- Ligue des Champions
- J5
- Groupe B
- Juventus/Copenhague (3-1)
Vidal relance la Juve
Auteur de son premier triplé avec le maillot de la Juve, Arturo Vidal a permis à son équipe de s'imposer 3-1, ce soir, face à Copenhague. Grâce à la victoire du Real Madrid contre Galatasaray, le champion d'Italie se replace à la deuxième place du groupe, et sera qualifiée avec un nul, dans deux semaines, à Istanbul.
Juventus – Copenhague 3-1Buts : Vidal 29′, 61′ et 63′ / Mellberg 56′
Tout comme prévu. La Juve devait s’imposer face à Copenhague et espérer, dans le même temps, une défaite de Galatasaray sur la pelouse du Real Madrid. Il suffisait de demander. 3-1 à Turin, 4-1 à Madrid. Les deux grands du football européen ont uni leurs forces à distance, remettant ainsi la Juve sur les bons rails. Dernière du groupe avant cette journée, la Vieille Dame se replace à la deuxième place, et se retrouve désormais en position extrêmement favorable pour se qualifier. Il lui faudra au moins un nul sur la pelouse de Galatasaray, dans deux semaines, pour décrocher son billet pour les huitièmes de finale. Ce n’est pas fait, certes, mais c’est déjà bien plus rassurant que d’être bonnet d’âne de la poule. Ce succès face à Copenhague, la Juve le doit surtout à un homme : Arturo Vidal. Le Chilien n’a laissé que des miettes à ses coéquipiers, puisque c’est lui qui a inscrit les trois buts de son équipe, dont deux pénaltys. Un triplé pour un joueur turinois en Ligue des Champions : on n’avait plus vu ça depuis Pippo Inzaghi en 2000. Souveraine du début à la fin du match, la Juve a amplement mérité sa victoire, face à une équipe danoise qui a marqué sur sa seule occasion, par Mellberg, un ancien Juventino. Dominatrice dans tous les secteurs de jeu, la Juve a peut-être manqué d’un petit quelque chose en phase offensive. Mais bon, ne soyons pas tatillons. La victoire est largement méritée, et la Juve a désormais quinze jours pour préparer une première finale cette saison. Une finale qui l’enverra soit en huitièmes de finale de C1, soit en seizièmes de finale de C3.
Jacobsen en mode volleyball
Pas de grosse surprise au coup d’envoi. Antonio Conte aligne l’équipe attendue, avec le retour du 3-5-2 si cher au coach turinois. Disons les choses comme elles sont : la première période va être un véritable monologue bianconero. La Juve va camper dans la moitié de terrain danoise, avec des redoublements de passes, des appels, des ouvertures, bref, que des bonnes choses. Et des occasions, bien sûr. La première est pour Pogba, qui se retrouve en excellente position dans la surface, mais qui n’appuie pas suffisamment sa frappe. Devant, le duo Llorente-Tevez fonctionne, et les deux hommes essaient sans cesse de se trouver. Mais il manque un petit quelque chose à la Juve, malgré une embarrassante domination. Peut-être la dernière passe, que les latéraux, entre autres, n’arrivent pas à délivrer. Il faut alors un petit coup de pouce pour aider le champion d’Italie. Et pas seulement le pouce : tous les autres doigts aussi. De fait, juste avant la demi-heure de jeu, le capitaine danois, Jacobsen, réalise un geste de volleyball parfait dans la surface. Double main devant Pogba, et pénalty indiscutable pour la Juve. Comme toujours, Vidal ne tremble pas, et transforme la sentence. 1-0. Forcément, le but galvanise le Juventus Stadium, qui veut désormais que son équipe déroule. Dans le jeu, c’est le cas. Copenhague n’existe pas, et la Juve régale. Mais pas d’énorme occasion, hormis peut-être un coup-franc de Pirlo bien capté par Wiland. On en reste à ce score de 1-0 à la pause. Minimum syndical.
Mellberg héros, Mellberg zéro
En deuxième période, on repart exactement sur les mêmes bases. La Juve attaque, Copenhague tente, tant bien que mal, de ne pas prendre une valise. Mais, là encore, et malgré les nombreuses tentatives, les Turinois ne sont pas suffisamment incisifs pour faire le break. Et Copenhague va en profiter pour venir mettre un sacré coup de froid dans le Juventus Stadium. Sur une touche anodine, le ballon traîne dans la surface, et qui est là pour résoudre le cafouillage d’une reprise de volée ? Olof Mellberg, l’ancien de la Juve! Respectueux, le défenseur ne célèbre pas son but, à l’inverse de ses coéquipiers, qui sont tous fous. Un tir cadré, un but. 100% de réalisme pour cette équipe danoise, et un coup de massue sur le crâne des Turinois qui, à ce moment-là, se retrouvent à nouveau derniers de la poule. Mais ce but encaissé va finalement avoir un effet positif sur les joueurs d’Antonio Conte, qui se ruent à l’attaque avec une détermination dingue. Quatre minutes s’écoulent, et Mellberg passe du héros au coupable. L’ancien Juventino ceinture Llorente dans la surface. Là encore, pénalty, toujours indiscutable. Vidal s’y colle encore. Même côté, même résultat. 2-1, et doublé pour le Chilien.
Mais Vidal n’est pas encore rassasié. 120 secondes à peine après son deuxième but, le milieu de terrain s’envole dans la surface sur une offrande de Pogba, et dépose le ballon de la tête dans la lucarne. Un but synonyme de premier triplé avec le maillot bianconero, et un véritable hommage au genre de pions qu’avaient l’habitude d’inscrire ses compatriotes Salas et Zamorano. A 3-1, automatiquement, tout devient plus simple pour la Juve, d’autant que les nouvelles arrivant de Santiago Bernabeu sont bonnes : le Real Madrid mène également 3-1 face à Galatasaray (puis 4-1), et les tifosi du Juventus Stadium fêtent ça comme un but de leur propre équipe. A partir de là, le match est pratiquement terminé. La Juve continue de dominer, Copenhague se crée une demi-occasion par une frappe lointaine de Toutouh, et Conte fait entrer Vucinic, qui se permet quelques grigris, mais rien de fou. On en reste là. Le Juventus Stadium peut célébrer San Arturo et surtout savourer l’instant présent. Car dans quinze jours, à Istanbul, ce sera une toute autre histoire.
Par Eric Maggiori