- C1
- 3e tour
- Fenerbahçe-Benfica
Viens à Guingamp, Valbuena !
Ce soir, Fenerbahçe et Valbuena tenteront d'écarter le Benfica du chemin de la Ligue des champions. OK, pas mal. Mais rien ne vaut le chemin du Roudourou.
Il est de ces hommes qui aiment les défis. Au cours de sa longue et belle carrière, il a gravi peu à peu les échelons, déchaînant les passions, subissant les quolibets et railleries jusqu’en Ligue des champions. Mais il s’est constamment relevé, fort d’une résilience qui inspire le respect. Oui, Stéphane Guy ne renonce jamais. Il connaît la réalité du football comme personne, mais s’amuse à la braver à chaque souffle dans un micro. « À chaque fois que tu veux faire le malin, le foot te dément dans la seconde » , reconnaissait le commentateur de Canal en novembre dernier dans nos colonnes. Mais le rêve était plus fort, alors il l’a fait : évoquer la possible venue de Mathieu Valbuena à l’En Avant de Guingamp. Avant que la froide réalité du milieu ne vienne lui tirer l’oreille en direct. Un SMS de Jean-Pierre Bernès envoyé à son collègue Olivier Tallaron et voilà le romantisme abattu en plein vol. C’est moche un SMS. On ne largue pas et on n’humilie pas par SMS, c’est une règle de vie que tous les hommes de bonne vertu devraient appliquer. Alors, chacun à sa place. L’amour du risque à Stéphane Guy, l’amour des coulisses à Jean-Pierre Bernès.
Une idée brillante, mon cher Stéphane
Une info mercato, c’est comme la plus belle fille du coin. Tout le monde prétend l’avoir attrapée. Le scénario est souvent raté, l’aplomb surjoué et la vérité en option. Une vantardise pathétique, qui flatte l’ego pour peu que l’auditoire soit un tantinet fasciné. Stéphane Guy, lui, préfère les idées lumineuses, distillées avec malice. Peu importe la véracité de l’info, c’est l’originalité du songe qui compte. Alors que tous se battent pour savoir où Pogba, Hazard et compagnie poseront bagages, Stéphane a le panache des aventures de fin de soirée. Celles qui ne font même pas fantasmer les deux intéressés. Un ancien international français, un peu grillé dans le milieu, un peu cramé peut-être, qui viendrait taper dans le ballon au Roudourou alors qu’il mène la belle vie à Istanbul, c’est pourtant cool comme une banquette arrière sur un parking de rase campagne. Autrement plus qu’un transfert à cent patates. Et toutes les parties devraient y réfléchir.
Roudouroudoudou
Mathieu Valbuena a connu l’amour et la haine du Vélodrome, la fameuse ambiance des derbys stambouliotes ou encore la fournaise du stade Jean-Antoine Moueix. Mais chaque homme – enfin, on n’est pas vraiment un homme tant qu’on n’y a jamais mis les pieds – devrait venir un jour respirer l’atmosphère du Roudourou. Seraient-ce cette magnifique pelouse, ces gens accoudés à la rambarde derrière le but, le Kop rouge ou ces tribunes latérales qui embrassent le terrain ? Toujours est-il que plus encore que dans le reste de la Bretagne – chacun jugera si Nantes en fait partie ou non –, une odeur de football imprègne ce magnifique petit stade à l’anglaise un brin désuet. Comment expliquer sinon les improbables exploits que réalisent régulièrement les Guingampais à la maison, alors qu’ils n’en foutent jamais une hors de leurs bases ? Briand et Grenier y ont ressuscité, Drogba, Fiorèse ou Guivarc’h y sont presque nés, pourquoi Valbuena ne viendrait pas y retrouver un peu d’affection ? La France a gagné la Coupe du monde, plus personne n’en a rien à faire de ces histoires de sextape qui ont scellé une paire de destins bleus. Petit Vélo qui remet pour Benezet qui lance Marcus numéro 1 ou 2, c’est ça qu’on veut. Roulades et lulu autorisées, évidemment. Et si c’est le cacheton qui ne va pas, autour d’un petit verre au Campbell’s, il y a toujours moyen de s’arranger avec Desplat.
Par Chris Diamantaire