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Vincent Koziello : « Quand on est éloigné du terrain, on n'est pas vraiment footballeur »

Propos recueillis par Quentin Ballue

Candidat au trophée du meilleur espoir de Ligue 1 en 2016, Vincent Koziello a déchanté depuis qu'il a quitté Nice. Passé par Cologne, le Paris FC, Madère, Ostende et Virton, le milieu de 28 ans, aujourd'hui sans club, a rejoint le stage de l'UNFP pour remettre le pied à l'étrier. Tout juste sorti de chez le coiffeur, il s'est posé pour faire le point.

Vincent Koziello : « Quand on est éloigné du terrain, on n'est pas vraiment footballeur »

Tu n’as joué aucun match la saison dernière à Ostende. Que s’est-il passé ?

Comme depuis bientôt trois ans, j’avais des douleurs récurrentes à la hanche. J’ai fait toute la préparation et sur l’avant-dernier match, la douleur était trop importante. J’ai décidé de prendre différents avis médicaux. J’ai de la dysplasie, mes hanches sont plus courtes que la normale. Avec le sport de haut niveau, mon cartilage s’est bien abîmé sur ma hanche gauche, je n’en avais plus donc c’était os sur os. Je me suis fait opérer en février 2024, ils m’ont fait un resurfaçage en céramique. Franchement, ça m’a changé la vie. Je me sens vraiment bien aujourd’hui.

Il y a quelques jours, tu parlais de ton envie de « redevenir un vrai footballeur ». Tu avais le sentiment de ne plus l’être ?

Oui, forcément. Je sors d’une saison galère, quand on est éloigné du terrain, on n’est pas vraiment footballeur. C’est en ça que j’ai envie de redevenir un footballeur. Avec l’UNFP, je retrouve les terrains, l’ambiance des vestiaires, des contacts humains avec le staff technique, le staff médical, les médias… Je retrouve le quotidien d’un footballeur donc je ne regrette vraiment pas d’être venu ici.

La dernière image qu’on a de toi sur un terrain, c’était en octobre 2023, quand le Gym t’avait invité pour Nice-OM.

C’était une période compliquée donc ça m’avait fait du bien. Ça reste gravé en moi, je remercie encore l’OGC Nice de m’avoir invité, et aussi de m’avoir autorisé de faire ma réathlétisation chez eux. C’est ma première famille footballistique, j’ai retrouvé pas mal de monde que je connaissais.

Le club t’a tout de suite dit oui pour ta réathlétisation ?

Oui, j’ai appelé, j’ai demandé l’autorisation au directeur du centre, Manu Pires, qui a fait remonter l’information au directeur général. C’était réglé.

Cette saison blanche t’a permis de prendre du recul ? Tu as pu en profiter pour faire d’autres choses ?

J’ai commencé une formation proposée par l’UNFP, le DUGOS, un diplôme universitaire de gestionnaire des organisations sportives. J’ai validé ma première année avec, là encore, l’OGC Nice comme structure d’accueil. Depuis la fin février, je suis pas mal dans le sud de la France, avec ma famille. Dans ces moments, on essaie de s’entourer des personnes qui nous sont proches.

Tu as aidé ton père dans le jardin, comme pendant le confinement ?

Vous êtes bien informés ! Au départ, je ne pouvais pas faire grand-chose à cause de l’opération. J’ai pas mal bossé sur ma rééducation dans un premier temps, j’y allais tous les jours. Pareil dans la phase de réathlétisation, ça me faisait de grosses journées. J’ai peut-être tondu la pelouse une fois. (Rires.) Lors du confinement, j’étais vraiment à fond dedans, on avait planté un oranger, un citronnier, etc. Mais la récolte ne valait pas vraiment tous ces efforts, donc j’ai abandonné. J’ai la motivation, mais pas la main verte apparemment.

J’aime trop le football pour m’arrêter. J’aurais eu un goût d’inachevé toute ma vie. Je suis persuadé que j’ai encore des choses à faire dans le foot.

Vincent Koziello

Tu n’as jamais eu envie de jeter l’éponge au cours des quatre dernières années ?

Non, j’aime trop le foot pour ça. J’ai toujours eu cette flamme, même quand je ne jouais pas. Je ne sais pas faire autrement, dès que je suis sur un terrain, je coupe tout et je me donne à fond parce que c’est comme ça que je prends mon plaisir. Je suis un passionné. Je me suis un peu voilé la face ces trois dernières années en me disant que je n’avais pas mal, mais en fait je n’étais jamais à 100% physiquement. Je pense que ça se voyait sur le terrain. Cette opération, je la prends vraiment comme un renouveau. J’aime trop le football pour m’arrêter. J’aurais eu un goût d’inachevé toute ma vie. Je suis persuadé que j’ai encore des choses à faire dans le foot.

Tu t’es imposé très jeune en Ligue 1 à Nice. Comment tu expliques la trajectoire prise par ta carrière ?

Forcément, on a toujours une part de responsabilité. Chacun a sa carrière, il y a des bons moments, d’autres moins. Il y a aussi une part de chance. Le timing était parfait quand je suis passé à l’OGC Nice, il était un peu moins bon ailleurs. Malgré ça, je suis toujours resté respectueux des clubs avec lesquels j’ai travaillé. C’est la vie, on se bagarre tous pour essayer de faire le maximum.

