- Ligue 1
- OM/Rennes (0-0)
Vélodrome d’hiver
Dans un stade glacé, Marseille et Rennes se sont séparés sur un match nul (0-0) brumeux dans le match en retard de la 11e journée. Pas d'échappée marseillaise, pas de leader breton.
On ne va pas se mentir, parfois ce qu’on appelle le « round d’observation » s’avère extrêmement ennuyant. Surtout lorsque ce round dure pendant tout le match. Ne vous fiez pas au score, ce n’était pas le cas de ce Marseille-Rennes. Au contraire. Les deux équipes sont entrées dès l’entame du match dans le vif du sujet, se procurant même un certain nombre d’occasions. Problème : cet enthousiasme précoce était surtout dû à des faiblesses défensives de part et d’autre.
Côté rennais, le côté gauche (Souprayen et Mandjeck) se fait manger par Loïc Rémy qui passe comme papa dans maman à chaque accélération sur son aile, à partir de la 2e minute. Pour Marseille, les yeux sont forcément attirés par la performance de Kaboré, remplaçant hésitant d’Azpilicueta et potentiellement concurrent d’un Rod Fanni imposant ce soir avec Rennes (le gros tacle à la 12e qui atomise l’attaque marseillaise). Mais le problème est collectif. La lenteur du quatuor provençal est flagrante lorsque les Kembo et Montano décollent dans leur dos, souvent lancés par un Mvila encore très costaud dans l’animation.
C’est l’une de ces actions qui amène le penalty breton. Montano est lancé, Mandanda aussi, sauf que ce dernier ne touche pas le ballon, seulement le joueur. Heureusement pour lui, Kembo est atteint de l’une des maladies les plus répandues dans le football, dont les symptômes poussent à ne pas prendre assez d’élan. Forcément, le portier marseillais la sort et on repart sur les mêmes bases et avec le même score. Jusqu’à ce que tout se décante : Souprayen finit par prendre la mesure de Rémy, soutenu par sa charnière centrale, et Diawara prend les choses en main dans la défense marseillaise, distribuant les interventions sûres et les tacles efficaces.
L’affrontement se déplace alors au milieu de terrain. Cheyrou et Cissé bloquent les attaques dans le camp olympien, Dalmat, Camara et Mvila font de même en face. Le match devient plus tactique, et un peu plus chiant à voir, avouons-le, pour le dernier quart d’heure de la première période et le premier de la seconde. L’heure de jeu, c’est le moment choisi par Didier Deschamps pour un petit coup de poker tactique : il sort Cheyrou et fait entrer Valbuena, surprise du banc en début de partie. Le risque est évidemment de déstabiliser son milieu de terrain, même s’il sort Rémy quelques minutes plus tard pour lancer Abriel sur le pré.
C’est effectivement ce qui se passe puisque, dans les minutes qui suivent, Rennes parvient à se procurer les premières occasions du match depuis une demi-heure, multipliant les approches dangereuses du but marseillais. Kembo, notamment, enflamme son flanc droit et se retrouve souvent à deux doigts de marquer ou d’offrir un ballon de but. Le match se débride un peu, le cuir va d’un but à l’autre et l’animation offensive marseillaise prend également un coup de fouet grâce à l’entrée de “Petit Vélo”. On y croit, on se dit que ça va finir par rentrer, le manque de réalisme est criant. Montano est toujours en panne, Brandao est hyperactif mais ne donne jamais l’impression de pouvoir concrétiser.
Le jeu s’étiole, les quatre minutes d’arrêts de jeu ne serviront à rien. Marseille avait moyen de prendre le large en tête du classement, ils n’ont qu’un petit point d’avance sur Lille. Rennes pouvait enjamber tout le podium d’un coup, ils restent à son pied. Soirée froide au Vélodrome.
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