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Vincent Demarconnay : « La Ligue 1 avec le PFC, ce serait un accomplissement »

Par Quentin Ballue
10 minutes
Vincent Demarconnay : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>La Ligue 1 avec le PFC, ce serait un accomplissement<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Douze ans déjà qu'il garde les cages du Paris FC. Vincent Demarconnay a tout connu, ou presque, avec le club parisien. Sauf la Ligue 1, dont les portes s’ouvriront peut-être prochainement à un PFC ambitieux. À 37 ans, le natif de Poitiers ne s’interdit rien. Ni une (deuxième) accession à l’élite, ni de prolonger le plaisir encore quelques années.

le 22/08/2020 à 19:00
Ligue 2 BKT

Tu es impatient de reprendre la compétition ?Ouais ! C’est la prépa la plus longue qu’on ait jamais connue. Déjà que normalement, on est tous impatient sur la fin de la prépa, là, comment te dire… Il y a de l’impatience, des fourmis dans les jambes de tout le monde. On envie d’y être.

Au mois d’avril, tu t’étais positionné contre une reprise de l’entraînement dès l’amorce du déconfinement en raison des conditions sanitaires. Aujourd’hui, alors que la nouvelle saison s’apprête à débuter, es-tu rassuré ?Déjà, j’étais satisfait que la saison ne reprenne pas. Je trouve qu’en France, on a eu le courage de prendre la bonne décision, en tout cas la décision la plus sage. On voit encore aujourd’hui que des équipes connaissent une prépa un peu plus difficile parce qu’il y a des cas positifs dans certaines équipes, des matchs amicaux ont été annulés un peu partout. Si on avait dû continuer le championnat, en Ligue 2, on n’avait peut-être pas les moyens de faire comme certains autres pays, une reprise avec toutes les conditions nécessaires réunies. Je pense que la bonne décision a été prise. Sur la reprise du championnat, je suis plutôt positif. On va faire en sorte que tout se passe bien, les clubs travaillent pour. Les gens sont testés régulièrement. Au PFC, on reste vigilant sur tous les gestes barrières. On se doit d’être vigilant et de se préserver, quand on est avec notre club et aussi dans notre vie privée.

Comment abordes-tu la reprise des matchs avec des supporters ?Je suis joueur, donc si c’est possible qu’il y ait des spectateurs, je suis content. Je ne suis pas à même de vraiment juger si c’est une bonne chose ou pas, si c’est prématuré ou non, parce qu’il y a des gens plus compétents que moi. En tant que joueur, je n’ai pas tous les éléments pour répondre. Mais forcément, on préfère qu’il y ait du monde dans les stades. Si les instances ont décidé que la reprise pouvait se faire avec 5000 spectateurs et éventuellement des dérogations, je trouve que c’est une bonne chose. Je fais confiance aux dirigeants pour les décisions qu’ils prennent.

Tu entames ta treizième saison au Paris FC. Tu tiens encore les comptes ?Au niveau de la saison, oui. 13, c’est assez facile à retenir. En plus on me pose souvent la question, notamment les nouveaux joueurs. Certains sont surpris, d’autres ne connaissent pas réellement mon âge. Ils pensent que j’ai 33-34 ans… Quand je leur dis que j’ai 37 ans, certains disent : « Ah ouais quand même ! », parce qu’ils ont l’impression que je ne les fais pas. Et quand je leur dis que c’est ma treizième saison au club, là, la plupart disent : « Ah ouais, c’est chaud quand même » (Rires.) C’est quelque chose d’extrêmement rare. Je suis content, je ne vois pas le temps passer. Les saisons s’enchaînent, ça défile vite.

Tu ne ressens aucune lassitude ?Non… Justement, là, on a bouffé une grosse prépa et j’ai réussi à me mettre totalement dedans. En plus, on a vécu le confinement avant, peut-être que ça a aidé à avoir encore plus envie de reprendre que les autres années. On a quand même pris du plaisir à souffrir tous ensemble, et moi le premier. Je suis content d’avoir repris les entraînements, d’avoir souffert pendant la prépa, de bien bosser. C’est toujours un plaisir d’être sur le terrain et de faire ce métier.

