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Vincent Planté : «Écrire notre propre page d’histoire du Red Star»
Après une honorable défaite contre le LOSC (2-0) en match amical au Touquet, Vincent Planté revient sur les raisons qui l'ont poussé à quitter Guingamp et s'engager avec le Red Star, en National. Entre des jeunes fougueux et du jeu à l'africaine, le gardien audonien nous parle surtout seconde chance.
Vous venez tout juste de signer au Red Star. Comment vous vous sentez ?Bien. Une bonne intégration. Un peu de frustration puisque dans les matchs amicaux que l’on a joué, on n’a toujours pas gagné. Mais le principal, c’était l’adaptation.
Bien accueilli, donc ?Ouais. J’avais la chance de connaître quelques anciens, quelques joueurs qui viennent d’arriver comme moi, puisqu’on s’était déjà affrontés sur le terrain : Julien Ielsch, Kevin Lefaix, Romuald Marie. Et puis on est partis en stage à La Clusaz très rapidement, donc on a vite fait connaissance. C’est de bon augure.
Pourquoi avoir accepté de signer au Red Star et de descendre d’une division ?D’une part, parce que Fabrice Bertone (responsable de la cellule recrutement du club) et le président Haddad m’ont convaincu par leur discours. Et quand l’entraîneur vous tient le même discours par la suite, c’est un gage de qualité. D’autre part, j’ai eu une mauvaise surprise en partant en vacances, puisque le club (l’EA Guingamp) ne comptait plus sur moi, donc j’ai dû trouver un nouveau challenge sportif. Je l’ai trouvé. Maintenant, à moi de le nourrir.
C’est quoi, le discours du club ?La montée dans deux ans. Le président met beaucoup de moyens pour y arriver, de nouveaux joueurs sont arrivés. Des gars qui ont fait leur place dans le milieu pro et des jeunes fougueux qui poussent derrière et qui apprennent très vite.
Des jeunes fougueux ?Oui, enfin, je parle de talent. On a beaucoup de joueurs qui n’ont pas connu le monde professionnel et qui ont envie d’y toucher. Je pense à Amine (Oudrhiri), à Momo aussi (Mohamed Cissé), qui est monté dans le groupe l’année dernière. Avoir du talent en National, c’est bien, mais il faut voir à l’étage au-dessus. On a pu le voir pendant le match contre Lille où, même si on n’a pas été dominés, on a vu la différence : ils savent ce qu’il faut faire pour passer au-dessus. Il y en a d’autres qui sont au club depuis des années, notamment Ludovic Fardin, qui a tout connu, les montées comme les descentes. Donc pourquoi pas faire plaisir à Ludo en allant toucher ce monde professionnel ?
Est-ce que l’histoire et l’identité du club vous a poussé à signer, aussi ?C’est un club qui a une identité très forte, mais je ne vais pas vous mentir, ce n’est pas ça qui m’a motivé. Des clubs qui ont du passé, j’en ai connu : l’AS Saint-Étienne, l’AS Cannes. Le passé reste le passé, le futur c’est le futur. C’est à nous d’écrire notre propre page d’histoire du Red Star.
Vous avez parlé de mauvaise nouvelle tout à l’heure concernant votre départ de Guingamp…Bah le coach m’a convoqué et m’a simplement dit qu’il ne comptait pas sur moi la saison prochaine, alors qu’il me restait une année de contrat. Je ne vais pas dire que j’ai passé de mauvaises vacances, mais il fallait trouver un nouveau challenge. Aujourd’hui, j’ai la chance d’avoir signé ici. Surtout quand je vois le nombre de joueurs qui sont au chômage. C’est une seconde chance.
C’est pas plutôt une troisième chance, vu votre passage à Saint-Étienne ?Oui, c’est vrai. En plus, beaucoup de personnes ont cru que j’étais parti là-bas pour l’argent.
