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Villalibre comme l’air
Buteur et chef d’orchestre des célébrations de la Supercoupe d’Espagne avec sa trompette, Asier Villalibre a tout donné dimanche à La Cartuja. Plaisir d’offrir, joie de recevoir : le Basque a aussi réceptionné la frustration de Lionel Messi, exclu pour une torgnole catalane à la 119e minute. Les Lions ne s’associent pas avec le cafard, mais collaborent sans problème avec celui surnommé le buffle.
On connaît Guernica comme le théâtre des tristes bombardements orchestrés par la mortifère association des Nazis, des Mussoliniens et des Franquistes en 1937. On s’en rappellera désormais également comme le berceau du héros de la Supercoupe d’Espagne 2021 : Asier Villalibre. Impossible de passer à côté de l’attaquant de 23 ans dimanche soir. Pour sa barbe proéminente, déjà. Mais aussi et surtout pour le show qu’il a offert, pendant et après le match.
¡¡¡LALA LALALALAAAÀ ATHHHHLETIC CLUUUBBBB!!! ¡¡Sube el volumen!! Asier Villalibre pone la banda sonora con su trompeta a la celebración del @AthleticClub. #Supercopa pic.twitter.com/lQWe1fvCM5
— RFEF (@rfef) January 17, 2021
J’aurais voulu être un artiste
83e minute. Le FC Barcelone vient de reprendre les commandes au tableau d’affichage grâce au doublé d’Antoine Griezmann. Marcelino décide alors de faire entrer Iñigo Lekue et Villalibre. Six minutes plus tard, le numéro 20 crucifie Marc-André ter Stegen en reprenant, du gauche, un coup franc d’Iker Muniain. Un but qui permettra aux siens d’arracher la prolongation et de décrocher le titre quelques minutes plus tard. Insoutenable pour Lionel Messi, qui préfèrera mettre lui-même un terme à ce supplice en portant un coup de la corde à linge à son bourreau. Heureusement pour Villalibre, La Pulga ne boxe pas dans la même catégorie que Leon Goretzka niveau bras. Il a donc pu participer à la fête au coup de sifflet final, et plus que ça, en donner le rythme, trompette au bec.
Ça tombe bien, il joue plutôt juste. Son goût pour la musique l’a même conduit à prendre le micro au sein du groupe Orsai, qu’il forme depuis l’été 2019 avec Dani García, Óscar de Marcos, Iñigo Lekue, Mikel Vesga et Mikel Balenziaga, ses coéquipiers à Bilbao. « Nous avons commencé en autodidactes, avec des vidéos sur YouTube, puis nous avons trouvé un professeur, qui nous donne des cours deux heures par semaine, le plus souvent le mercredi. Et puis on répète. Nous sommes hyper motivés. On se voit tous les six voyager dans une fourgonnette pour aller jouer dans les villages », expliquait García à l’antenne d’Onda Cero l’an dernier. Trompettiste et chanteur, Villalibre a aussi ajouté une corde à son arc en écrivant une chanson. Sacré personnage.
Aquí hay mucho talento ¡Nuestros leones aportan su granito de arena al proyecto solidario #EiTBMaratoia de @EiTB en la lucha contra el cáncer infantil! ‘Lau Teilatu’ por una buena causa #AthleticClub pic.twitter.com/ppyMUgPwKF
— Athletic Club (@AthleticClub) November 29, 2019
Athlétique
Sur le rectangle vert, l’attaquant n’est pourtant ni un foudre de guerre ni un habitué de la lumière. Pur produit du Pays basque, il a écumé les prêts, à Numancia, Valladolid et Lorca, avant de revenir à Bilbao à l’été 2018. Une saison avec la réserve et 23 buts après, il s’installe au sein du groupe professionnel. Bilan : un doublé contre une D4 en Copa del Rey et trois buts en Liga. Pas de quoi tomber de sa chaise. Davantage utilisé cette saison, il n’a marqué que deux fois en championnat. Des buts qui ont cependant permis aux siens de prendre un point à Getafe (1-1) et un autre à Valence (2-2).
Spectateur de la défaite face au Barça le 6 janvier, Villalibre n’avait eu droit qu’à onze minutes jeudi face au Real Madrid. Il lui en aura fallu six dimanche pour changer de statut, au moins temporairement. Surnommé El Búfalo depuis qu’un entraîneur l’a comparé à un buffle pour son physique impressionnant et parce qu’il « chargeait ses adversaires », Villalibre ne galope pas très vite, mais il progresse. Comme le nombre de followers du compte fan Villalibrismo, qui a bondi de plus de 50% sur Instagram. De quoi sortir quelque peu de l’ombre d’Iñaki Williams, Raúl García et Iker Muniain, les stars basques du moment. Jean Castex avait annoncé que 2021 serait l’année de l’espérance. Comme quoi, on peut lui faire confiance.
Par Quentin Ballue