Avec le recul, tu ferais les choses différemment ?

On peut toujours réécrire l’histoire. Je n’aime pas trop ces phrases, « si j’avais su, je n’aurais pas fait comme ça », « j’aurais pu faire comme ça »… Sur le moment, chaque décision que j’ai prise me semblait la meilleure pour moi, ma vie d’homme et ma vie de footballeur. Je ne regrette pas mes choix. Quand on fait le bilan, il y a des choix qui ont moins bien marché que d’autres, mais regretter, ce n’est pas ma mentalité.

Comment tu vis d’être sans contrat pour la première fois de ta carrière ?

Il y a une pression, mais je ne suis pas focalisé là-dessus. Mon objectif était vraiment de retrouver mes sensations, reprendre du plaisir sur le terrain, ce que je fais ici avec l’UNFP. On a vraiment un très bon groupe humainement, on s’aide les uns les autres. Sur le terrain ou en salle de muscu, c’est forcément rigoureux, on s’applique au maximum. Dans les moments de détente ou de récupération, ça s’amuse bien : on fait des tournois de ping-pong, des parties de Loup-Garou le soir, des Uno… Le groupe vit bien comme on dit ! C’est vraiment génial. On passe de bons moments, les entraînements et les joueurs sont de qualité. Je m’éclate dans ce stage.

 

Non, ce n’est pas un maillot du Stade de Reims. © UNFP
Non, ce n’est pas un maillot du Stade de Reims. © UNFP

Tu en avais déjà entendu parler auparavant ?

Je connaissais car certains anciens coéquipiers étaient aussi passés par là. Même en Belgique, pour ma formation, j’étais en contact avec quelqu’un de l’UNFP. Je me suis inscrit et je suis très content de la qualité de ce qui nous est proposé. Je prends vraiment du plaisir, je suis bien dans ma tête. Tout est mis à notre disposition pour qu’on soit le mieux possible. Ce stage, c’est ce qu’il me fallait dans cette situation. Je suis très content de mes résultats physiques, de la façon dont j’ai su gérer cette préparation très intense. Aujourd’hui, je me sens vraiment bien, prêt à partir. Je suis dans la forme d’un joueur de haut niveau.

Quand tu vois Cheick Traoré (FC Buzau, Roumanie) et Paul Lehoux (FC Rouen) réussir à signer un contrat, tu te dis que la sortie du tunnel est proche ?

Oui, forcément. On est content quand quelqu’un trouve quelque chose. Chacun a son chemin, je me dis que ça va arriver pour moi. J’en suis convaincu.

Tu as certaines exigences ou certaines envies ?

Je n’ai pas vraiment de critères. Mon objectif premier, c’est de redevenir un joueur de foot et de prendre du plaisir. J’ai vraiment envie de retrouver un club, un esprit d’équipe, une vie de vestiaire.

Tu serais prêt à quitter l’Europe ?

Je n’ai pas de blocage géographique. Je suis ouvert à tout, à aller voir d’autres cultures. Mais j’aimerais quand même rester en Europe.

Le mercato vient de commencer finalement, il y a eu l’Euro, le problème des droits TV en France, plein de facteurs qui font que ça prend peut-être plus de temps que ce que j’avais espéré.

Vincent Koziello

Tu as eu des contacts ?

Oui, il y a eu des prises de contact, des appels téléphoniques. Pour le moment, c’est encore calme, rien de concret, mais il y a des discussions. Le temps passe donc on peut se poser des questions, mais je ne suis pas pressé non plus. Je ne veux pas m’embarquer n’importe où, faire n’importe quoi. Je prends le temps, les discussions avancent dans le bon sens. Le mercato vient de commencer finalement, il y a eu l’Euro, le problème des droits TV en France, plein de facteurs qui font que ça prend peut-être plus de temps que ce que j’avais espéré. Je n’ai pas trop de craintes quant au fait de retrouver un club.

Tu n’as pas prévu de t’inscrire à Pôle Emploi du coup ?

Ah si, je me suis quand même inscrit. Je dois encore descendre dans le sud pour faire mon rendez-vous pour finaliser mon dossier, mais je suis inscrit. L’objectif, c’est de ne pas devoir aller plus loin !

Quel est le programme des prochains jours ? 

On joue mercredi contre Metz, samedi contre Virton et mercredi prochain face au Paris FC. On donne 45 minutes à chaque joueur à chaque fois, ça tourne comme ça. Les matchs me manquaient. L’excitation avant le coup d’envoi, le résultat, qu’il soit positif ou négatif… Je suis très content de retrouver toutes ces émotions.

Même si tu espères partir, ce que tu vis avec l’UNFP te manquera ?

Forcément. Dès qu’on a trouvé un club, on les remercie bien fort, on reste en contact mais on espère ne pas se revoir la saison prochaine ! C’est comme partout, quand ça se passe bien, on tisse des liens avec les gens plus facilement. L’UNFP et moi-même, on espère que je parte le plus tôt possible, forcément, mais ce sera aussi avec regret car je m’amuse vraiment ici.

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