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Villy-Le-Pelloux, la marche du siècle

Par Valentin Lutz
Villy-Le-Pelloux, la marche du siècle

Le FC Villy-Le-Pelloux n'est pas un club comme les autres : lorsqu'il apprend qu'il disputera deux matchs contre la même équipe au cours du week-end des 9 et 10 octobre, le premier à l'extérieur et le second à domicile, le club de D5 de Haute-Savoie imagine un projet fou, celui de rallier les deux enceintes à pied. Soit 40 kilomètres de randonnée, en pleine nuit. De quoi remporter le Grand Prix So Foot du Vrai Foot Day 2021. Et devinez quoi ? Le FCVP a réussi son pari. Retour sur la marche du siècle, par ceux qui l'ont faite.

Le casting :

Valentin, le Boss. Président du FC Villy-Le-Pelloux et coach de l’équipe 1 du FCVP.Julien, le Cerveau. Milieu de terrain de l’équipe 2 du FCVP et instigateur de la marche du siècle. Fabien, le Héros. Capitaine de l’équipe 1 du FCVP et grand bonhomme du Plateau des Glières. Matthias Sa Mère, le Cicco. Membre émérite du forum de So Foot et du groupe des « Ciccos » (fondé par les acteurs de derrière la brève mythique sur François Ciccolini) proche du FCVP, venu de Nantes pour l’occasion. Lucas, l’Allié. Milieu de terrain dans l’équipe 2 du FC Aravis, adversaire du FCVP au cours du week-end.


Le FC Villy-Le-Pelloux : un terrain, un chalet et le camtar d’Alizée

Julien : Le FC Villy-Le-Pelloux, il faut bien comprendre que c’est un club minuscule. Quand le président, Valentin, a repris le club il y a cinq ans, il n’y avait plus que trois licences et pas un rond dans les caisses (les anciens présidents s’étant barrés avec, NDLR). Aujourd’hui, on se retrouve avec une quarantaine de licenciés. Ce qui explique ce succès, c’est l’état d’esprit. L’ambiance de Villy-Le-Pelloux, c’est boire des coups, ce qui a attiré plein de gars qui en ont eu marre de la compétition et qui sont pourtant de bons joueurs. Cette année, on a signé Jérémie, le photographe du FC Annecy et le créateur de Football Campagne, ainsi que Dario, un ex-joueur de Serie D italienne qui pensait qu’en signant en D5, il signait en 5e division. On a aussi récupéré une dizaine de gars du 27e BCA, des chasseurs alpins. Aujourd’hui, on a juste un terrain, un petit chalet qui fait office de club-house, des Algeco qui servent de douches, et le camion d’Alizée, une fille qui a garé son camtar au bord du terrain. Quant à la mairie, elle pense juste qu’on boit des coups le vendredi, elle ne doit même pas savoir qu’on est inscrit à la FFF.


Aux origines du Vrai Foot Day : reblochon, Game of Thrones et limites mentales

Julien : La première idée qu’on a eue, c’était d’inviter Aravis à venir faire une grosse raclette le samedi soir et programmer le match qu’on devait disputer l’un contre l’autre, le dimanche 10, dans la foulée, à deux heures du matin. Mais ça, c’était avant qu’on parvienne à monter une deuxième équipe cette année, pour la première fois depuis 27 ans.

Valentin : Comme je suis entraîneur de la 1 et président du club, j’ai regardé le calendrier des équipes en début de saison et je me suis rendu compte qu’on jouait deux fois Aravis le même week-end. La deux jouait à Aravis le samedi 9, et le dimanche 10, la une recevait Aravis. Je n’avais pas du tout d’idée à l’époque, mais j’en ai parlé à Julien.

Aravis, c’est un club ami : quand on y va, ils nous donnent un reblochon.

Julien : Aravis, c’est un club ami : quand on y va, ils nous donnent un reblochon. Sur le coup, j’ai dit : « Bah, on a qu’à rentrer à pied. » J’ai dit ça en pensant que c’était une énorme connerie, mais finalement, j’ai vite été suivi.

Matthias : Quand Julien me propose la marche, je me fais pipi dessus. Je commence seulement à me mettre à la randonnée, des trucs de dix ou quinze kilomètres, et là, on me propose 40 bornes, et en plus de nuit ? Ce gars est un malade. Je réfléchis un peu et puis la vérité, c’est que je suis en train de tout faire pour séduire une Napolitaine. Je me suis dit que ça ferait une super histoire à raconter pour la draguer. Et enfin, il y a eu le teaser vidéo de Julien, qui est exceptionnel, pour l’appel à projets du Vrai Foot Day. Et ces deux trucs-là m’ont fait vriller et j’ai dit : « Banco, je vais me marier et je vais me marrer. »

La vérité, c’est que je suis en train de tout faire pour séduire une Napolitaine. Je me suis dit que ça ferait une super histoire à raconter pour la draguer.

