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Vargas, Loco malgré lui

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Vargas, Loco malgré lui

Ce soir, le Pérou a l'occasion d'accéder à la finale de la Copa America, une première depuis 1975. La sélection de Sergio Markarian, qui endossera, encore, le maillot d'outsider, s'appuiera sur son homme fort, le tatoué Vargas. Portrait.

Au Pérou, il n’y en a que pour lui. Des affiches géantes de lui dans les rues, des panneaux publicitaires et même des spots télévisés. Juan Manuel Vargas est partout. Au pays, il est la star. « L’Italien » , même. La Serie A met des étoiles dans les yeux à tous les aficionados péruviens de football, et Vargas, avec ses tatouages et sa dégaine d’ancien taulard, en est le parfait ambassadeur. Et le joueur le rend bien au peuple. Face à la Colombie, brassard de capitaine sur le bras, le milieu de terrain de la Fiorentina a été énorme. Buteur pour tuer le match, leader sur la pelouse, le joueur se la joue même modeste, en affirmant au terme de la rencontre qu’il s’agit là « de la victoire du collectif » . Or, personne n’est dupe. Cette victoire, au-delà de la malchance colombienne, c’est surtout la sienne. Celle d’un capitaine populaire qui a réussi, par son expérience, à transcender ses coéquipiers. Droit dans ses bottes, sage, contrairement à son partenaire d’attaque Guerrero, Vargas a tout de même fini, en bonne idole sud-américaine, par recevoir le surnom affectif d’ « El Loco » (Le Fou, en VostFr). Malgré lui.

Enfant de la patrie

Une chose est sûre. Bien peu auraient misé un soles sur la présence du Pérou en demi-finale de cette Copa America. Pas même Vargas. Or, le joueur de la Viola peut se vanter d’une statistique plutôt cocasse. Depuis le début de la compétition, il est le véritable porte-bonheur de sa sélection. Arrivé diminué, il ne dispute qu’une mi-temps face à l’Uruguay, en match inaugural. 1-1. Contre le Mexique, il joue l’intégralité de la rencontre. Victoire 1-0. Absent face au Chili, il assiste du banc à la défaite des siens (0-1). Capitaine en quart contre la Colombie, il est décisif pour le succès 2-0. La donne est simple pour Sergio Markarian. 90 minutes de Vargas, et c’est la victoire. 45 pour jouer le nul. La défaite sans lui. Si le raisonnement peut paraître simpliste (voire un brin hasardeux), son influence lors du quart contre la Colombie ne fait pourtant que le confirmer. Blessé et à court de forme, le héros national est allé au bout de ses limites pour son pays. Mode patriotique. « Mon amour pour ce maillot est grand, et même si j’ai manqué un peu de souffle pour terminer le match contre la Colombie, j’ai décidé de continuer. Les jambes peuvent faiblir, mais jamais l’attitude. C’est comme ça que l’on réfléchit dans cette équipe. Nous sommes arrivés jusqu’ici, et pourtant personne ne croyait en nous » affirme-t-il dans les colonnes d’El Espectator. Cette mentalité de guerrier, Vargas ne la tient pas d’hier. L’Italie, son pays d’adoption, en sait quelque chose.

Vargas volcanique

En 2006, alors âgé de 23 ans, il débarque en Sicile, à Catane. Sur son CV, il compte alors trois années à l’Universitario de Deportes, au Pérou, et deux saisons sous le maillot de Colón, en Argentine. C’est lors de sa deuxième année là-bas qu’il est repéré par les émissaires de Catane, habitués, depuis leur retour en Serie A, à faire les courses en Argentine. Sur l’île aux volcans, Vargas ne tarde pas à se faire remarquer, avec des prestations solides, quelques buts fous et un sens inné du spectacle. Or, le spectacle, c’est le dada de Cesare Prandelli, le coach de la Fiorentina, qui demande son recrutement. Le 4 juillet 2008, le voilà dans la Cité des Médicis. La Fiorentina réalise alors sa plus belle saison depuis la faillite en 2002 et termine quatrième. Vargas, lorsqu’il n’est pas embêté par des pépins physiques, s’impose comme un titulaire indiscutable du onze florentin, et le reste les années suivantes, même lorsque Mihajlovic remplace Prandelli. Lors de l’exercice 2010-11, il inscrit l’un des plus beaux buts de la saison : une reprise de volée du pied gauche en pleine lucarne opposée. Néanmoins, malgré des prestations personnelles au-dessus de la moyenne, Vargas conserve un complexe. Son palmarès. Hormis un tournoi d’ouverture du championnat péruvien en 2002, sa vitrine est désespérément vide. Autant dire qu’une belle Copa America y trouverait une place d’honneur.

Hello Kitty et Juan Manuel junior

Car aussi loyal et patriote soit-il, Juan Manuel Vargas n’en demeure pas moins un homme qui attache de l’importance aux aspects. Des tatouages, une bonne gueule et une culture du football harmonieux, les apparences mentent parfois, mais le Péruvien est un homme vrai. Si « El Loco » est prophète en son pays, c’est peut-être parce qu’il est le prototype parfait du Sud-américain qui a réussi, sans oublier ses racines. Marié à Blanca Rodriguez, femme simple qui a accouché en t-shirt Hello Kitty de ses trois enfants (Luana, Anika Lia et bien sûr, Juan Manuel junior), le capitaine de la sélection péruvienne a réussi à l’étranger malgré le mal du pays. « Mon expérience en Europe est un atout, surtout sur le plan professionnel. J’ai la nostalgie de mon pays, c’est vrai. Mais ça va, je me sens très bien à la Fiorentina » assure-t-il. Né à Lima, devenu homme à Santa Fé, fait étoile du football à Florence, l’une des plus belles pattes gauches de Serie A aimerait rendre à son pays ce qu’il lui doit. La gloire.

Eric Maggiori & Swann Borsellino

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