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Verratti, Insigne, Immobile : de Pescara au Brésil

Éric Maggiori
5 minutes
Verratti, Insigne, Immobile : de Pescara au Brésil

Il y a deux ans, ce trio quasiment inconnu du grand public réalisait une saison énorme à Pescara, sous les ordres de Zdeněk Zeman, permettant au club des Abruzzes de remonter en Serie A. Deux ans plus tard, les voilà propulsés au Mondial brésilien avec la Nazionale (qui affronte le Luxembourg ce soir en match de préparation). Sacrée ascension.

Les supporters de Pescara doivent ressentir quelque chose d’étrange, ces jours-ci. Quelque chose qui peut leur faire penser qu’ils ont vu l’histoire s’écrire sous leurs yeux, il y a deux ans. Nous disputons la saison 2011-12. Pescara, qui n’a plus connu l’élite depuis le début des années 90, dispute un énième championnat de Serie B. À la tête du club des Abruzzes, Zdeněk Zeman, bien décidé à lui redonner ses lettres de noblesse. L’entraîneur tchèque ramène dans ses valises plusieurs pépites sur lesquelles il compte baser l’équipe. Parmi elles, Lorenzo Insigne, jeune Napolitain que Zeman a déjà coaché à Foggia, mais aussi Ciro Immobile, repéré par l’entraîneur alors qu’il faisait ses gammes à Grossetto, ou encore le jeune gardien Carlo Pinsoglio. Le début de saison est fidèle à la réputation zemanienne : Pescara marque beaucoup, et encaisse beaucoup de buts. Ce qui fait, forcément, le bonheur des attaquants : Immobile plante déjà 5 buts lors des 6 premières journées, tandis qu’Insigne monte en puissance au mois d’octobre. Très vite, Pescara se retrouve en haut de la Serie A, et les supporters se mettent à rêver. Car cette équipe offre du spectacle. Surtout, elle se base sur de jeunes joueurs italiens talentueux. Les déjà cités Insigne et Immobile, donc, mais aussi la petite perle que l’Italie découvre au cours de cette saison 2011-12 : Marco Verratti.

Le PSG grille les écuries italiennes

À l’époque, la réputation de Verratti dépasse à peine les frontières des Abruzzes. On ne le connaît évidemment pas en France, mais pas beaucoup plus en Italie. Pourtant, à Pescara, le petit Marco est déjà une idole. Né à Pescara, il parcourt les équipes de jeunes du club et atteint l’équipe première en 2008, à l’âge de 16 ans. Il participe à la montée du club de Serie C1 à Serie B, et s’impose immédiatement comme un pilier de la formation de Zeman. L’entraîneur boemo le repositionne sur la pelouse. Milieu offensif de formation, Verratti redescend au poste de regista, façon Pirlo. Un poste qui va lui convenir à ravir. Une vraie révélation. Marco devient le patron de l’équipe, le métronome du jeu, celui qui est à l’origine de la plupart des actions, et qui met sur orbite ses potes Insigne et Immobile. Le trio est le cœur de l’équipe. Immobile ne s’arrête plus de marquer : il termine la saison à 27 pions, meilleur buteur du championnat. Insigne le suit à 18. Fin mai 2012, Pescara est sacré champion de Serie B et donc promu en Serie A. Au même moment, Marco Verratti est présélectionné dans la liste des 30 pour l’Euro 2012, à seulement 19 ans. Même s’il n’est finalement pas conservé, le message de Prandelli semble clair : ce petit-là, avec ses gros yeux, est amené à devenir le successeur d’Andrea Pirlo, à qui il est constamment comparé.

Évidemment, pendant l’été 2012, les trois copains sont séparés. Impossible, pour Pescara, de les retenir. Insigne rentre à Naples, son club formateur, où il signe un contrat de cinq ans. Immobile, de son côté, signe au Genoa, club qui détenait la moitié de son cartellino, en copropriété avec la Juve. Mais la plus grosse surprise est pour Verratti : annoncé à la Juve, le milieu de terrain est finalement acheté par le PSG, qui grille la concurrence des écuries italiennes, pas assez réactives sur ce coup-là (et qui, aujourd’hui, le regrettent). Les voilà dispatchés un peu partout, avec la ferme intention de s’imposer dans leur nouveau club. Mais ce n’est pas si facile pour des joueurs qui n’ont encore jamais goûté à la première division. Insigne, 21 ans, réalise une première saison correcte à Naples : 5 buts en 37 apparitions, et une première sélection en équipe d’Italie le 11 septembre 2012. Immobile, lui, a plus de mal. Il plante également 5 buts avec le Genoa, loin, très loin, de son total de Pescara. Quant à Verratti, il réalise une bonne première saison en France, avec un titre de champion à la clef, et deux sélections en Nazionale, pour les amicaux face à la France et aux Pays-Bas. Mais le meilleur est à venir.

Immobile comme Toni

C’est lors de la deuxième saison post-Pescara que les trois larrons vont véritablement prendre leur envol. Comme s’il leur avait fallu une année d’adaptation. Si Insigne et Verratti restent respectivement à Naples et Paris, Immobile, lui, décide de s’engager avec le Torino. Un choix judicieux. À Turin, il trouve en Alessio Cerci un compère d’attaque parfait, et se remet enfin à marquer des buts. Beaucoup de buts. 22, en tout, sur l’ensemble de la saison. Deux ans après avoir été sacré meilleur buteur de Serie B, le sieur Immobile décroche le soulier de meilleur buteur de Serie A et tape dans l’œil de Dortmund. Le dernier à avoir réalisé une telle performance était Luca Toni, meilleur buteur de Serie B en 2004 avec Palerme, puis de Serie A en 2006 avec la Fiorentina. Avant de devenir champion du monde quelques semaines plus tard, à la pointe de la Nazionale. Verratti, de son côté, s’impose comme la plaque tournante du PSG, un boulon indispensable du collectif de Laurent Blanc. Quant à Insigne, s’il marque peu de buts, il confirme son talent sous les ordres de Benítez.

L’Italie en est persuadé : ces trois-là peuvent donner un sacré coup de fraîcheur à une Nazionale que l’on dit parfois vieillissante et privée de folie. Prandelli s’en rend bien compte. Il les convoque tous les trois dans la liste des 30 pour le Mondial brésilien. Un pari osé, puisque, à eux trois, Verratti, Insigne et Immobile affichent à ce moment-là un total de neuf sélections en équipe d’Italie. Au bout d’une semaine de stage à Coverciano, le sélectionneur prend sa décision : le trio de Pescara s’envole pour le Brésil. « C’est ça, la beauté du football, affirme Verratti au lendemain des convocations. Zeman est un grand maestro, c’est de là que tout est parti. Ce n’est pas forcément quelqu’un qui te dit « C’est bien », mais c’est sa manière d’être et de faire qui nous a tous fait progresser, et c’est ça la chose la plus importante. » Forcément, l’entraîneur tchèque regarde tout cela avec satisfaction. Et fierté. « Je suis vraiment très heureux pour mes garçons, explique-t-il mardi matin dans la Gazzetta dello Sport. Ils sont le fleuron d’aujourd’hui, et cela me rappelle le moment où Signori et Baiano, mes joueurs à Foggia, avaient été convoqués en Nazionale. Mais je n’oublie pas non plus les convocations de Totti, Di Biagio, Tommasi, Negro, Favalli, Nesta, Fuser. Disons que les trois de Pescara sont les petits frères d’une belle portée. » Une portée définitivement adoptée par Prandelli, et par toute l’Italie.

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