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Vincent Koziello : « Pour le carnaval de Cologne, j’étais en Zorro »

Propos recueillis par Andrea Chazy
7 minutes
Vincent Koziello : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Pour le carnaval de Cologne, j&rsquo;étais en Zorro<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Son départ pour Cologne a surpris tout le monde, sauf lui. Insatisfait de son temps de jeu à Nice, Vincent Koziello a rallié l'Allemagne pour amorcer un nouveau cycle dans sa carrière de joueur, mais aussi d'homme. Un nouveau cycle qui a pris une bonne tournure ce week-end avec une première titularisation et un premier but lors de la victoire à Leipzig (1-2).

Comment s’est déroulé ton transfert à Cologne ?J’ai compris que, durant cette deuxième partie de saison, j’allais moins jouer à Nice. J’avais vraiment besoin de me sentir désiré dans un club où je me sentais important. C’est pour ça que j’ai décidé de partir, et Cologne m’a convaincu.

Tu avais le sentiment de ne plus pouvoir être titulaire indiscutable à Nice ?Je n’étais pas considéré du tout comme un titulaire en puissance. C’est vrai que j’ai fait pas mal de matchs, mais c’était en début de saison. Et puis, je n’avais pas de bonnes sensations. Quand je jouais, je n’étais pas libéré et cela me frustrait énormément. J’en ai parlé avec le coach et ses adjoints, et je pense que le départ était la meilleure chose à faire, pour changer un peu d’air et retrouver ce que je savais faire.

Pourtant, lors des deux saisons précédentes, tu avais beaucoup joué, en étant même nommé parmi les meilleurs espoirs de Ligue 1 la première année… Qu’est-ce qui faisait que ça ne marchait pas cette saison ?Je ne saurais pas trop comment l’expliquer. Mais même cette saison, si on regarde les stats avec Nice sur la demi-saison, je dois avoir fait plus de quinze matchs titulaires (17 toutes compétitions confondues, dont 10 en Ligue 1, ndlr). Dans mon jeu, je ne me retrouvais pas, ce que je faisais ne me plaisait pas et ça me frustrait, surtout offensivement, lorsqu’on avait le ballon. Je savais que je pouvais faire beaucoup mieux, à l’entraînement c’était le cas d’ailleurs, mais en match j’avais du mal à me lâcher complètement. Il y avait un blocage dans ma tête que je ne saurais pas expliquer.

Ce n’était donc pas au niveau des consignes du coach, mais sur le plan personnel.C’est pour ça que j’en avais discuté avec lui et ses adjoints, pour savoir s’ils avaient déjà vu un cas comme ça dans leur carrière. Il n’y avait aucun souci sur ce qu’ils me demandaient de faire, c’est plus moi qui me mettais des freins.

À Nice, absolument tout le monde s’entendait avec tout le monde. À tel point que même les anciens qui avaient une longue carrière, comme Mathieu Bodmer, me disaient : « Un vestiaire comme celui-là, tu n’en verras pas deux dans ta carrière. »

Tu as fait une longue vidéo d’adieux aux supporters et membres du club, j’imagine que de devoir quitter Nice n’a pas été une chose facile…Bien sûr, ça a été une décision très difficile à prendre et je pense que le message est parlant à ce niveau. Je continue de suivre l’OGC Nice de très près, c’est un club qui restera toujours spécial pour moi. La banderole que les supporters ont déployée pour moi lors du match face à Saint-Étienne m’a beaucoup touché, parce que de voir que mon départ a rendu tristes les supporters autant que les personnes du club me rend fier. Cela veut dire qu’ils ont une bonne image de moi et de ce que j’ai fait.

Quel est le meilleur souvenir de ton époque niçoise ?Si je devais en garder un, je pense que c’est d’entendre la musique de la Ligue des champions au San Paolo. De pouvoir l’entendre avec le maillot de son club formateur sur la pelouse d’un stade mythique… Mais c’est vraiment s’il faut en garder un, parce qu’il y en a tellement !

