ACTU MERCATO
Vidal catalane
S'il ne symbolise pas franchement le beau jeu prôné par Barcelone, Arturo Vidal pourrait faire beaucoup de bien à sa nouvelle équipe catalane. Qui devrait officialiser sa venue dans les prochains jours en provenance du Bayern Munich et en échange de 18 millions d'euros.
Certains transferts ont beau porter le même nom et concerner la même équipe, ils ne font pas parler de la même manière. À Barcelone par exemple, le départ officialisé d’Aleix Vidal à Séville pour 8,5 millions d’euros n’a pas fait énormément de bruit. En revanche, l’arrivée imminente d’Arturo Vidal pour 17 millions en provenance du Bayern Munich, elle, a été particulièrement médiatisée. Et pour cause : les deux garçons n’évoluent pas dans la même cour.
En témoigne ce tweet de Jérôme Boateng, dépité de voir son partenaire quitter les lieux : « L’un des gars que vous voulez avoir dans votre équipe, mais jamais contre vous. Tu es un vrai personnage, un leader, un guerrier. Tu vas me manquer Arturo, et je ne te souhaite que le meilleur. » C’est dire si le bonhomme (qui a également fait monter la bave aux lèvres en étant annoncé à l’Inter Milan où il aurait été associé à Radja Nainggolan dans l’entrejeu) est respecté par ses coéquipiers comme par ses adversaires.
Profil différent et CV à tomber
Dans l’idée, Vidal vient remplacer numériquement Paulinho au sein de l’effectif catalan. Et de prime abord, la fusion n’est pas évidente. Pas du genre tendre, le Chilien n’est pas le footballeur qui incarne le mieux la philosophie de beau jeu prônée par le Barça. Mais c’est justement ça qui est intéressant : en débarquant avec le couteau entre les dents, le Sud-Américain va apporter une grinta bienvenue qui manque au FCB depuis belle lurette.
« On espère qu’il apportera son énergie au milieu de terrain, a ainsi précisé Ernesto Valverde en conférence de presse à l’heure d’évoquer son futur poulain. On sait qu’il a de l’expérience. Il dispose de superbes statistiques dans tous les clubs où il est passé. Il a une grosse présence sur le terrain. C’est un joueur agressif et ça va nous faire du bien. » Un joueur agressif au curriculum vitaeeffectivement bien garni, flattant une superbe carrière rondement menée (Colo-Colo, Bayer Leverkusen, Juventus, Bayern Munich et Barcelone, donc ; quatre Serie A, trois Bundesliga, une Coupe d’Italie, une Coupe d’Allemagne, une finale de Ligue des Champions).
Les 31 printemps et un genou en question
Seule petite appréhension au sujet de Vidal (et pas des moindres) : l’état physique de l’organisme de l’homme aux 31 bougies soufflées. Blessé en tout et pour tout 127 jours en 2017-2018 – ce qui lui a fait manquer une quinzaine de rencontres -, le milieu de terrain a galéré comme jamais et battu ses records en la matière (quatre pépins physiques lors de chacune des deux saisons précédentes).
Cuisse, mollet, soucis musculaires, contusion thoracique, grippe, infection et surtout problèmes récurrents au genou : voilà pourquoi l’ogre allemand s’est décidé à le laisser partir pour un concurrent direct à un sacre en C1. Voilà aussi pourquoi, selon les informations du Sun, Manchester United et Manchester City auraient refusé de lui offrir un contrat alors qu’il aurait été proposé aux deux clubs anglais par ses agents. Et voilà pourquoi, enfin, ce transfert n’est pas un pari gagné d’avance. Surtout que la visite médicale n’a pas encore eu lieu.
Une triplette qui a de la gueule
« Nous aimerions remercier Arturo pour tout ce qu’il nous a apporté et nous lui souhaitons le meilleur en Espagne » , a écrit le Bayern Munich, poli, sur son compte Twitter. Un Bayern Munich qui avait acheté Vidal plus de 37 millions d’euros il y a trois ans, et qui considère avoir rentabilisé son affaire (196 matchs de Bundesliga, quand même, pour 29 buts et trente passes décisives période Leverkusen comprise). En sera-t-il de même en Catalogne, où lebad boy devrait former un trio complémentaire – mais beaucoup moins « tiki-takanesque » qu’auparavant – en compagnie de Sergio Busquets et Ivan Rakitić ? Le club y croit plus que jamais, puisqu’il a offert à sa recrue un salaire estimé à neuf millions d’euros net annuel. Lionel Messi risque en tout cas d’être bien protégé.
Par Florian Cadu