Fabien : De mon côté, j’ai trouvé ça excellent. De base, je me dis qu’au moins, ça nous testerait au niveau des limites mentales. Je fais aussi pas mal de sport : de la course à pied, de la randonnée, un peu de vélo et du tir sportif. Et la marche entrait bien dans ce cadre. Je suis une personne assez simple : dès qu’il y a quelque chose à faire avec les potes, j’y vais.

Lucas : Villy nous a contactés une semaine avant le jour J, et ils nous ont proposé de les accompagner pendant la marche. On a été quelques-uns à hésiter, mais finalement, il n’y a jamais eu une grosse équipe motivée, donc c’est un peu tombé à l’eau. C’est dommage, parce que c’est quelque chose qu’on aurait bien aimé faire avec eux.


Le jour J, samedi 9 : Ramon, Geoffrey et les autres

Matthias : Le samedi, j’ai un avion à huit heures, de Nantes à Lyon, donc je me lève à quatre heures du matin. Quand j’arrive, j’attends deux heures à l’aéroport, parce que les autres Cicco qui devaient venir me chercher sont en retard, comme d’hab. On arrive dans l’après-midi à Villy, puis on va au Grand-Bornand, pour assister au match des équipes 2, qui commençait à 19h.

Valentin : C’est incroyable ce que les Ciccos ont fait. Ils étaient déjà venus l’année dernière pour commenter le match à leur sauce et là, ils reviennent pour marcher. Certains ont posé des jours de congé pour venir avec nous, c’est complètement dingue. Je ne savais pas trop comment les remercier…

Matthias : Ce qui m’a plu, c’est qu’ils n’en ont jamais trop fait. Ils ont un côté naturel. On passe le match accoudé à la main courante à gueuler des conneries et à chambrer. C’est un match avec une ambiance de feu : des gamins qui font péter des pétards et nous qui craquons des fumigènes et buvons des bières comme des malades. Et puis l’arbitre de touche…

Julien : Lui, il était mythique. Il avait sa bière dans une main et le drapeau dans l’autre. Quand il y avait touche, il mettait quatre ou cinq secondes pour prendre la décision. À un moment, Fabien, qui joue avec moi, me dit de le regarder : il était en train de pisser contre le grillage…

Lucas : C’est l’emblème du club à Grand-Bornand ! Il s’appelle Stéphane, mais on le surnomme Ramon, car il a une ressemblance avec Ramón Díaz, l’ancien joueur de Monaco. C’est pas toujours drôle, il est un peu alcoolique, on va dire. Mais il est toujours là pour dépanner, pour arbitrer, faire la touche. Ça lui permet de voir du monde, de faire du sport de temps en temps. C’est une personne en or, on l’adore tous.

Julien : Sur le terrain, on fait un gros match puisqu’on gagne 4-3. Et puis Geoffrey, notre numéro 10, a aussi célébré un but en enlevant son short et en faisant un string avec son caleçon. (Rires.)

Geoffrey, notre numéro 10, a aussi célébré un but en enlevant son short et en faisant un string avec son caleçon.

Valentin : C’est du Geoffrey tout craché. Ses parents, qui habitent dans le Loir-et-Cher, étaient venus pour le week-end et étaient présents en première mi-temps. Mais ils sont partis en deuxième pour aller faire un restaurant au Grand-Bornand, et du coup, il en a profité pour faire sa folie. Geoffrey, c’est un type dingue. Il passe ses journées sur WhatsApp à nous poser des questions bizarres : il aime savoir ce qu’il passe dans nos vies privées, dans nos couples, ce que Lucas a mangé à midi…

Matthias : À la fin du match, on se dit qu’on allait partir direct, mais en fait, tout le monde s’est pris des bières ou des pastis. On a complètement oublié qu’on avait 40 bornes à faire de nuit. On s’est dit qu’ils avaient peut-être oublié et qu’on allait passer une soirée peinard. Mais non, ils n’ont pas oublié, ces bâtards.

Valentin : En tant que président, j’ai eu peur qu’on ne parte jamais. Parce que ça picolait grave. Finalement, on a réussi à prendre les gars par les épaules. On s’est réunis avec les mecs du Grand-Bornand, qui ont chanté pour nous, j’ai improvisé un petit discours, et on est partis.


