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Villas-Boas constructeur

Par Dave Appadoo
Villas-Boas constructeur

Sous la férule de son entraîneur portugais, Chelsea rêvait d’un retour aux années de gloire mourinhesques. Mais bien que présentant un paquet de points communs avec son ancien mentor, André Villas-Boas n’est pas un clone du Special One.

Ça semblait presque trop facile. Un entraîneur portugais, sans réel passé de joueur, jeune, beau, polyglotte, beau parleur et arrivé par Porto en faisant un triplé Coupe-Championnat-Coupe d’Europe avant de plier les gaules direction Chelsea. Il y a certains mimétismes aussi saisissants que dangereux. Car avec une trajectoire si voisine à celle de José Mourinho, dont il a été l’assistant, André Villas-Boas a suscité une attente démesurée et pas nécessairement idéale, un peu à la manière d’un joueur qui pour quelques roulettes et une poignée de buts est aussitôt comparé à Zidane et se voit chargé de la pression qui va avec. Ça peut être d’autant plus terrible que ce genre de filiation peut vous pousser à surjouer. Par exemple dans la théâtralité dont fait preuve Villas-Boas qui n’est pas sans rappeler celle de Mourinho avec ce petit côté forcé qui pose question. Sur le bord du terrain, où le natif de Porto semble parfois singer l’homme de Setubal. Idem en salle de presse. Le Mou avait un réel savoir-faire et jouait sur du velours, tant quand il s’agissait de positiver un résultat moyen que quand il fallait sortir la bonne vieille ficelle « victimiste » pour fédérer ses troupes contre le monde entier. Là, on a franchement du mal à suivre AVB quand il attaque un arbitrage soi-disant anti-Chelsea (comme après la défaite chez QPR 0-1 avec les expulsions de Bosingwa et Drogba; ndlr) ou quand le plus sérieusement du monde il dit être fier de son équipe après la ratatouille encaissée face à Arsenal (3-5) dans un océan de misère défensive. Encore que, c’est peut-être là qu’il faut aller chercher le vrai Villas-Boas.
Tactiquement pourtant très différent
C’est une certitude, l’ex-sélectionneur des Iles Vierges n’est pas un disciple tactique du Special One. En un match à Stamford Bridge face aux Gunners, ses Blues ont encaissé quasiment autant de buts que l’équipe dirigée par Mourinho au cours de la saison 2004-2005 à domicile (6). Et au total, déjà autant que lors de cette fameuse saison en ayant seulement disputé un petit tiers du championnat (15 pions encaissés). C’est que là où Mourinho était arrivé avec l’idée de fermement verrouiller la boutique londonienne pour assurer le beefsteak, Villas-Boas a privilégié le souffle offensif, quitte à ouvrir aux quatre vents cette Maison Bleue dont les occupants auraient jeté la clé, comme dit la chanson. D’ailleurs tactiquement, la différence est frappante. Le bloc dirigé par Mourinho était positionné très bas, avec un jeu très vertical vers Drogba et une cavalerie lancée plein pot pour le second ballon. Pas très spectaculaire mais diablement efficace. L’idée directrice d’AVB est toute différente avec une équipe positionnée très haut qui cherche à presser dans le camp adverse à la manière d’un Barcelone à propos duquel le jeune Portugais n’hésite pas à louer le travail de Guardiola, à la différence de qui vous savez. C’est un fait, ces Blues travaillent davantage leurs approches vers le but dans les pas d’un Mata assez épatant, un plan mieux taillé aussi pour un Fernando Torres bien moins équipé que Drogba pour aller au turbin sur du jeu direct. Séduisant dans l’esprit mais terriblement dangereux avec une arrière-garde aussi lente et foutrement en difficulté avec autant d’espaces dans son dos (Terry et ses quatre caravanes au cul plus que quiconque). Et ne parlons pas de Lampard qui, malgré quelques buts toujours bienvenus, était infiniment plus à l’aise avec le jeu devant lui que dans ce nouveau système où, situé plus haut, il doit souvent évoluer dos au but, une authentique galère pour lui.
Alors oui, contrairement à son illustre compatriote de prédécesseur, et sans doute aussi pour cause de légère restriction économique par rapport à l’ère Mourinho, Villas-Boas a d’abord opéré une révolution des mœurs avant celle des hommes. On ne sait pas exactement ce que cela donnera à terme (pour cette saison, Chelsea paraît ne devoir se battre que pour la 3e ou 4e place, derrière le duo mancunien) mais dans ce flot de commentaires qui le renvoie sans cesse à son ancien mentor, c’est peut-être cette différence majeure, tant dans la philosophie que dans la façon de la conduire, qui peut le démarquer du Special One. Quitte à ne plus être le Special Two.

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