Tu n’as pas eu envie de quitter le club, même en 2019 après ta superbe saison ?Deux ou trois clubs se sont renseignés, mais j’avais déjà un accord avec le PFC pour prolonger dès le mois de mars. Je me sentais bien ici donc dans ma tête, c’était réglé assez rapidement. Après, il n’y a pas de club de Ligue 1 qui est venu taper à la porte, mais il n’y a eu aucune déception de ce côté-là, vraiment pas.

Si on dresse un parallèle, Demarconnay au PFC, ça ressemble un peu à Mandanda à l’OM : un gardien arrivé assez jeune au club, qui y a fait la quasi-totalité de sa carrière, avec des hauts et des bas, et qui laissera une vraie marque.Je ne connais pas bien les détails du parcours de Steve à l’OM, mais on peut peut-être trouver des similitudes. Actuellement, je crois que je suis le deuxième joueur le plus capé de l’histoire du club en nombre de matchs donc forcément, mon passage laissera une petite trace. J’espère ! C’est bien, mais ce n’est pas une fixation du tout, je suis content de vivre cette histoire avec mon club et voilà. Je n’y réfléchis pas plus que ça non plus.

C’est une possibilité que ce soit ma dernière saison, mais c’est encore trop tôt pour le dire et le savoir. Dans ma tête, ce n’est pas défini.

Tu comptes raccrocher les crampons au PFC ?C’est une possibilité. À l’heure actuelle, c’est ma dernière saison sous contrat. C’est une possibilité que ce soit ma dernière saison, mais c’est encore trop tôt pour le dire et le savoir. Dans ma tête, ce n’est pas défini. C’est peut-être ma dernière saison, mais peut-être pas. C’est pour ça que c’est vraiment une saison où je vais essayer de prendre le plus de plaisir possible et chercher à être le plus performant.

Si on revient un peu sur la saison dernière, c’était dur psychologiquement de se retrouver à jouer le maintien alors que quelques mois avant, vous finissiez quatrièmes de Ligue 2 ?En début de saison, on aspirait à autre chose qu’à jouer le maintien. Après, assez rapidement, presque dès la prépa, on a su rapidement qu’on ne pourrait pas jouer le haut de tableau comme la saison d’avant et qu’il faudrait se retrousser les manches, qu’il faudrait batailler toute l’année. Le début de saison a confirmé les craintes et on a vécu une saison compliquée, c’est clair. Quand on sort d’une bonne saison, on a tous envie de rester sur cette lancée, mais les saisons se suivent et ne se ressemblent pas. Il a fallu mettre le bleu de chauffe et tout faire pour sortir le club de sa mauvaise position au classement. Sur les deux mois et demi de la dernière partie de saison, ça a été bien mieux et ça nous a permis de nous sauver in extremis, heureusement.

Tu as été élu meilleur portier du championnat en 2019. C’est quoi ton secret pour rester aussi performant, à 37 ans ?Il n’y a pas spécialement de secret. Il faut travailler, être investi, se remettre en question en permanence. Il faut tout un tas de choses pour être performant. Après, c’est sûr qu’en vieillissant, je m’appuie peut-être plus que d’autres sur mon expérience. Mais bon, il faut bosser au quotidien. La formule, je ne sais pas. À part le travail, il n’y en a pas beaucoup.

Le club a réussi à monter en Ligue 2, et j’ai réussi à devenir, je l’espère, un bon gardien de Ligue 2. Maintenant, le club aspire à avoir des ambitions en Ligue 2, et moi aussi.

Tu as le sentiment que tu te bonifies avec le temps ?Mon histoire prouve que oui. Mon évolution a un peu suivi celle du club. J’étais longtemps en National, on est devenu un bon club de National et je suis devenu un bon gardien de National. Le club a réussi à monter en Ligue 2, et j’ai réussi à devenir, je l’espère, un bon gardien de Ligue 2. Maintenant, le club aspire à avoir des ambitions en Ligue 2, et moi aussi. Je suis la courbe, j’évolue en même temps que mon club. L’âge et le temps ont un peu moins d’effet sur nous, les gardiens. Les effets peuvent arriver un peu plus tard. Pour le moment, tout va bien, je ne me sens pas du tout usé, je me sens bien physiquement. Sur les trois ou quatre dernières saisons, je dois rater à peine un ou deux matchs par saison, ça veut dire que le physique va bien.