Km 0, 22h, Grand Bornand : feux d’artifice, rodéo car et montée des Glières

Matthias : Les mecs d’Aravis nous ont suivis jusqu’à la sortie du village. Et là, Julien a ramené des feux d’artifice. Des vieux sont sortis sur leur balcon en se demandant : « Mais c’est qui ces connards habillés en vert qui chantent comme s’ils étaient champions du monde ? » Et après, on est vraiment partis. Et là, on peut plus reculer.

Mais c’est qui ces connards habillés en vert qui chantent comme s’ils étaient champions du monde ?

Valentin : D’anciens présidents du club, dont François Excoffier, conseiller départemental de Haute-Savoie, nous suivaient en voiture.

Julien : Ils passaient en klaxonnant et en nous encourageant. On les voyait sur la départementale, fuir et revenir dix minutes plus tard pour nous encourager à nouveau. C’était absurde.

Fabien : Dans la voiture de François Excoffier, il y avait un licencié. Il m’a appelé plus tard, à quatre heures, et il m’a dit : « Ça fait une heure que je suis rentré et je ne savais pas que j’étais dans la voiture du conseiller départemental. » Je me suis dit : « Oula, il a dû en boire quelques-unes. » François Excoffier, il le connaissait, c’est quelqu’un de connu dans la région !

Matthias : Et puis on a appris qu’il y avait une montée de 700 mètres de dénivelé sur cinq bornes, pour arriver au sommet du plateau des Glières. Juste avant d’y arriver, les mecs avaient eu la bonne idée de sortir leur alcool vert, le génépi, dans des bouteilles de Pulco. On a continué à picoler comme si on allait en boîte de nuit, comme je le faisais à dix-huit ans à Dunkerque.

Valentin : Cette montée, on l’avait repérée sur la carte. J’avais fait un profil de la marche en mode Tour de France avec sprint intermédiaire et cols hors catégorie. J’ai fait une licence de géographie, donc c’est vraiment mon délire les trucs d’IGN, les cartes et tout ça. On finit par quitter la route et à la sortie du village d’Entremont, vers 11h30/minuit, on arrive au début de la montée. On voit tout de suite que ça va être très raide.

J’avais fait un profil de la marche en mode Tour de France avec sprint intermédiaire et cols hors catégorie.

Julien : C’est pendant l’ascension que ça a commencé à être dur pour certains. Fabien, c’est extraordinaire ce qu’il a fait. Sur 200 mètres, il a poussé nos deux marcheurs les plus corpulents, Valentin et Pierre-Alain, et sur 300 mètres, il a tiré un Cicco.

Fabien : J’ai fait à l’expérience niveau randonnée : j’ai vu qu’il y avait deux personnes qui avaient du mal à marcher, donc je les ai poussées par derrière au niveau des hanches. Ce n’est pas des grosses montées, j’ai un peu sué, mais sans plus. Honnêtement, j’en ai fait des bien plus dures et des bien plus dangereuses, notamment des crêtes, avec le vide d’un côté. Là, ça allait.

J’ai un peu sué, mais sans plus. Honnêtement, j’ai fait des randonnées bien plus dures et des bien plus dangereuses, notamment des crêtes, avec le vide d’un côté. Là, ça allait.

Km 20, plateau des Glières : monument, Mentos et coprins chevelus

Valentin : Au bout d’un moment, une heure/une heure et demie, la pente s’adoucit un peu et on récupère la route goudronnée du plateau des Glières. Et là, sur la route, c’était marqué : « Attaque de Pierre Roland » , on a bien rigolé. On se retape une heure de montée et on arrive au sommet du plateau, à trois heures du matin. On s’est arrêtés pour se ravitailler un peu. Il n’y avait plus grand-chose à manger, donc on a même mangé des Mentos.

On s’est arrêtés pour se ravitailler un peu. Il n’y avait plus grand-chose à manger, donc on a même mangé des Mentos.

Julien : Là, on se caillait vraiment les miches. Le plateau est un haut lieu de la Résistance en France, où il y a eu pas mal d’affrontements avec les Allemands. On est arrivé au niveau d’un petit panneau, qui indiquait « Vivre libre ou mourir » . Dans la brume, ça fait un petit truc. Il y avait une ambiance incroyable. Et ensuite, on est repartis. Et là, deux groupes se sont perdus.

Valentin : J’avais la carte et j’ai dit qu’il fallait qu’on prenne les chemins. À un moment donné, il y a une micro-cassure, et ceux qui cavalaient devant ont continué sur la route, sans faire gaffe. Nous, qui étions derrière, on a pris le sentier donc, on s’est séparés.

