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Vedad Ibisevic, sans faire de bruit

par Ali Farhat
Vedad Ibisevic, sans faire de bruit

En France, on garde une image d'un Vedad Ibisevic brouillon, limite nul, même. Seulement, c'était il y a presque dix ans. A l'époque, le Bosnien était jeune, et il s'est retrouvé baladé à droite à gauche avant même d'avoir pu ouvrir la bouche. Aujourd'hui à Stuttgart, Vedad a bien grandi. Il aligne les pions et est devenu un membre incontournable de la sélection bosnienne. Il faut dire qu'il a payé cher pour voir.

En jetant un coup d’oeil au classement des buteurs en Bundesliga, certains supporters du Paris Saint-Germain ont dû une fois de plus tiquer. Tout comme il y a quelques années. « Hein, quoi, Ibisevic il est si haut dans le classement? Et bah, elles doivent être bien rincées, les défenses en Allemagne. Bah ouais, Ibisevic, c’était une carotte, à l’époque » . Euh… Disons que le Bosnien n’a jamais vraiment eu sa chance non plus. A moins qu’il ne soit arrivé trop tôt dans un club trop grand pour lui. Clair, c’est cool que Vahid Halilodzic ait pensé à aller chercher son compatriote aux Etats-Unis, pays où Vedad a grandi après avoir fui les Balkans. Seulement à St. Louis, Vedad était loin d’avoir le swag d’un Nelly, un Chingy ou encore un Murphy Lee à ce moment-là. Certes, il avait déjà du ballon, mais il était trop tendre pour s’imposer dans un club qui comptait à cette époque des seconds couteaux du calibre de Reinaldo, Ljuboja ou encore Pancrate, tous là à admirer l’immense Pauleta. La marche est trop haute pour le petit Vedad, 20 ans à peine. D’ailleurs, lors de sa quatrième apparition en Ligue 1, il se fait expulser à Auxerre cinq minutes après avoir remplacé l’Aigle des Açores. Ce sera sa dernière apparition avec le club de la capitale.

Le flair de Rangnick

Coach Vahid sent la moutarde qui lui monte au nez et envoie Vedad à Dijon sans coup férir. Au bout d’un an et demi et une dizaine de buts, Ibisevic bouge encore. Visiblement, c’est le prix à payer, pour apprendre. Sauf qu’en franchissant le Rhin, son destin va s’accélérer. De la Ligue 2, le natif de Vlasenica passe à la 1.Bundesliga. Bon ok, il n’est qu’à l’Alemannia Aachen, mais c’est déjà pas mal. Aux côtés des Sascha Rösler et autres Jan Schlaudraff, le natif de Vlasenica marquera à six reprises (en 24 matchs). Il ne sera d’ailleurs décisif qu’une fois vraiment, face à Mayence, lorsqu’il inscrit le but de la victoire. Insuffisant toutefois pour maintenir le club d’Aix-la-Chapelle dans l’élite.

Néanmoins, cette victoire face à l’équipe alors coachée par Jürgen Klopp a permis à Vedad Ibisevic de faire connaissance avec un nouvel aspect de sa carrière de footballeur: les convocations en sélection. Fuad Muzurovic, le sélectionneur d’alors, décide de le lancer dans le grand bain (comme il lancera quelque temps plus tard un certain Edin Dzeko), en le titularisant d’entrée en Norvège pour un match de qualif’ à l’Euro 2008. ça ne rate pas: victoire 2-1. Dans le même temps, en club, ça commence à bouger.Ralf Rangnick, coach d’un TSG Hoffenheim 1899 très ambitieux et qui vient juste d’arriver en 2.Bundesliga, décide de recruter le Bosnien pour 1,2 millions d’euros. Bonne pioche: un an plus tard, « Hoffe » se retrouve dans l’élite pour la première de son histoire.

Souabe à défaut d’être « swag »

C’est alors que tout s’enchaîne: en 1.Bundesliga, le promu, un club de village de surcroît, met tout le monde à terre lors de la Hinrunde de la saison 08/09. La faute à Ralf Rangnick, bien évidemment. Le « Professor » a créé un trio aussi curieux que diabolique, composé de Demba Ba, Chinedu Obasi et Vedad Ibisevic. A eux trois, ils inscrivent 31 buts sur les 42 du champion d’automne. A lui seul, Vedad en inscrira 18 en 17 matchs. Un surhomme. Malheureusement pour lui et pour son club, il se pètera le genou durant la trêve. Six mois d’indisponibilité. Hoffenheim ne finira même pas européen.

Une fois de plus, Vedad Ibisevic a payé cher pour apprendre. Mais il a compris un truc: il est désormais capable de s’imaginer comme un joueur pouvant devenir indispensable à son équipe, grâce à ses buts. Après avoir donné tout ce qu’il avait pour Hoffenheim, il se voit « promu » au sein du Land de Bade-Würtemberg, puisqu’il signe dans le grand club de la région, le VfB Stuttgart lors du mercato d’hiver de la saison 11/12. Il se fond tout de suite dans cette équipe qui a de la qualité, mais qui adore plus que tout l’irrégularité. Vedad s’en fout, et claque 8 buts en 15 rencontres. Cette saison, c’est la même: 15 buts (et 5 passes décisives) en 30 matchs. Pourtant, quand on le compare à ceux qui le précèdent au classement des buteurs, c’est assez incompréhensible. Il n’a pas la technique et le flair d’un Lewandowski, ni le placement d’un Kiessling, ni les capacités physiques d’un Mandzukic voire d’un Meier. Et pourtant il est là le Bosnien, à égalité avec le Croate. Parce qu’il a suffisamment payé dans sa vie. Maintenant, il veut voir. Voir la foule se lever pour lui.

Dans cet article :
Le retour du grand méchant Bayern ?
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par Ali Farhat

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