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- Danemark-France (0-0)
Varane-Kimpembe, une première qui ne rime à rien
La parodie de match infligé par le Danemark et la France n'a pas permis de retenir grand-chose de la charnière Varane-Kimpembe, titularisée pour la première fois. Allez, soyons fous et retenons que la France n'a pas pris de but...
Moins de vingt-quatre heures après avoir vu l’Espagne confirmer face au Maroc qu’elle était armée de deux salopards utiles en défense centrale, la France ne cherchait à donner de réponse à personne, cet après-midi, face à Danemark, au stade Loujniki. À part à elle-même, peut-être. Hier, Sergio Ramos a commencé son match en essuyant son bras sur un visage marocain, et Gerard Piqué a envoyé un tacle les deux pieds décollés à ne montrer dans aucune école de football. Ces types-là ont un vice et un don qui se marient à merveille : ils cristallisent la colère des attaquants adverses et aimantent les ballons lorsqu’ils sont dans la surface adverse. Au Barça, Piqué a été plus décisif et plus « méchant » qu’Umtiti cette saison en Liga (9 cartons jaunes et 2 buts contre 7 jaunes et 1 but). Au Real, Ramos a confirmé avec Varane cette tendance qui veut que l’Espagnol s’occupe de la lumière et de l’ombre (9 jaunes, 2 rouges, 4 buts) pendant que le Français se balade sur le terrain en silence (3 jaunes, 0 but). Évidemment que ces vulgaires chiffres ne suffisent pas à tout expliquer. Il s’avère en tout cas qu’aujourd’hui, les deux titulaires de la charnière de l’équipe de France s’appellent Umtiti et Varane, et qu’un de ces deux-là va vite devoir jouer le rôle du chien méchant.
Face au Danemark, en l’absence d’Umtiti, qui se remet d’un claquage, c’est Presnel Kimpembe qui a fait la paire avec Varane. Il faut avouer que sur le papier, cette association était excitante, même si le vilain 0-0 qui a accompagné le coup de sifflet final n’a pas permis de voir grand-chose. D’un côté, Varane, dont on pouvait imaginer qu’il allait se sentir pousser des ailes avec le brassard de capitaine en raison de l’absence de Lloris. De l’autre, Kimpembe, dont on connaît les fulgurances, l’agressivité et aussi la fraîcheur.
Moins intense qu’un Bordeaux-PSG
Pour sa première titularisation chez les Bleus (il était entré en jeu deux fois face à l’Irlande et en Russie), le défenseur du PSG n’a pas du tout été honteux. Le contexte un peu bâtard de ce match n’était pas forcément un cadeau pour lui. Voilà certainement pourquoi le joueur de 22 ans a semblé tendu en tout début de match. Une faute sur Cornelius à l’entrée de la surface (3e) et une bousculade légale sur Braithwaite (4e) ont eu le mérite de le mettre dans le bain jusqu’à ce coup d’épaule virile sur Cornelius (18e). Puis il s’est adapté à l’ambiance et a enfilé ses chaussons. L’histoire retiendra que pour le premier match en Coupe du monde et la première titularisation internationale de Kimpembe, la France n’a pas pris de but. Presnel, lui, se souviendra qu’il a souvent eu à s’occuper de Martin Braithwaite. Comme le 22 avril dernier en Ligue 1, lorsque le gaucher du PSG mettait le Danois dans sa petite poche au Matmut-Atlantique (0-1 Paris). Et il faut reconnaître que le Bordeaux-PSG du printemps dernier était un peu plus intense que cet affreux Danemark-France qu’on a envie de rayer de nos mémoires.
À côté de lui, Varane a vaguement donné de la voix. On retiendra de son match une tête sur un corner de Lemar qui n’est pas passée loin des buts de Kasper Schmeichel. Sur cette action, Varane a envoyé au sol le rugueux capitaine danois Simon Kjær. On a alors constaté que le capitaine français était né à Lille alors que le capitaine danois, lui, avait joué à Lille. On s’amuse comme on peut.
Par Matthieu Pécot, au stade Loujniki