- Ligue des Champions
- J5
- Groupe C
- Paris SG/Olympiakos (2-1)
Victoire et qualification: grec complet pour Paris
Ils ont eu chaud et ils n'auraient pas dû. Archi-dominateurs en première période, les Parisiens ont bien failli concéder le match nul après l'expulsion de Marco Verratti. C'était sans compter sur Edinson Cavani, qui avait des envies de qualification et de première place.
78 selon l’Opta, 72 pour l’UEFA, 75 pour Canal+ qui coupe la poire en deux. On ne parle pas du budget transferts du Paris Saint-Germain cet hiver, mais de la possession de balle de l’équipe de Laurent Blanc après quarante-cinq minutes d’une rencontre de Ligue des Champions. Certes, l’Olympiakos ne soulève pas autant que son adversaire du soir à la salle de muscu. Au vrai, l’opposition proposée par les Grecs a même été assez limitée. Mais si les coéquipiers de Gaëtan Bong n’ont pas touché une bille, c’est aussi parce que ce PSG version Laurent Blanc fait preuve d’une maîtrise technique et tactique impressionnante jusqu’à l’exclusion précoce de Marco Verratti. Une vraie bêtise de gosse, pas la première qui a bien failli coûter deux points à la bande à Zlatan. Mais ça, c’était sans compter sur ce génie de Cavani. El Matador marque toujours, disait Auriemma, commentateur officiel du Napoli. Le PSG est qualifié et assuré d’être premier de sa poule.
Domination sans partage
Pour la 100e de Zlatan Ibrahimovic, le Paris Saint-Germain s’est fait beau. Dans son plus joli costume, le 4-3-3 avec le délicieux triangle Matuidi – Motta – Verratti en guise de nœud papillon, le onze parisien met vite les choses au clair : amis grecs, profitez du ballon quand vous l’avez, car vous ne le toucherez pas beaucoup. Très hauts dans leur couloir respectif, van der Wiel et Maxwell donnent du fil à retordre aux latéraux adverses. Pressés, les Grecs décident d’attendre leurs hôtes dans leur moitié de terrain. Peu d’espaces, donc, pour les coéquipiers de Thiago Motta, mais assez quand on a un milieu aussi à l’aise techniquement et un Cavani en mode Rahan. Nicolas Douchez a à peine le temps de demander une couverture pour ne pas se les cailler sur le banc de touche que van der Wiel déboule sur son côté droit. Pour la quatrième fois depuis le début de cette Ligue des Champions, le Batave sert parfaitement Zlatan Ibrahimovic qui, à bout portant, inscrit son 39e but en C1 pour fêter dignement sa 100e. On ne joue pas encore la 10e minute et les Grecs sont prévenus : il faudra se battre pour éviter la valise. Fer de lance de l’attaque de l’Olympiakos, Mitroglou parvient à se procurer quelques occasions sur les rares ballons que touchent les siens. D’abord sur une reprise de volée cadrée du gauche. Ensuite sur une frappe à l’entrée de la surface. Mais à chaque fois, l’attaquant de 25 ans trouve un bon Sirigu sur son chemin. Dans la foulée, Maniatis tente une volée sur un corner venu de la gauche, mais ne s’appelant pas Mendieta, le résultat est assez risible. Les visiteurs ont eu leur chance, c’est le moment pour eux de regagner leur surface et d’admirer. Admirer les allées et venues de ce chien fou de Lavezzi, dont le déchet ce mercredi soir est inversement proportionnel à la propreté affichée par les autres Parisiens. D’apprécier les nombreuses courses de Cavani, toujours au bon endroit au bon moment et même ailleurs. L’Uruguayen, lancé par une déviation de la poitrine délicieuse de Zlatan, balance une sacoche du gauche que Roberto détourne bien. Et Marco Verratti, dans tout ça ? Il s’éclate avec Motta et Matuidi et fait marrer son monde : auteur d’une main inutile, l’Italien feint d’avoir mal à l’œil, mais l’arbitre, pas dupe, lui colle un jaune.
Marco le Crado, Edinson le génie
Jaune comme le rire des supporters du PSG au retour des vestiaires. Auteur d’une deuxième « bêtise » , en l’occurrence une faute inutile au milieu du terrain, Marco le Crado prend un deuxième carton et laisse les siens à dix pour la quasi-totalité de la seconde période. Dans le rôle de Robert Pirès 2006, c’est Ezequiel Lavezzi, bidon en première période, qui cède sa place à Adrien Rabiot. Le rouge de Verratti offre un espoir éphémère à Michel, coach de l’Olympiakos, qui fait entrer Weiss pour opérer dans un dispositif plus offensif. « Retombée » à 65%, la possession de balle parisienne débouche sur quelques situations, mais pas de break. Zlatan sur coup-franc lointain ou Rabiot, du gauche à l’entrée de la surface, donnent du boulot à un excellent Roberto. Sur une action un peu anodine, Thiago Motta fait peur au Parc des Princes en s’écroulant au sol tel Julian Ross devant Mark Landers. Pendant ce temps, les Grecs continuent leur action, ce qui a le don d’agacer van der Wiel, qui décide de découper un adversaire pour mettre fin à ce manque de fair-play. Le Hollandais prend son jaune, tout comme Matuidi. La rencontre se tend, les minutes passent et le PSG commence à regretter de ne pas avoir fait le break dans son temps très fort. A peine entré en jeu à la place de Zlatan, Marquinhos se fait avoir sur corner par Manolas De La Bitas. A l’affut après une frappe de Sirigu, le Grec fusille le Sarde à bout portant et égalise. Les minutes défilent et le public du Parc pense que les oreilles de Marco Verratti sifflent déjà. Mais solidaire et parfaitement lancé par Marquinhos, Edinson Cavani ajuste parfaitement Michel en début de temps additionnel. Ce soir, le Matador régale : qualification et première place. Merci Cavani.
Par Swann Borsellino