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Villefranche-PSG : 20 ans qu’ils attendaient une revanche
Ce mercredi, le FC Villefranche-Beaujolais va tenter de créer l’exploit face au PSG à l’occasion des 8es de finale de la Coupe de France. Une rencontre de gala pour les Caladois qui n’est pas pour autant inédite. Il y a plus de vingt ans, les deux clubs s’étaient affrontés en match amical de pré-saison pour une large victoire parisienne sur le score de 9-1.
20 000 personnes attendues pour l’exploit. Ce mercredi, dans un Groupama Stadium qui a vu chuter le PSG pour la première fois dimanche, le FC Villefranche-Beaujolais va à son tour s’atteler à faire chuter la montagne qui se dresse face à lui. L’actuel treizième de National 1 essayera aussi de faire bonne figure, du moins pour faire mieux que la seule fois de l’histoire où les deux clubs s’étaient affrontés. Il y a plus de vingt ans, le 11 juillet 1998 à Aix-les Bains, Villefranche-sur-Saône et le PSG ont croisé le fer en match amical de pré-saison. Et, espérons-le pour l’équipe caladoise actuelle, il ne faudrait pas que l’issue soit la même.
Baptême et équipe surprise
« Pour être totalement honnête avec vous, je ne me souviens pas du tout avoir pris neuf buts. » Frédéric Dally ne cherche pourtant même pas à jouer l’amnésique au moment de faire rejaillir des souvenirs de son esprit. « Cela faisait trois-quatre jours que l’on avait repris, donc inutile de dire qu’on n’avait pas les jambes » , lâche dans un rire le défenseur formé à La Duchère. Il faut dire qu’à la veille du sacre des Bleus à Saint-Denis, personne ou presque ne fait attention à la reprise des clubs professionnels qui préparent alors déjà leur saison. Mais depuis le 2 juillet, toute la bande de Patrice Loko est en stage du côté d’Aix-les-Bains afin de préparer un championnat qui les a vus terminer à une triste huitième position (malgré un doublé en Coupes) la saison précédente. Le jour de la rencontre, l’équipe de Villefranche n’est même pas annoncée comme telle : on parle d’une opposition face à une énigmatique « sélection de Savoie » .
Le PSG vient d’être pris en main par Charles Biétry. Et il a ramené dans ses bagages le jeune coach Alain Giresse, qui reste sur deux ans et demi à Toulouse ponctués d’une remontée dans l’élite. Un duo qui ne fera pas de vieux os aux rênes de l’équipe, mais en attendant, à ce moment-là, ce test face à l’équipe de quatrième division est donc également la première (hors compétition) de Gigi avec la casquette d’entraîneur du club de la capitale. Évidemment, on a déjà vu pire, comme baptême du feu. « J’ai un doute, mais je crois me souvenir qu’on avait fait trois mi-temps d’une demi-heure » , souffle Dally. Pour un massacre en règle : les amateurs voient leurs filets trembler à neuf reprises, mais parviennent tout de même à sauver l’honneur au milieu de tout ça. L’œuvre de Cyril Versaut, gamin du club, disparu en 2005.
« Tu te rends compte que tu as serré la main de Daniel Bravo ? »
Si la rencontre tourne donc rapidement à la démonstration – « Ils avaient le groupe entier » –, les bribes de ce match ne restent pour autant pas du tout en travers de la gorge de Fred Dally. « C’est un bon souvenir, car ils étaient très abordables. J’avais joué quelques années auparavant à Villeurbanne, et Laurent Fournier sortait de là-bas aussi. Comme j’avais joué puis sympathisé avec son frère, il m’a donné son maillot à la fin du match. C’était sympa. » Et si Patrice Loko, qui vit alors ses derniers mois au PSG, tout comme l’éphémère recrue libérienne James Debbah s’offrent chacun un doublé, l’essentiel est ailleurs : « Ils venaient de passer une semaine à Aix, c’était leur premier match de la saison. Il y avait un peu de monde dans le stade, l’ambiance était bon enfant. Je crois même que la recette avait été reversée à une association caritative pour des enfants » , appuie Dally.
Plus de vingt ans après ce match d’entraînement, l’enjeu sera pourtant tout autre dans les environs de Décines sur les coups de 18h30. Villefranche-Beaujolais ne vient cette fois-ci pas en sparring-partner, après avoir sorti au tour précédent Les Herbiers, certes en National 2, mais surtout finaliste malheureux de la précédente édition. Et pour bien faire, Frédéric Dally connaît le secret : « Dans ma carrière, j’ai fait deux exploits en Coupe, avec La Duchère. Le plus gros, c’était lorsqu’on a battu le Nice de Daniel Bravo 4-0. Je me souviens même qu’Éric Abidal jouait avec moi à cette époque. Le second, c’était face à Nîmes il y a 19 ans (1-0, N.D.L.R.). Ces rencontres, tu dois les perdre 2-0 au bout de dix minutes. Et pourtant. Sur le coup, tu oublies ce qu’il y a autour du match, tellement tu es concentré sur le terrain, relate l’ancien Caladois. Après la rencontre face à Nice, j’avais été interviewé par un journaliste qui m’avait dit : « Tu te rends compte que tu as serré la main de Daniel Bravo ? » Bah non. Le conseil que j’ai à donner, c’est de justement transposer cette concentration et cette motivation en quelque chose de positif. » Pour que, comme lui ce mercredi soir aux alentours de 21h, aucun joueur de Villefranche ne puisse « se souvenir d’aucune des stars » qu’ils viennent de mettre au tapis.
Par Jérémie Baron et Andrea Chazy
Propos recueillis par AC et JB