Tu as côtoyé pas mal de très bons joueurs à Nice, à l’image de Balotelli, Dante, Ben Arfa, etc. Il y en avait un avec qui tu avais un feeling particulier ?Il y a eu beaucoup de joueurs expérimentés importants pour moi dans mon parcours, je pense notamment à Mathieu Bodmer et Jérémy Pied quand je venais tout juste d’arriver dans le groupe pro. Il y a eu Dante ensuite, pour son professionnalisme et son leadership dans le vestiaire. Et puis après, forcément, j’ai eu une relation particulière avec Hatem. On se trouvait vraiment facilement sur le terrain, j’ai beaucoup appris avec lui.

En parlant d’Hatem Ben Arfa, toi, tu as choisi d’aller chercher du temps de jeu cet hiver car tu ne jouais pas, alors que lui n’a peut-être pas tout fait pour se trouver un nouveau point de chute. Qu’est-ce que tu penses de sa situation ?Je suis triste pour lui, et je pense qu’il l’est aussi. Je n’ai pas tout compris dans cette histoire-là. Je pense qu’il avait totalement les capacités pour s’imposer à Paris, notamment durant sa première année. Il a tenté sa chance au PSG, dans son club de cœur, et je pense qu’il aurait eu des regrets s’il ne l’avait pas fait avant la fin de sa carrière.

Tu te souviens du moment le plus drôle dans ce vestiaire niçois ?Pour être honnête, non, parce que c’est un ensemble. Absolument tout le monde s’entendait avec tout le monde. À tel point que même les anciens qui avaient une longue carrière, comme Mathieu Bodmer, me disaient : « Un vestiaire comme celui-là, tu n’en verras pas deux dans ta carrière. » Il n’y avait pas de clan. Je rigolais énormément avec Paul Baysse, Alassane Pléa, Mickaël Le Bihan… Avec Alassane, on faisait beaucoup de blagues pour embêter les autres, c’était un vestiaire génial.

Je n’irai pas jusqu’à dire que ça m’a gavé, mais je voulais être simplement considéré comme un joueur de foot comme les autres, jugé pour ce que je faisais sur le terrain. Ça m’énervait un petit peu de voir les articles commencer en permanence par « le frêle milieu de terrain niçois, bac mention très bien, etc. »

Aujourd’hui, tu es à Cologne, et c’est vrai que la destination a surpris pas mal de monde…J’ai eu quelques contacts avec d’autres clubs, mais l’élément principal au moment de choisir était que je sois important dans mon futur club. Cette année, Cologne connaît un accident de parcours, mais ce n’est pas n’importe quel club non plus en Allemagne. La Bundesliga est géniale, les stades sont remplis. Il y a 50 000 personnes à tous les matchs chez nous, à l’extérieur aussi, voire plus parce qu’il y a des stades qui sont plus gros ! (Rires.) Je suis persuadé que cette opportunité me permettra de grandir en tant que footballeur et en tant qu’homme. Rejoindre Cologne a été un choix réfléchi, et je ne veux pas que les gens pensent que c’était un choix par défaut.

Partir de France et de Nice, çe te permet aussi de te détacher de cette image de « footballeur et élève modèle » qui te colle au maillot ?Il faut dire qu’au début, cette image m’a servi parce qu’elle m’a fait connaître, les gens s’interrogeaient… Après, je n’irai pas jusqu’à dire que ça m’a gavé, mais je voulais être simplement considéré comme un joueur de foot comme les autres, jugé pour ce que je faisais sur le terrain. Ça m’énervait un petit peu de voir les articles commencer en permanence par « le frêle milieu de terrain niçois, bac mention très bien, etc. » Ça fait aussi partie de moi, je n’en ai pas honte du tout. Après, ce n’est pas la raison principale de mon départ de Nice, tout simplement parce que je n’ai jamais souffert de cette image que j’avais dans les médias.

Tu as déjà commencé à t’imprégner de la culture locale ?Ouais, j’ai pas mal visité la ville, et c’est une super ville ! En plus, je suis arrivé dans une période où c’était le carnaval. C’est un événement important qui regroupe tout le monde, et c’était génial. Tout le monde est déguisé, fait la fête ensemble sans regarder les réseaux sociaux en permanence… C’était une belle façon d’arriver ici.

Tu t’es déguisé ?Oui, le club avait organisé une soirée. Du coup, tout le monde devait se déguiser. Moi, j’étais en Zorro et, vu que je suis assez timide, me cacher derrière un masque, ça m’allait bien.

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Propos recueillis par Andrea Chazy

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