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Villarreal, le sous-marin torpille de nouveau

Par Robin Delorme, à Madrid
4 minutes
Villarreal, le sous-marin torpille de nouveau

Après l’atomisation du voisin valencian (4-1), Villarreal se retrouve quatrième de Liga. Et ne fait plus rire personne. Car, entre un entraîneur rigoureux, un groupe soudé et un Madrigal retrouvé, le Sous-Marin jaune n’a rien d’une éphémère surprise.

El Madrigal vivait il y a encore peu de son passé glorieux. Avec le souvenir d’une demi-finale de Ligue des Champions en totem, l’antre de Villarreal sonnait, depuis, faux. Des résultats décevants, une descente chaotique et une année de purgatoire plus tard, le Feudo Amarillo (fief jaune en VF) a retrouvé de sa splendeur. Dimanche, pour la réception du voisin valencian, il s’était paré de ses plus beaux apparats. Sur le pré, les ouailles de Marcelino García Toral se sont mises au diapason et ont écrasé le Valence CF (4-1) – une manita aurait été plus juste. Cette démonstration de force est en adéquation avec le début de saison du Sous-Marin jaune : à conjuguer au plus-que-parfait. Car avec une actuelle quatrième place, Villarreal est le vent de fraîcheur de ce début de saison espagnol. Une réussite qui doit autant à la rigueur de Marcelino, qu’à une concurrence saine mais exacerbée. Pour Jérémy Perbet, partie prenante de cette aventure, Villarreal « est sur la lignée de l’an dernier » . Et ne compte pas stopper cette spirale face à Getafe ce jeudi.

Marcelino, plus qu’un Père Fouettard

Ces débuts canon sont, en partie, à mettre sur le dos de la continuité. Pour faire bref, Villarreal n’a recruté que six joueurs durant l’intersaison, soit le plus faible nombre de renforts derrière le FC Barcelone (1) et la Real Sociedad (3). Une stabilité au sein de l’effectif qui évite tout tâtonnement. Avec comme seul point d’interrogation la mise à niveau, la bande de Marcelino part avec les mêmes préceptes : envoyer du jeu. « On continue à jouer comme on le faisait l’an dernier, admet Jérémy Perbet, débarqué en janvier dernier sur les bords de la Méditerranée. Peu importe l’équipe en face, on joue. Ça nous permet de réaliser de très bons matchs, même face à des équipes supposées plus fortes que nous » . Que ce soit face au Real Madrid (2-2) comme face à Grenade (3-0), le plan de jeu ne varie pas d’un iota. Adversaire d’un soir, le Grenadais Allan Nyom se souvient « d’une équipe tout le temps dangereuse » : « Chaque fois qu’on perdait un ballon, on avait deux mecs devant qui couraient comme des flèches. On jouait, mais dès qu’ils partaient en contre-attaque, on prenait le bouillon : de vraies mobylettes » .

Un tel plan de jeu, fait d’efforts à répétition, demande une caisse physique conséquente. Malgré une pré-saison éreintante, Marcelino García Toral ne cesse de programmer des séances d’entraînement à très haute intensité. « J’ai connu pas mal d’entraîneurs dans ma carrière. Lui, il est vraiment dur pendant les séances. C’est un coach qui base beaucoup ses entraînements sur le physique, explique Jérémy Perbet. Il ne va pas te demander d’enchaîner les courses en forêt. Mais durant deux heures, l’intensité est énorme dans chaque exercice » . Cette exigence de tous les jours pousse le groupe vers le haut. La concurrence y est saine, le dialogue ouvert. Jérémy Perbet, toujours : « Il a des périodes où il sent qu’il faut qu’il relâche un peu la pression. Il va voir tous les joueurs, il a un petit mot pour tout le monde. Ce n’est pas grand-chose, mais ça prouve qu’il n’oublie personne » . Par la même occasion « tout le monde est concerné, et le groupe ne cesse de progresser » . Une progression qui se matérialise par une actuelle quatrième place qui ne prête pas même à débat en Liga.

Dos Santos, d’entre les morts

Symbole de cette dynamique, Giovani Dos Santos. Annoncé comme un crack de la Masia, puis perdu pour le football, le sale gosse mexicain affiche un niveau inespéré. Débarqué cet été de Majorque, la pointe du Tri enchaîne les grosses performances. Et, enfin, les buts. Avec six réalisations depuis le début de saison, il a déjà égalé son record datant du dernier exercice. Avec ce profil de « joueur rapide, puissant, technique » , dixit Allan Nyom, il dynamite les défenses adverses. Partie visible de l’iceberg, il est épaulé de lieutenants sans complexe. Avec 19 buts au compteur, Villarreal fait partie des meilleures artilleries du pays. Comme le répète un Jérémy Perbet qui attend son heure – deux réalisations en six apparitions – « il y a des moments où il est un peu moins bien, et on prend la relève. Il a déjà été sur le banc, et il a accepté sans discuter » . Avec tant de signaux verts Granny Smith, la surprise Villarreal n’en est plus une. « Avec tant de bons joueurs, ils peuvent durer toute la saison sur ce rythme-là » , assure Allan Nyom en connaisseur de la Liga. Au Madrigal, on n’ose y rêver.

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