Comment les gens peuvent croire que vous signez pour l’argent alors que vous allez à Saint-Étienne ?Ah, ça, c’est une autre histoire… Non mais c’est vrai que j’ai eu des moments difficiles. Certains m’ont dit que je n’avais pas fait le bon choix. Ce n’est pas vrai, ça ne s’est juste pas passé comme je l’aurais voulu. Aujourd’hui, je me retrouve en National, plus ou moins dans le monde amateur, mais ça n’est pas quelque chose qui me dérange. Je dois peut-être passer par là pour rebondir. Quand je vois qu’on critique des Lloris ou des Mandanda, forcément, je ne suis pas à l’abri.
Que pensez-vous du recrutement du Red Star ?Très actif et très intéressant. Le club est à la hauteur de ses ambitions sur les deux ans. Mais attention, ce n’est pas parce que le club a pris des « noms » que ça va être facile pour autant. On va être attendus un peu partout.
Vous avez conscience d’être le gros coup mercato des Audoniens ?Oui, en quelque sorte, mais ça n’est pas ce que je cherchais.
Les autres « grosses » signatures, Lefaix, Ben Amor, Ricca, vous pouvez nous en parler ?Kevin (Lefaix), il me fait penser à un ancien collègue à moi : Sébastien Mazure. Toujours dans les bons coups, toujours à faire les appels, attiré par le but. Mais en même temps très altruiste. Anthony (Ricca), c’est un mec que j’ai appris à connaître hors terrain et qui va nous apporter sa vision du jeu et sa technique. Son expérience en Grèce, aussi, va être un atout pour nous. Après, Karim (Ben Amor), c’est un bloc… C’est vraiment le jeu à la « Coupe d’Afrique des nations » . C’est viril, dur sur l’homme. Faut lui laisser un peu le temps, ce n’est pas facile, mais il finira par nous faire du bien dans la saison. Il y a vraiment beaucoup de bons mecs dans ce groupe. Voire que des bons mecs.
Avec votre expérience, vous allez faire figure de paternel du groupe ?J’ai déjà assez de trois enfants à la maison, je ne vais pas en plus m’en farcir vingt ! (rires) Il y a aussi Samuel Allegro qui est là…
Vous allez le soulager ?Non, pas forcément, on a tous notre importance. On sera plus là pour être les relais du coach. Même si le coach, quand il a des choses à dire, il se gêne pas pour le faire.
Il passe des soufflantes, un peu, Fournier ?Ah bah c’est normal, c’est lui le patron. Maintenant, depuis le début de la saison, il n’a pas eu besoin, il a dit les choses calmement. Après, connaissant le caractère du gars quand il était joueur… (rires) Comme Pat Colleter, hein, d’ailleurs ! Mais à partir du moment où on fait ce qu’il dit, ça devrait bien se passer.
Pour le moment, les matchs de préparation ne donnent pas entière satisfaction : deux nuls, une défaite.On est encore en préparation. Et avec cette chaleur qui nous est tombée dessus, ça a été lourd. Après, nos erreurs relèvent surtout d’un manque de concentration. À part un contre Reims, tous nos buts pris l’ont été sur coup de pied arrêté. On a joué deux clubs de Ligue 1 et on n’a pas été mis en danger. Ça reste des matchs sérieux, appliqués. On ne va pas dire qu’on aborde sereinement le début de saison parce qu’on attaque par un gros morceau (le RC Strasbourg). Même si ça monte de CFA, ça reste un gros morceau.
Même si l’objectif est la montée dans deux ans, vous pensez être taillés pour la montée à la fin de la saison ?D’abord, on va essayer de se maintenir le plus vite possible, c’est le premier souhait du président. Après, on va essayer de construire un groupe, quelque chose de grand et pourquoi pas se retrouver dans les trois premières places ? L’objectif, c’est la montée dans deux ans, mais si on monte avec un an d’avance, on ne va pas dire au quatrième « non non, vas-y, je te laisse la place ! »
Propos recueillis par Matthieu Rostac