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Víctor Vázquez, la Quinta del Brugeois

Par Matthieu Rostac
Víctor Vázquez, la Quinta del Brugeois

Le FC Bruges en est encore loin, mais il est toujours en course pour un triplé historique championnat-Coupe-Ligue Europa. Une réussite qu'il doit notamment à son meneur de jeu Víctor Vázquez, qui distille des caviars à ses coéquipiers depuis plusieurs années maintenant. Un homme que l'on considérait comme l'égal de Leo Messi en équipes de jeunes du FC Barcelone.

« Tu peux vraiment jouer au football avec le nez cassé ? Mes joueurs sont au courant. Ils vont t’assassiner. » Ce moment de poésie a été offert aux fans de Jupiler League par l’élégant Hein Vanhaezebrouck, entraîneur de La Gantoise, le 26 octobre 2014. Le destinataire de ses mots doux ? Víctor Vázquez, milieu de terrain du FC Bruges, qui attend patiemment de faire son entrée en jeu. Si le joueur espagnol de 28 ans a bien le nez pété, la saillie de Vanhaezebrouck en dit long sur ce dont sont capables les adversaires des Blauw en Zwart quand il s’agit de déstabiliser leur meneur de jeu. Il faut dire que depuis qu’il a débarqué du côté du stade Jan-Breydel en 2011, l’Espagnol illumine la Jupiler League de passes aussi millimétrées que ses coups francs en lucarne. Dès lors, si Víctor Vázquez est fort au point d’agacer une partie de la Belgique, comment se fait-il que le quidam n’ait jamais entendu parler de lui auparavant ?

La Quinta del 87

Tout simplement parce que le début de carrière de l’Espagnol, c’est avant tout l’histoire d’un rendez-vous manqué. Et pas avec n’importe qui : le FC Barcelone. En réalité, dire que Vázquez est un pur produit de la Masia relève de l’euphémisme. Après une année passée à jouer pour le CF Damm, club du quartier de Nou Barris au nord de la ville catalane, Victor intègre les équipes de jeunes du Barça dès l’âge de dix ans en 1997. Soit au même âge et la même année que d’autres camarades de jeu dont les noms affolent désormais le football mondial : Cesc Fàbregas et Gerard Piqué. Dans les colonnes de AS en 2010, Messi, qui débarquera à la Masia quelques années après le meneur de jeu espagnol, expliquera que « Víctor Vázquez, c’est le meilleur » . De la part du meilleur joueur du monde, le compliment est loin d’être dégueulasse. Il faut dire qu’au début des années 2000, Messi et Vázquez se chargent ensemble de l’animation offensive de ce que les initiés appellent la Quinta del 87, cette équipe de cadets du Barça estampillée « génération dorée » qui marche sur les gamins de la région. « Sur certains matchs, Victor marquait trois buts en première mi-temps, et Lionel, trois en seconde mi-temps » détaillera Fàbregas, toujours dans AS. Une Quinta complétée par des joueurs tels que Franck Songo’o, Marc Valiente et Daniel Plancheria.

Trois matchs en trois ans avec le Barça

Problème : au Barça, la carrière du Víctor Vázquez se rapprochera plus de celle des derniers noms mentionnés que de celle de Messi. La faute à des blessures à répétition qui l’empêchent de poursuivre logiquement sa progression avant d’espérer quelques minutes de jeu en équipe fanion. Tandis que Fàbregas et Piqué se tirent en Angleterre, le milieu de terrain du FC Bruges ronge son frein dans l’Espagne du foot amateur. Lors de la saison 2005-2006, tandis que la Pulga s’impose petit à petit chez les Blaugrana et que Fàbregas joue sa première finale de Ligue des champions avec Arsenal, Vázquez, lui, doit se contenter du Barça C en Tercera Division. Puis de l’équipe B, dont il deviendra le maître à jouer pendant cinq ans et qu’il aide à monter en Segunda Division lors de la saison 2009-2010. À ce moment de sa carrière, l’Espagnol n’a fait que deux apparitions en équipe première, face au Recreativo Huelva sous Rijkaard en avril 2008, puis en Champions League face au Shakhtar Donetsk huit mois plus tard sous Guardiola. Normal quand on a des tripoteurs de ballons comme Xavi ou Iniesta en haut de la chaîne alimentaire. Ce qui n’empêche pas Guardiola d’intégrer Vázquez définitivement au groupe barcelonais en 2009. Malheureusement pour lui, le meneur de jeu se défonce la rotule. À son retour de blessure lors de l’exercice 2010-2011, même s’il plante un but face au Rubin Kazan, l’aventure avec son club de cœur est bel et bien finie, le Barça ayant déjà essayé de le refiler à l’Espanyol durant l’été précédent. À l’été 2011, après quatorze ans de bons et loyaux services, Vázquez se dirige vers une destination pour le moins exotique : le FC Bruges et la Jupiler League.

« Preud’homme aime le jeu court, comme Guardiola »

Un choix que Vázquez a justifié récemment au micro de l’émission espagnole El Partido de las 12 : « Je suis ici parce que je veux jouer des titres et la Ligue des champions. J’aurais pu signer pour beaucoup d’équipes espagnoles, mais ça ne m’intéresse pas de jouer pour rien ou simplement éviter la relégation. » Bonne pioche : outre-Quiévrin, l’ancienne pépite catalane se remet à briller. En compagnie des transfuges Lior Rafaelov et Thomas Meunier, il vient renforcer un milieu déjà bien ambitieux avec la présence de Vadis Odjidja et de Maxime Lestienne. Surtout, il montre que l’on peut être un vrai manieur de ballon sur les terrains boueux et hivernaux de Jupiler League, tordant le cou à l’adage qui veut qu’aucun produit de la Masia ne soit capable de s’exporter dans un autre club, quel que soit son niveau. Peut-être, aussi, parce que depuis l’arrivée de Michel Preud’homme au FC Bruges en 2013, Vázquez se sent comme s’il était de retour à la Ciutat Esprotiva Joan Gamper. « Je suis le capitaine de l’équipe et, heureusement, ils me laissent jouer à ma façon. Notre entraîneur Preud’homme aime le jeu court, comme Guardiola » détaillait Vázquez, toujours au micro d’El Partido de las 12. S’il n’est que vice-capitaine au FC Bruges, le brassard étant réservé au vétéran Timmy Simons, il est vrai que l’Espagnol est devenu le véritable métronome des Blauw en Zwarte depuis le départ d’Odjidja pour Norwich. Résultat : le FC Bruges a récemment remporté la Coupe de Belgique face à Anderlecht. Avant, qui sait, de glaner un titre national qui échappe au club depuis dix ans, voire une Coupe UEFA. Et continuer d’énerver les autres équipes belges, sans doute. Mais ça, Víctor Vázquez s’en fout. Chambrer, il connaît : « Avec Messi, on se parle encore, parfois. Et je l’appelle toujours « le petit » » .

Par Matthieu Rostac

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