Mickaël Boully, entraîneur des gardiens du PFC, avait déclaré que tu serais capable de jouer jusqu’à 42 ans. Il a raison ?Je ne sais pas si je pourrais aller jusqu’à 42 ans (Rires.) À chaque fois que je donne mon âge, il y a souvent le Gigi Buffon qui arrive pas très loin derrière, parce que c’est un peu la référence en matière de longévité, même si ça fait quelques années qu’il est numéro deux. Je ne ferme aucune possibilité de faire durer le plaisir encore quelques années si tout se passe bien. Je me laisse cette possibilité. Après, même Buffon fait saison après saison. Quand on arrive à cet âge-là, c’est difficile de dire : « Ouais, je vais jouer jusqu’à 40 ans, jusqu’à 42 ans, etc. » On va déjà faire cette saison, voir comment elle se passe, et on verra après. Je ne me fixe pas de limite de ce côté-là, on verra bien. Si je peux jouer et prendre du plaisir à faire ce métier là encore quelques années, je ne vais pas me gêner !

Avec une si longue carrière derrière toi, qu’est-ce qu’il te reste à accomplir ?Avec mon histoire avec le PFC, le plus beau serait de réussir à monter en Ligue 1. Ce serait une forme d’accomplissement. Jouer en Ligue 1, faire au moins un match en Ligue 1 avec le PFC, ce serait quelque chose d’assez exceptionnel. Il ne me reste peut-être que ça à faire avec le PFC.

Quand on voit que le club se développe, tu as le sentiment que les choses vont dans le bon sens par rapport à une éventuelle montée en Ligue 1 ?Ça fait déjà deux ans que de l’intérieur, je sens que le projet du club prend forme. Déjà avec le nouveau centre d’entraînement, qui est sorti de terre il y a quelque temps. Étape après étape, le projet du PFC grandit, il s’épaissit. Là, on a vu que le Bahreïn est rentré au capital. Je ne sais plus la somme qui a été mise en avant, je crois que c’est cinq millions. Les cinq millions ne vont pas à l’équipe professionnelle, ça va dans le global, dans la structuration du club. De l’intérieur, on voit que le club évolue. Cet été, je trouve qu’on a eu un recrutement de qualité. C’est intéressant sur le papier, il faudra le valider sur le terrain. On voit que le projet avance, c’est ça le plus important. C’est agréable de faire partie de ce projet-là, d’autant plus pour moi qui suis là depuis très longtemps.

Et la Ligue 1, vous l’avez déjà atteinte avec le PFC. Mais sur Football Manager (Rires.) En fait, j’ai même déjà une montée en Ligue 1 à mon actif, en vrai ! Avec Le Mans, quand j’avais 21 ans, j’ai joué un match de Ligue 2 et à la fin de la saison, on est monté en Ligue 1. Donc à mon palmarès, j’ai déjà une montée en Ligue 1. Je n’avais pas profité de la Ligue 1 après puisque j’étais en fin de contrat et que j’étais parti du club, mais j’ai déjà connu de l’intérieur une montée en Ligue 1 avec Le Mans. J’en ai vécu une, sans avoir l’importance que je peux avoir maintenant au sein du groupe, mais c’est clair que vivre une montée en Ligue 1… On a joué les barrages il y a deux ans (défaite aux tirs au but contre Lens), on a vu ce que ça peut faire autour. C’est ce vers quoi on veut tendre. Le président a parlé d’essayer de jouer la montée d’ici deux, trois, quatre ans. Bien sûr, c’est difficile d’annoncer des objectifs, mais c’est clair que le club évolue, le projet avance, il se veut ambitieux, donc il faut regarder vers le haut.

Dans cet article :
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