- Ligue des champions
- 8e de finale
- Manchester/Olympiakos (3-0)
Van Persie renverse l’Olympiakos
Au courage et avec un grand Robin van Persie auteur d'un triplé, Manchester United a validé son billet pour les quarts de finale de la Ligue des champions. Sans démériter, l'Olympiakos sort de la compétition, mais est tombé ce soir face à un club légendaire luttant pour sa survie.
Ils l’ont fait ! Dos au mur suite à leur défaite du match aller (2-0), au fond du trou après la branlée reçue à Old Trafford face à Liverpool (0-3) et largués en Premier League, les Mancuniens n’avaient guère que cette rencontre pour tenter de sauver leur saison. Et si avant cet exercice, nul n’aurait douté de la capacité de ce club légendaire à renverser la vapeur, le niveau affiché par United ces dernières semaines avait pourtant de quoi inquiéter. Mais emmenés par un Robin van Persie de gala et par une défense courageuse à défaut d’être impressionnante, les Mancuniens ont fait chuter de vaillants Grecs. Un scénario à la France-Ukraine qui a ravi tout un stade, peu habitué à ce genre d’exploit dans une année noire.
Manchester égalise
Pour David Moyes, l’équation est simple : il faut gagner et largement. Alors au moment de remplir sa feuille de match, le coach écossais, dont la cote de popularité caracole au niveau de celle de François Hollande, fait ses choix. Jones et Ferdinand prennent place dans la charnière tandis que Giggs et Welbeck sont alignés pour soutenir le duo Rooney-Van Persie. En face, Michel fait confiance aux héros du match aller pour contrarier une nouvelle fois les Red Devils. Sans pression malgré l’enjeu, les Grecs entament la rencontre en tentant d’exploiter les espaces laissés par un Manchester nécessairement offensif. Après avoir contenu les déboulés de Valencia et Rooney, certes illégalement, l’Olympiakos commence à montrer le bout de son crampon dans le camp adverse. Sur un débordement de Campbell, Perez hérite du ballon mais trouve les tribunes d’Old Trafford. Assez fébrile, la défense de United vient d’éviter le pire, contrairement à l’œil de Valencia, dont l’œuf de pigeon sur la paupière gonfle à vue… d’œil. Au bout de 20 minutes, la partie hésite encore entre deux embranchements : le KO ou la remontée fantastique. D’autant que le quatuor d’attaque commence à se mettre en route. Sur un centre de Welbeck, Rooney place une tête au premier poteau, légèrement déviée sur son montant par Roberto, le dernier rempart grec. Le premier avertissement sérieux avant que RVP ne prenne le volant et s’arroge le titre de MVP.
Van van van Persie
Critiqué, presque muet sous l’ère Moyes, le diable hollandais va permettre aux supporters d’enfin retrouver leur allant d’antan. Bousculé par Holebas dans la surface, Robin obtient un penalty synonyme d’espoir. Pas question à ce moment-là de donner la cape à quelqu’un d’autre. Serein, RVP transforme et donne un coup de pouce au scénario rêvé. Bien épaulé par David de Gea, auteur d’une double parade splendide, l’attaquant mancunien s’impose encore avant la pause. À la réception d’un bon centre de Rooney, il trompe Roberto d’un plat du pied (45e) et permet à son équipe de regagner les vestiaires à égalité sur l’ensemble des deux matchs. Ne restent donc que 45 minutes pour l’honneur, une mi-temps pour laver l’affront. Poussé par un stade en ébullition, Van Persie va concrétiser rapidement les attentes du public. Sur un coup franc à l’entrée de la surface, il trouve une nouvelle fois les filets et offre presque la qualification à United. Presque car le club ne peut compter cette saison sur la stabilité de son arrière-garde. Sous pression constante lors de la dernière demi-heure, celle-ci va pourtant se montrer héroïque, enchaînant sauvetages à l’arrache et combat de tout les instants. À bout de souffle, Manchester se raccroche aux chants qui descendent des travées et ne sera finalement pas assassiné dans les dernières minutes. Les Red Devils tiennent leur exploit tandis qu’Old Trafford tire son chapeau à Van Persie, qui quitte la pelouse sur civière dans les ultimes instants avec le sentiment du devoir accompli.
Par Raphael Gaftarnik