Julien : On a attendu les autres une demi-heure. On a essayé d’appeler, mais ça ne répondait pas, et la moitié des portables n’avait plus de batteries, donc on a décidé d’enquiller.

À un moment, un joueur, Fabien, s’est arrêté dans la descente pour ramasser des champignons. Des coprins chevelus. Et il nous fait un petit cours de champignons.

Valentin : Même si à vol d’oiseau, on était à côté, on s’est perdu de vue. Dans la nuit, on voyait des frontales sur le petit versant d’en face, donc on savait. À un moment, un joueur, Fabien, s’est arrêté dans la descente pour ramasser des champignons. Des coprins chevelus. Et il nous a fait un petit cours de champignons.

Matthias : À un moment, je me retrouve derrière avec deux Ciccos et ils sont vraiment lents. Je me barre un peu devant et je me retrouve tout seul comme un con. Moi, j’écoute des Hondelatte raconte, des Faites entrer l’accusé, du coup, en marchant tout seul, tu t’imagines des trucs, tu te dis : « Putain s’il se passe un truc, s’il y a un tueur, je vais crever. » Et je pense à ma Napolitaine évidemment. Et c’est le kiff en fait, c’était un moment de bouddhisme. Tu te dis : « Mais qu’est ce que je suis en train de faire ? C’est dingue, c’est beau. » Et puis à ce moment-là, je lève la tête et je vois un Cicco dans un virage un peu plus haut, en train de faire caca dans la nature. Ça a perdu tout son romantisme d’un coup.

Moi, j’écoute des Hondelatte raconte, des Faites entrer l’accusé, du coup, en marchant tout seul, tu t’imagines des trucs : « Putain s’il se passe un truc, s’il y a un tueur, je vais crever. » Et je pense à ma Napolitaine évidemment. C’est le kiff, c’est un moment de bouddhisme. Et puis à ce moment-là, je lève la tête et je vois un Cicco dans un virage en train de faire caca dans la nature.

Valentin : De notre côté, on arrive au gîte vers 5 heures.

Julien : On avait loué un chalet pour pouvoir faire une étape, dormir un peu, se reposer, et repartir le lendemain. Si on avait tout fait d’une traite, on serait arrivés trop tôt et on aurait dormi au stade, et ça aurait été vachement moins drôle que d’arriver avec les gens qui nous attendent.

Matthias : Dans le gîte, on n’a pas réfléchi. On a monté les marches comme des zombies et on n’a même pas choisi les lits : c’était direct sac de couchage, tous à poil, et on s’est endormis. Chacun pouvait péter dans son duvet, il n’y a pas eu de remarque, on était tous crevés.


Dimanche 10, km 30, Usillon : réveil express, apéro à 11h et grosses montées

Valentin : Le lendemain, deux ou trois avaient mis le réveil et on s’est fait un petit café.

Julien : T’as des courbatures partout. Le temps que ça se réchauffe, c’est dur. Et en plus, à ce moment, il n’y a pas de marche arrière, à moins de revenir en stop d’Usillon, mais il y a quand même peu de chance. Je pense que ça n’a traversé l’esprit de personne d’arrêter. On a ensuite marché jusqu’à Thorens. Et là nous attendait un groupe de supporters dans un bar, dont un certain nombre d’anciens présidents ou dirigeants de Villy-Le-Pelloux, avec fumigènes, sono, saxophone, trompettes, et évidemment, l’apéro.

Matthias : Je ne savais même pas que c’était prévu. Ça fait quand même depuis la veille qu’on n’a pas vu de civilisation, et là on voit, au niveau du PMU, 4-5 vieux avec des fumigènes, qui chantent, des voitures qui nous klaxonnent. On se retrouve avec un verre dans les mains assis au PMU. Nous, les Ciccos, on ne connaît pas cette ambiance village et on s’est dit : « Mais c’est le paradis ! Personne ne se prend la tête, tout le monde est heureux, il y a une vie après la mort, on a ressuscité. »

Mais c’est le paradis ! C’est génial, personne ne se prend la tête, tout le monde est heureux, il y a une vie après la mort, on a ressuscité.

Fabien : Ce qui était marrant, c’est qu’il y avait deux bars face à face. Dans l’un, il y avait une vingtaine de personnes et nous, et dans l’autre, il n’y avait personne. Leur barman était dépité.

Matthias : Je n’ai jamais autant fumé dans un PMU. Tout ce qui était bon pour mes poumons, direct annulé. J’aurais pu profiter du bel air de Haute-Savoie, mais en fait, rien à foutre.

