Comment est née votre passion pour le foot ?
Yann : Par la pratique. Contrairement à Frédéric qui ne jouait qu’au collège, j’ai joué en club jusqu’à mes 18 ans tout en suivant avec passion l’En Avant de Guingamp. La montée du National à la D1 en 1995 était quelque chose de beau.Frédéric : Étant originaire des Côtes-d’Armor, Guingamp, c’est un peu le club de la région.Yann : Avec Stéphane Carnot comme symbole (rires).
Même pas Drogba ou Malouda ?
Yann : Non, c’était bien après ça. C’est pour les jeunes (rires).
Hormis Stéphane Carnot, il y a des joueurs de Guingamp qui vous ont particulièrement marqués ?
Frédéric : Abdelhafid Tasfaout et Yannick Baret, forcément !Yann : Sylvain Prat est devenu un copain aujourd’hui, donc je suis un peu obligé de le citer.Frédéric : Après, je pourrais te citer un tas de joueurs comme Sylvain Deplace, Jérôme Foulon, Morten Nielsen, Eric Loussouarn, Nestor Fabbri ou Marek Jozwiak, un défenseur polonais qui faisait peur à voir. Ça en fait des joueurs mythiques pour une ville de 7 000 habitants.Yann : Sans oublier les internationaux : Vincent Candela, Jean-Pierre Papin et Stéphane Guivarc’h. Bon, il vend des piscines aujourd’hui, mais quand même !Frédéric : Ouais, c’est pas celui qui a le mieux réussi son après-carrière.Yann : Il aurait dû mettre deux buts en finale contre le Brésil, ça aurait peut-être changé sa vie.
Comment expliquer que Guingamp, par intermittence, parvient à faire des coups sur la scène nationale ou européenne ?
Frédéric : En ce moment, je pense que ça s’explique par le choix judicieux d’avoir nommé Gourvennec à la tête du club. En trois ou quatre ans, il a fait remonter l’équipe du National à la Ligue 1. En plus, le mec est plutôt intelligent dans le recrutement. Que ce soit Beauvue ou Dorian Lévêque, c’est du solide. Et puis il est fan des Smiths, ce qui est assez rare en France. C’est peut-être pour ça qu’il ne s’entendait pas très bien avec les mecs de l’OM. Il est peut-être un peu plus intelligent que les autres (rires).
C’est quoi votre tout premier souvenir ?
Yann : C’est Hubert Fournier et Christopher Wreh en train de me signer un autographe lors d’un tournoi de poussin. C’était en hiver et le temps était dégueulasse : on jouait dans la boue. Une belle époque ! Sinon, je me souviens également qu’en 1993, mon frère m’avait mis une grosse mandale dans la gueule quand Boli a marqué son but contre Milan. J’avais six ans, et c’était assez douloureux (rires).
Frédéric : Il y avait aussi Guingamp contre l’Inter Milan en 1996. On était tombé face à un grand Pagliuca, qui fera tout autant mal à la France deux ans plus tard en quarts de finale de la Coupe du monde. Lizarazu s’en souvient, d’ailleurs.Yann : Ouais, il a pété en plein vol Liza. Mais on lui pardonne.
Vous devez bien avoir des souvenirs au stade également, non ?
Yann : Carrément ! Étant gamin, j’allais voir les matchs avec mon club. À l’époque, il n’y avait pas de tribunes, on était sur une dune. Et puisque que le stade était dans une cité, les mecs regardaient le match de leur balcon. Frédéric : On était obligés de se garer sur le parking de Mammouth. Il n’y avait pas de parking officiel.Yann : Ce qui est marquant au Roudourou, c’est quand même la ferveur des supporters. Elle est tellement prononcée qu’un jour je me suis pris une tranche de jambon dans la tête. Les supporters n’étaient pas contents, et ils balançaient leur sandwich en guise de protestation. C’est assez atypique (rires).
Frédéric : C’est vrai qu’il y a une vraie autodérision à Guingamp. Quand on est remonté en L1 et qu’on affrontait Paris, une partie des supporters avait déployé une banderole du genre « Les paysans sont de retour ! » C’est quand même la classe !
Justement, vous pensez quoi de cette saison ?
Frédéric : On a une belle équipe. Beauvue est magique ! De même que Mandanne, Sankharé et Jacobsen, même si on l’a peu vu pour le moment. Yann : Tout se passe très bien cette année : on a été diffusé sur W9 et on a parfaitement digéré le départ de Yatabaré, parti poursuivre son challenge sportif en Turquie (rires).
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