardiens sont tous à l'infirmerie.
Comment te sens-tu après ton retour dans le monde professionnel ? Cela fait plaisir, même si je n’ai pas trop eu le temps de réfléchir, car tout est allé très vite. Xavier (Pinoteau, NDLR) voulait repartir, mais en remontant les marches pour aller sur le terrain, il a senti une douleur et n’a pas pu continuer. L’objectif était de conserver le score, pour ramener ces points précieux pour nous.
Pas trop de courbatures dimanche matin ? Un petit peu ! (Rires.) Rentrer à froid, sans échauffement, c’est déjà délicat, surtout lorsqu’il faut faire plusieurs longs dégagements. Physiquement, je me suis bien senti pendant la rencontre, car je m’entraîne fréquemment avec mes gardiens. À côté, je maintiens toujours ma préparation estivale, donc j’étais prêt physiquement.
Que s’est-il passé dans ta tête ?Pas grand-chose. (Rires.) Il fallait absolument tenir le score et ramener les trois points, peu importe les résultats des autres équipes. Il fallait aussi rassurer les joueurs, même si cela fait plusieurs semaines que je m’entraîne avec eux.
Quand tu as intégré le staff de Chambly en 2017 en tant qu’entraîneur des gardiens, tu t’imaginais faire ton retour sur un terrain ?Non, pas du tout. J’ai pris une licence avec le club pour dépanner la réserve ou l’équipe C. Cela m’est arrivé 4-5 fois depuis que je suis arrivé, mais je ne pensais pas du tout rejouer en pro ! Mais quand le coach fait appel à toi sur le banc, la préparation est différente.
Ce retour chez les pros, est-ce que c’est comme revenir avec son ex ?(Rires.) Je n’ai jamais vraiment quitté les terrains, car je suis tous les jours à l’entraînement. Retrouver la compétition chez les pros est bien sûr différent. On retrouve vite l’adrénaline et les rebondissements des matchs. Et puis la flamme ne s’est jamais éteinte, sinon je ne serais pas devenu entraîneur. Être coach est pire qu’être joueur, car on est tous les jours sur le terrain. J’arrive le matin à 7h30-8 heures au stade et je peux parfois repartir à 21 heures. Si je n’avais plus cette flamme, j’aurais décidé d’arrêter totalement le foot et de partir dans une nouvelle branche. Aujourd’hui, mon but n’est pas de resigner un contrat, mais de transmettre à mes gardiens tout ce que j’ai pu apprendre pendant ma carrière. Tant que mon physique tient, je peux continuer à dépanner !
On dit que la retraite d’un sportif est une petite mort : est-ce donc une renaissance ou une résurrection ?Non, car je n’ai jamais réellement perdu mes repères. Il m’arrive souvent de faire le nombre à l’entraînement comme on n’a pas de centre de formation. Nous sommes une petite structure, et les jeunes ne peuvent pas forcément s’entraîner avec nous, car ils sont à l’école ou au travail.
Tu pourrais jouer ce mardi contre Guingamp, ton ancien club… On verra comment vont évoluer les blessures des uns et des autres. Simon (Pontdemé, le numéro 1, NDLR) pourrait revenir, il faudra voir s’il peut tenir sa place. Aujourd’hui, je me prépare plus comme un joueur, notamment au niveau de la récupération.
Si tu t’étais foiré, est-ce que ça aurait pu te mettre en délicatesse par rapport aux gardiens que tu entraînes ?À partir du moment où je m’entraîne avec eux, il y a toujours du chambrage. C’est le lot des anciens quand on s’entraîne avec des plus jeunes. C’est de bonne guerre.
Propos recueillis par Analie Simon