Julien : Il a fallu s’arrêter une bonne demi-heure pour boire l’apéro. Et puis, à 11h30, on a repris, ça a été une partie assez chiante de route, jusqu’à Groisy.

Matthias : C’était néanmoins un moment super agréable. On est tous des personnes d’horizon différents. Certains, je ne leur ai jamais parlé en bon islamo gauchiste d’université. Cette marche, c’est mieux qu’une cuite : là, tout le monde échangeait, tout le monde parlait. C’était un moment d’humanité.

Julien : À Groisy, on s’est tapé une dernière grosse montée, qui a cassé les jambes à tout le monde. Et quand on arrive à Villy, enfin, c’était plein d’émotions, une sorte de soulagement. On ne s’attendait pas à ce qu’il y ait autant de monde pour nous accueillir, notamment les gars d’Aravis.

Lucas : On est arrivé avant les marcheurs à Villy-Le-Pelloux. On a mangé là-bas et on nous a annoncé qu’ils allaient bientôt arriver. Au bout d’un moment, tout le monde s’est déplacé pour aller les accueillir, très contents, en prenant quelques fumigènes, un mégaphone, pour faire le maximum de bruit et les féliciter du mieux possible.


Km 40, Villy-Le-Pelloux : Match de fou, Hélder Esteves et victoire de la France

Julien : Ensuite, il y a le match. Très vite, je me rends compte que ça va être hyper dur. On gagne la première mi-temps de façon un peu chanceuse (3-2), on est assez efficace sur les quelques occasions qu’on a.

Valentin : Dans les vestiaires, j’étais fou, je leur ai dit que c’était magnifique ce qu’on faisait. J’ai dit aux joueurs qu’il fallait faire très attention sur le premier quart d’heure. Je sors des vestiaires et là, François Excoffier vient me voir pour dire qu’Hélder Esteves est là, au bord de la main courante. Je discute rapidement avec lui : « Ça ne vous dérange pas, M. Esteves, d’aller voir des tout petits matchs ? » Il me dit : « Mais non, je viens du foot amateur, j’adore ce que vous faites, c’est ça le vrai football. » Bon, il était discret, il ne voulait pas trop qu’on l’embête. On se sert la main, et là, j’entends l’arbitre qui donne le coup d’envoi et je vois qu’on prend un but direct.

Julien : On prend finalement une valise (8-3). Il a fallu aller voir les joueurs et leur dire que la victoire était ailleurs. Pour les finances, on a fait un bénéfice d’environ 1000 euros. Ça peut paraître dérisoire, mais on est un club microscopique. Et puis surtout, ça fait longtemps qu’il n’y avait pas eu autant de monde à Villy, on a donné une super image du club.

Matthias : Tu vois les enfants, les familles. Tu es heureux de voir ça, un truc qui passe pas au JT, qui passe pas chez Pernaut, juste des gens qui sont contents d’être là un dimanche, à boire des bières et à supporter les mecs parce qu’ils sont du même village que toi. Villy-Le-Pelloux, c’est un truc qui paie pas de mine, c’est pas la Haute-Savoie où tu pars en vacances et pourtant, les mecs font des trucs qui font sourire les gens.

Tu es heureux de voir ça, un truc qui passe pas au JT, qui passe pas chez Pernaut. Villy-Le-Pelloux, c’est un truc qui paie pas de mine, c’est pas la Haute-Savoie où tu pars en vacances et pourtant, les mecs font des trucs qui font sourire les gens.

Valentin : L’après-match, on n’a pas eu le temps de réaliser, parce qu’il a fallu directement aller servir les frites, les boissons, s’occuper de la tombola, payer l’arbitre, etc. Et puis l’horloge tourne, c’est déjà le soir, et ça a été l’heure de rentrer.

Julien : Ensuite, ceux qui étaient toujours là ont regardé la victoire de la France contre l’Espagne au club-house. Et ça s’est fini en craquage des fumigènes et explosion des derniers feux d’artifice.

Valentin : Quand on est revenu le lendemain, c’était un carnage dans le chalet. C’était comme dans les films après une grosse soirée, il était retourné. On s’est retrouvé à quatre ou cinq et on a fait le ménage.

Matthias : Quand je suis revenu au bureau, j’étais complètement claqué, mais j’ai eu le sourire toute la semaine. J’ai raconté ça aux collègues, ils n’en avaient rien à foutre ! Ce qui est bizarre, c’est que depuis la marche, au lieu de prendre les transports, je fais tout en marchant. Enfin peut-être que j’en verrai le contrecoup et que j’aurai une fracture de fatigue. (Rires.)

Dans cet article :
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Par Valentin Lutz

Tous propos recueillis par VLU.

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