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Vanderson, la révélation brésilienne de Monaco
Arrivé sur le Rocher en janvier, Vanderson n'a pas eu besoin d'une longue période d'adaptation pour commencer à se faire un nom en Ligue 1. À 20 ans, le latéral droit, souvent utilisé un cran plus haut par Philippe Clement, a contribué au réveil de l'ASM en championnat.
La saison de l’AS Monaco n’est pas encore à jeter à la poubelle. Un mois après une élimination précoce face à Braga en Ligue Europa et une triste défaite à Strasbourg, un enchaînement qui avait donné des envies de révolution à Dmitri Rybolovlev, le club princier est de retour dans la course au podium et à une qualification en Ligue des champions. Le succès à Rennes (2-3) a ravivé les ambitions des dirigeants monégasques et le derby contre Nice, ce mercredi soir, est un beau rendez-vous pour confirmer ce renouveau. Celui-ci est bien sûr lié aux performances du capitaine Wissam Ben Yedder, ultra-décisif et redevenu titulaire indiscutable depuis l’arrivée de Philippe Clement, mais pas seulement. Arrivé du Brésil en janvier, Vanderson, 20 ans, commence à se faire un nom dans le championnat de France et ressemble déjà à une bonne pioche pour l’ASM.
Le néo-Monégasque n’a pas mis longtemps à s’adapter à son nouveau club et au climat européen. Quand certains jeunes sud-américains ont parfois besoin de longs mois pour s’acclimater à la vie sur le Vieux Continent, lui s’est très vite présenté comme un nouvel atout dans la manche de Clement. Vanderson a ainsi pris part à seize des dix-sept rencontres de Monaco depuis qu’il a posé ses valises en Principauté (sept titularisations), manquant seulement la réception du PSG le mois dernier à cause de la Covid-19. Présenté comme un latéral droit et un potentiel concurrent à Djibril Sidibé et Ruben Aguilar, il s’est imposé titulaire un cran plus haut ces dernières semaines. C’est à ce poste de milieu droit, plutôt offensif, que la flèche brésilienne a rendu une copie très propre à Rennes ce week-end, marquant d’une frappe spontanée après un caviar d’Aleksandr Golovin et délivrant une passe décisive pour Myron Boadu. Très actif dans son couloir, il a pourri la vie de Birger Meling, sorti par son entraîneur peu avant l’heure de jeu. « Vanderson est un jeune joueur avec beaucoup d’intelligence, s’est réjoui en conférence de presse Clement, bombardé de questions sur le phénomène. Il comprend déjà le français, il est toujours au service de l’équipe, peu importe le poste auquel je l’aligne, et il grandit à chaque rencontre. » Pour preuve, sa prestation au Vélodrome six semaines plus tôt, où il avait donné satisfaction en retrouvant son poste sur le côté droit de la défense monégasque.
Une relégation, des crampes et les conseils de Rafinha
Une place à laquelle il a découvert le grand monde de l’autre côté de l’Atlantique, au Grêmio Porto Alegre, le club formateur de Ronaldinho, en commençant par pointer le bout de son nez au début de l’année 2021, disputant notamment la double confrontation perdue contre Palmeiras en finale de Coupe du Brésil. « Le seul problème avec Vanderson, c’est qu’on se demande pourquoi un garçon de cet âge termine chaque rencontre avec des crampes. C’est compliqué pour un entraîneur de devoir toujours remplacer un joueur de moins de 20 ans en raison de crampes, soulignait Renato Gaucho, celui qui l’a lancé, après les premières apparitions du gamin brésilien. C’est un problème qui aurait dû être traité plus tôt, je vais en parler au département médical et aux physiologistes pour essayer de comprendre. » L’ancien attaquant a trouvé des réponses, puisque Vanderson est devenu incontournable la saison suivante, participant à 52 rencontres (4 buts, 3 passes décisives) dont une trentaine dans leur intégralité. Un apprentissage dans la douleur, Vanderson côtoyant quatre techniciens différents, dont Luiz Felipe Scolari, au cours d’une année qui aura vu le Grêmio Porto Alegre être relégué en seconde division. Reste que l’enchaînement des matchs et l’entraînement aux côtés de quelques tauliers comme Rafinha, l’ancien du Bayern Munich, dont il a pris la place, ont aidé le joueur à se façonner. « Il fait partie des gens formidables qui m’ont aidé à grandir. Rafinha m’a beaucoup apporté dans quasiment tous les domaines sur le terrain : le positionnement, le marquage et plein d’autres choses, expliquait Vanderson en début d’année au média GHZ. Dès qu’il me donnait un conseil, j’essayais de le suivre et de le répéter pour apprendre. »
Cet hiver, le natif de Rondonópolis, au sud du Brésil, a choisi de lancer sa carrière en Europe à Monaco malgré les convoitises d’Arsenal, Tottenham ou encore l’AC Milan. Un bon coup de Paul Mitchell, estimé entre onze et quinze millions d’euros, après un mercato estival moins fructueux avec des principales recrues décevantes (Myron Boadu, Jean Lucas, Ismail Jakobs). Une petite respiration pour le directeur sportif de l’ASM, dont le poste serait moins menacé qu’en mars selon L’Équipe, qui met en avant le coût qu’engendrerait son licenciement. Vanderson, lui, avance sans se préoccuper des secousses en coulisses, bénéficiant d’un vestiaire parlant un peu portugais (Gelson Martins, Caio Henrique, Jean Lucas) et rêvant de suivre la même trajectoire que certains compatriotes passés par la Turbie. « Le premier qui me vient en tête est Fabinho, qui s’est révélé ici à mon poste, en devenant ensuite champion de France, éclairait-il à son arrivée. Il est une source d’inspiration pour moi. C’est important pour moi de me dire qu’il y a d’autres joueurs brésiliens qui sont passés par ce club et qui ont réussi ici avant moi. Je dois m’inspirer d’eux. » Avant peut-être de devenir le modèle des futurs Brésiliens du club de la Principauté.
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